| SAVOIR1, verbe trans. I. − [Verbe de sens plein; le suj. désigne le plus souvent une pers. phys. ou morale, douée de conscience; le compl. d'obj. premier désigne un objet de connaissance qui est concr. ou abstr. (le plus souvent abstr.), existant ou non, prés. ou absent] A. − [L'accent est mis sur le contenu du savoir] 1. a) Appréhender par l'esprit, avoir la connaissance complète de, pouvoir affirmer l'existence de. Savoir le pourquoi et le comment d'une chose. Quand j'ouvre ce livre, n'ai-je pas la conscience de l'ouvrir et la conscience de pouvoir ne pas l'ouvrir? Quand je regarde, ne sais-je pas à la fois que je regarde et que je puis ne pas regarder? (Cousin, Hist. philos. XVIIIes., t. 2, 1829, p. 500).Ne parlez point comme ceux qui n'ont pas de foi. Nous savons avec assurance que Dieu existe, Et que l'homme, ou non, le confesse du vent de sa bouche (Claudel, Violaine, 1901, IV, p. 647).V. ignorer ex. 1. − P. anal. Appréhender par l'instinct. La brute sait tout ce qu'on affirme que vous ne savez pas, et elle n'a besoin que de l'instinct pour le savoir (Lamennais, Paroles croyant, 1834, p. 175). − Absol. V. deviner B 2 b ex. de Ramuz. − Empl. pronom. passif. V. inachevé ex. 2. − PHILOS. Appréhender par un acte cognitif, à la fois conceptuellement et en organisant un système rationnel. V. croire ex. 3, mortel ex. 3, philosophe I A 2 a ex. de Valéry. ♦ Tout savoir. Posséder la science universelle. L'homme est si faible que, lorsqu'un de ses semblables se présente disant: « Je peux tout », comme Bonaparte, ou: « Je sais tout », comme Mahomet, il est vainqueur et a déjà à moitié réussi (Vigny, Journal poète, 1829, p. 898).V. aigle ex. 16, philosophe ex. 1. ♦ Que sais-je? [D'apr. l'aphorisme de Montaigne servant à mettre en question l'ensemble des connaissances et à poser le doute philosophique] Empl. subst. masc. Le doute philosophique: 1. − Tu me fais douter de la puissance de Dieu (...). Notre cher Rabelais a résolu cette philosophie par (...) Peut-être, d'où Montaigne a pris son Que sais-je? Encore, ces derniers mots de la science morale ne sont-ils guère que l'exclamation de Pyrrhon restant entre le bien et le mal, comme l'âne de Buridan entre deux mesures d'avoine.
Balzac, Peau chagr., 1831, p. 78. ♦ Savoir que + verbe savoir.Je sais que je ne sais rien, que je ne sais pas. Après les avoir lus [des romans] on revient à dire avec Socrate: Ce que je sais, c'est que je ne sais rien (Sénac de Meilhan, Émigré, 1797, p. 1757). ♦ Absol. Le vrai savoir ne revient jamais à quelque petite chose tout près des yeux; car savoir c'est comprendre comment la moindre chose est liée au tout (Alain, Propos, 1911, p. 114).Savoir qu'on sait. « Savoir, c'est savoir qu'on sait ». Ainsi aurons-nous défini la réflexion ou conscience positionnelle de la conscience (Sartre, Être et Néant, 1943, p. 18). ♦ Proverbe. Savoir, c'est pouvoir [d'apr. l'aphorisme trad. de Bacon, signifiant que les finalités sociopolitiques du pouvoir vont de pair avec le développement de la connaissance scientifique en Occident (d'apr. Rey-Chantr. Expr. 1979)]. b) Avoir dans l'esprit, avoir la révélation de l'existence, de la réalité, de l'identité, de la vérité de quelque chose; avoir présent à l'esprit un ensemble de connaissances rationnelles (concepts, idées, notions, images, représentations, affects), acquises par l'étude et par la réflexion, et constituant une synthèse ordonnée sur un objet de connaissance. Synon. connaître (v. ce mot II A).Savoir qqc. par intuition, par raisonnement, par induction, parfaitement, à fond, par expérience, avec exactitude, à n'en pas douter, de façon certaine. V. abstrait ex. 10, apprendre ex. 35, 36, certitude ex. 27. − [Le compl. d'obj. est le plus souvent un indéterm., un indéf., un pron. dém.] Savoir qqc.; ne pas savoir grand' chose; savoir une chose; (croire, vouloir) tout savoir. Les enfants (...) ça doit obéir aux parents!... nos pères et nos mères savent mieux que nous ce qui nous convient (Dumas père, L. Bernard, 1843, ii, 8, p. 237): 2. Je ne veux plus rien savoir d'autre, ni si les champs fleurissent, ni ce qu'il adviendra du simulacre humain... Je ne veux pas le savoir. Ou plutôt c'est parce que j'ai une vision trop exacte de cet avenir que je prétends m'anéantir dans la seule destinée qui en vaille la peine: une nature insondée et vierge, un amour mystérieux.
