| SUSURRER, verbe A. − Empl. trans. [Le suj. désigne une pers. ou, p. méton., sa voix] Murmurer doucement avec une voix légèrement sifflante. Synon. chuchoter.Ces potins, ces racontars susurrés dans ce décor de petits bourgeois de province (G. Leroux, Roul. tsar, 1912, p. 130).L'air à succès susurré dans un cabaret par une chanteuse de charme (Samuel, Art mus. contemp., 1962, p. 760). − Rare, empl. intrans. Un murmure de voix susurrait derrière la porte (Balzac, Cous. Bette, 1846, p. 263). B. − Empl. intrans. [Le suj. désigne une chose] Produire un léger bruit qui peut s'accompagner d'un sifflement. Synon. bruire, murmurer.Le ruisseau, les feuilles, le vent susurre(nt). Il (...) ajouta une bûche dans le feu qui flambait en susurrant (Chardonne, Épithal., 1921, p. 99).Le gaz fusait en susurrant (Genevoix, Raboliot, 1925, p. 249). REM. 1. Susurrant, -ante, part. prés. en empl. adj.Synon. de chuchotant, murmurant.a) [Corresp. à supra A] La voix devient aisée, coulante; elle est admirablement timbrée, chaude, basse et grave, confidentielle à souhait, et enjôleuse, et susurrante, avec des modulations nuancées (Martin du G., Notes Gide, 1951, p. 1361).b) [Corresp. à supra B] Le chantonnement du gaz sous la marmite, la fuite susurrante du robinet, sur l'évier (Duhamel, Notaire Havre, 1933, p. 134). 2. Susurreur, -euse, adj.,rare. Synon. de susurrant.Les ruisseaux n'ont jamais que des bruits susurreurs Dans leur tout petit lit qui serpente et qui vague, Et l'on n'entend sortir qu'un murmure très vague Des étangs recueillis sous les saules pleureurs (Rollinat, Névroses, 1883, p. 22). Prononc. et Orth.: [sysyʀe], (il) susurre [sysy:ʀ]. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. 1. 1539 verbe intrans. « chuchoter » (Therence en franç., fo190b, Verard ds Gdf.); repris au xixes. (1801, Mercier); 1862, juin « produire un bruit léger » (Goncourt, Journal, p. 1094: la rivière susurre); 2. 1864 verbe trans. (Barb. d'Aurev., Memor. pour l'A... B..., p. 442: Quelques âmes ardentes qui susurraient leurs chapelets); 3. 1874, août se sussurrer (sic) (Goncourt, op. cit., p. 990). Empr. au lat.sussurrare « murmurer, bourdonner », « chuchoter », dér. de susurrus « bourdonnement, murmure, chuchotement », mot d'orig. onomat. Fréq. abs. littér.: 61. DÉR. Susurrement, subst. masc.Action de susurrer. a) [Corresp. à supra A] Synon. chuchotement, murmure.C'est autour de moi un susurrement à voix basse de gens qui se demandent et se promettent des places pour les amis (Goncourt,Journal,1878,p. 1234).Lartois entendait la voix de Simon, le susurrement aérien de Marie-Hélène Eterlin, et les éclats passionnés de la princesse Tozzi, à moitié folle (Druon, Gdes fam., t. 2, 1948, p. 62).b) [Corresp. à supra B] Synon. de susurration.Le susurrement d'une vague parmi des cailloux (Chateaubr., Mém., t. 4, 1848, p. 29).C'est le plaisir tout neuf (...) d'écouter le susurrement délicieux que font les gouttes sur les feuilles (T'Serstevens, Itinér. esp., 1933, p. 227).− [sysyʀmɑ
̃]. Att. ds Ac. 1935. − 1reattest. 1828 (Nod. Examen); de susurrer, suff. -ment1*. − Fréq. abs. littér.:17. BBG. − Darm. 1877, p. 207 (s.v. susurrement). − Quem. DDL t. 21 (s.v. susurrant). |