Benoit, Atlant., 1919, p. 311. ♦ Ne rien savoir. J'ai su que je ne savais rien et ceci, mon secret: « le non-savoir communique l'extase » (G. Bataille, Exp. int., 1943, p. 95). − [Le compl. d'obj. est un subst. abstr.] Savoir l'existence de, les circonstances de, le détail de, les particularités de (qqc.); savoir la vérité; savoir un secret. Que Magdeleine ignorerait sa mort ou du moins n'en saurait pas la cause; que cette mort n'interromperait pas d'une minute ses plaisirs. (...) il s'indigna contre elle, pensant qu'il lui avait sacrifié toute sa vie (Karr, Sous tilleuls, 1832, p. 170). ♦ (La question de) savoir si. La question à l'étude, en débat, porte sur. Et dans ce moment, la question entre nous se réduit à savoir si je vous présente des garanties suffisantes pour la somme que je viens vous emprunter (Balzac, Gobseck, 1830, p. 410).Il s'agit de savoir si... (ou, ... ou non). V. apprendre ex. 8. − [Le compl. d'obj. est un subst. concr.] Savoir le nom, l'âge, l'adresse de qqn; savoir l'heure, la date, le jour; savoir qqc. de qqn. V. adresse1ex. 10. ♦ Littér. [Substitué à connaître, à valeur expressive] Je sais des chants de tous les pays. J'en sais qui sont doux comme le bruit des sources, d'autres qui sont terribles comme l'approche du tonnerre (Louÿs, Aphrodite, 1896, p. 56).V. creux II B 2 a ex. de Sainte-Beuve, immortel D 2 ex. de Musset. ♦ Loc. verb. Savoir le fin du fin (v. fin2I B), savoir le fin fond de l'affaire (v. fin2I A), savoir le fin mot de l'histoire (v. fin2I A). V. fin2I B ex. de Stendhal.Savoir le (vrai) mot de qqc. V. mot I A 2 c.Loc. proverbiale, fam. Plaider le faux pour savoir le vrai. V. plaider II B 3. − Littér. [Le compl. d'obj. est un subst. abstr.] Connaître de façon rationnelle en ayant dans l'esprit un système organisé notionnel et psychologique. Synon. connaître.Les femmes de Myrina, la Tanagra d'Asie Mineure, savaient leur puissance d'amour (Faure, Hist. art, 1909, p. 120). ♦ En savoir.En savoir des choses; en savoir assez, beaucoup, plus que qqn; en savoir long (sur qqn, sur qqc.) (v. long II B 1, en2II B 2 c). Il n'avait pas non plus très envie d'en savoir davantage sur leur compte à ces territoires. Les arbres, la forêt, après tout, on sait ce que c'est, on les voit très bien de loin (Céline, Voyage, 1932, p. 197).V. en2ex. 13. ♦ Savoir qqc. de qqc., de qqn, sur qqc., sur qqn, au sujet de qqc., de qqn. Voilà bien les gens littéraires et de cabinet, qui ne savent rien de la campagne; c'est un pivert qui fait son trou (Balzac, Paysans, 1850, p. 364). − [Suivi d'une complét. ou d'une prop. interr. indir.] Savoir que; il faut savoir que; vous devez savoir que; j'aurais dû savoir que; savoir ce qu'on doit faire, ce que c'est (que qqc.), comment cela se passe, où l'on est, où l'on va, où l'on en est, en quoi consiste; sans (trop) savoir où, pourquoi; aller, avancer, marcher sans savoir où. V. ce1ex. 15, combien ex. 10, jamais I B 3 ex. de Rolland: 3. giaccomo: Je sais que lorsque les vents du matin tournent avec le soleil, je sais que la pluie approche. Et Savonarole le sait aussi. uderigo: Pas besoin d'être un prophète pour savoir d'où viennent les vents de pluie.
Salacrou, Terre ronde, 1938, III, 2, p. 240. ♦ Loc. verb. Savoir à quoi s'en tenir*; savoir de quoi il retourne (v. retourner); savoir ce que parler veut dire (v. dire1III A 3 et ex. 39).♦ Expr. Quand tu fais l'aumône, que ta main gauche ne sache pas ce que fait ta main droite (v. droit1A 1 loc.). − [En constr. de prop. imbriquées] Dont on sait que; que l'on sait que. V. dont III C rem. 2 b.Et dans la rime, un abus que je sais Combien il pèse et combien il encombre, Mais indispensable à notre art français (Verlaine,
Œuvres compl., t. 3, Épigr., 1894, p. 221). ♦ Savoir + prop. interr. indir. avec un inf. délibératif.Ne pas savoir où s'arrêter; savoir à qui s'adresser, à qui parler. V. quand I B 1 ex. de Chateaubriand. ♦ Saché-je (rare). V. je I D 3 b rem. − [En interr. indir.; posant une alternative] Savoir si. Je ne sais pas du tout encore si je vais vers une convalescence (Gide, Journal, 1949, p. 340).V. jamais I B 3 ex. de Zola. ♦ Savoir si... ou..., si... ou non. Son âge était un problème: on ne pouvait pas savoir s'il était vieux avant le temps, ou s'il avait ménagé sa jeunesse (Balzac, Gobseck, 1830, p. 383). ♦ [À la forme nég., en nég. double] Il était déjà si malade que je ne sais pas s'il n'est pas mort (R. Bazin, Blé, 1907, p. 326). − [En cont. exclam., à forte valeur affective; en réaction devant une pers. qui atermoie] Fam. Faudrait savoir!: 4. ... il leur donnerait s'ils le souhaitaient sa parole d'honneur, mais (...) une parole d'honneur n'administre pas mieux la preuve qu'une simple négation et (...) il voyait bien qu'ils étaient résolus à lui refuser leur confiance. − Il faut pourtant savoir! s'écria Rosenthal.
Nizan, Conspir., 1938, p. 179. − [Avec le, le savoir porte sur la phrase précédente] Mais nous sommes désormais les plus forts... Nous savons ce qu'elle fait et elle ignore que nous le savons (G. Leroux, Roul. tsar, 1912, p. 33). − Absol. Le besoin, le désir, l'ardeur, la passion de savoir; avoir besoin, être avide, être curieux de savoir. Ils sont divisés en deux castes, les akkals ou ceux qui savent, les djahels ou ceux qui ignorent (Lamart., Voy. Orient, t. 2, 1835, p. 112). ♦ [À la forme nég.] Synon. de ignorer.Je ne sais pas. V. dieu 1reSection I B 1 ex. de Arland.Fam. J' sais pas; sais pas. V. je I D 4 a ex. de Martin du Gard. SYNT. Savoir qqc. à fond, superficiellement, en gros, en détail, exactement, parfaitement, d'avance, à l'avance, précisément, avec précision, avec certitude, par soi-même, par expérience, d'expérience. 2. [Le compl. d'obj. désigne un élém. d'inform.] Être au courant de, être informé de et/ou sur l'existence ou la nature de quelqu'un ou de quelque chose. Synon. avoir appris (v. apprendre), avoir connaissance* de, connaître (v. ce mot II B 1), être averti* de, être instruit* de, être au fait* de. Synon. vx ou littér. connaître (v. ce mot II B 1).« Je t'accompagne un bout de chemin, cher », dit Paterson, quand il sut que Jacques allait chez Meynestrel (Martin du G., Thib., Été 14, 1936, p. 238): 5. Hier, un homme qui passait nous dit qu'il y avait eu des explosions, des morts, des troubles affreux. Nous ne le savons pas trop; mais mon père, qui vit la dépêche à Cahuzac, nous a assuré que c'était vrai.
E. de Guérin, Lettres, 1835, p. 94. ♦ Savoir si.Allo!... Ici le commissaire Maigret... Non, il ne s'agit pas d'une enquête... Je voudrais seulement savoir si le docteur Bellamy n'est pas chez vous (Simenon, Vac. Maigret, 1948, p. 82). ♦ N'en rien savoir. − Et vous revenez d'excursion? − Non, j'y vais. − Et où allez-vous? − Je n'en sais rien. Je ne connais pas les environs (...). Que me conseillez-vous? (Billy, Introïbo, 1939, p. 7). ♦ Ne savoir rien de rien. Être tout à fait ignorant; ignorer tout de quelque chose. Synon. n'en savoir rien.Aux temps où la planète à la dérive (...) Ne savait rien d'rien (Laforgue, Poés., 1887, p. 243). ♦ Région. (Belgique). Ne savoir de rien. ,,Ne savoir rien de rien. Employé surtout par les bilingues populaires, calqué sur le néerl. (...) Moi, je ne sais de rien`` (Baet. 1971, p. 421). ♦ Absol. [Dans une réponse] Savoir; ne pas savoir. Quelle est cette église? dis-je à mon guide, qui s'était arrêté pour reprendre haleine. Il me répondit par cet expressif haussement d'épaules qui signifie: Je ne sais pas (Hugo,Rhin,1842,p. 292).− (...) Sa couronne lui a été volée... − Par celui à qui elle était confiée... Oui... Je sais!... − Tiens!... − fit Grand-père étonné − comment sais-tu ça?... − Par des livres (Gyp, Souv. pte fille, 1928, p. 13). SYNT. Savoir qqc.; savoir que + ind.; savoir qqc. de bonne source, de bonne part (v. part1vx), de source certaine, de source autorisée, de science certaine; savoir qqc. de la bouche de qqn, par ouï-dire; savoir qqc. par le détail*, par le menu*; vous savez la nouvelle?, vouloir savoir des nouvelles de qqn, comment va qqn, ce que devient qqn; vous allez bientôt, enfin le savoir; j'ai su par hasard que; être avide, curieux de savoir qqc.; savoir ce qui se passe; (tout) ce qu'il faut savoir (sur qqc., pour qqc.); c'est bon, utile à savoir; chercher à savoir; tâcher de savoir; il tarde à qqn de savoir (qqc.); ne rien savoir (synon. n'avoir ni vent ni nouvelle (v. nouvelle1), ne savoir rien* de rien). − Loc. verb., au fig., fam. Savoir ce que qqn a dans le ventre*. − Loc. verb. (servant à maintenir ou à établir la communication avec l'interlocuteur) ♦ Fam. Vous savez ou vous ne savez pas (que). Apprenez que, au cas où vous n'en seriez pas informé. (Dict. xxes.). ♦ [Pour exprimer une affirm. dont qqn n'est pas sûr] Nous croyons savoir que; je crois savoir que; on croit savoir que. Apprenez que; j'ai appris que. On n'était même pas bien sûr qu'il se nommât Gutmann (...). Sur tout le reste, on croyait seulement savoir qu'il était marié et qu'il avait des enfants (Zola, Débâcle, 1892, p. 503). ♦ [Pour refuser de s'expliquer; avec une idée de menace] Je sais ce que je sais. J'ai mon idée là-dessus, je n'en dirai rien. Les Lorilleux, devant la prospérité du ménage, étaient devenus très aimables, faisaient un éloge outré de Gervaise, en laissant échapper de petits gestes restrictifs, des hochements de menton, des battements de paupières, comme pour ajourner leur vrai jugement. Enfin, ils savaient ce qu'ils savaient (Zola, Assommoir, 1877, p. 469). ♦ [Pour renforcer une affirm.] Si tu veux le savoir! Marie: Tu l'aimes donc bien? Blanche: Oui, je l'aime! Je l'adore, si tu veux le savoir! (Becque, Corbeaux, 1882, ii, 5, p. 123). − Absol. Qui est-ce? Je veux savoir. Tu parleras (...)! (Genevoix, Raboliot, 1925, p. 222). − Faire savoir qqc. à qqn.Informer quelqu'un de quelque chose. Synon. faire assavoir* (vx), faire connaître*, faire part de (v. part1), avertir, communiquer, diffuser, divulguer, aviser, annoncer, apprendre, mander (littér.), dénoncer (vieilli), notifier, signifier, prévenir.Du moins je ferai savoir à qui voudra l'entendre Comment il advint qu'une âme des plus égarées (...) Revint au bercail des Innocences ignorées (Verlaine,
Œuvres compl., t. 2, Amour, 1888, p. 17). ♦ Dans la lang. épistolaire ou admin. J'ai l'honneur de vous faire savoir. [Formule de politesse empl. par un supérieur hiérarchique pour s'adresser à un inférieur] (Dict. xxes.). ♦ Vx, DR., DIPLOM. Savoir faisons. Théodebert de Chantemerle, chevalier (...), sénéchal de Lyon, savoir faisons que: Par-devant les conseillers du roi, notaires à Lyon, soussignés (Borel, Champavert, 1833, p. 135). − Empl. pronom. à sens passif. Être connu de tous. Synon. vieilli être à jour*.Tout se sait; tout, cela finit par se savoir; ça se saurait! Ici on se passionne pour les affaires et pour les clients! et cela commence à se savoir (Balzac, Début vie, 1842, p. 436).Car enfin (...) si le christianisme était faux, cela se saurait (France, Révolte anges, 1914, p. 307).V. ignorer I B 2 c ex. de Musset. 3. a) Spécialement ♦ Dans l'ordre de la prescience. [Le suj. désigne Dieu, le compl. d'obj. porte sur le passé, le présent ou l'avenir] Dieu sait tout; Dieu sait mieux que nous ce que (v. dieu 2eSection II B 2 d).− Assez, dit Dieu; l'avenir ne te regarde pas: je me suis réservé la prescience. − Alors tu sais, répondit le Prince de ce monde, quel usage fera l'homme de l'intelligence que tu lui as donnée (L. Ménard, Rêv. païen, 1876, p. 142). ♦ Dans le domaine de la parapsychol.[Dans l'ordre de la précognition; le compl. d'obj. porte sur l'avenir] Préconnaître; deviner. Savoir l'avenir. Absol. V. baratin ex. 2, impossible ex. 2. b) Absol. [Souvent en oppos. avec croire, sentir, agir] Avoir des connaissances rationnelles acquises par l'étude, la réflexion et l'expérience, de façon approfondie et dans des domaines étendus. Savoir, pouvoir et vouloir; appétit, besoin, désir, avidité, passion de savoir; avoir besoin de savoir; être avide, curieux de savoir. Voir, n'est-ce pas savoir?... Oh! savoir, jeune homme, n'est-ce pas jouir intuitivement? N'est-ce pas découvrir la substance même du fait et s'en emparer essentiellement? (Balzac, Peau chagr., 1831, p. 38).V. croyance ex. 1. − Péj. Savoir pour savoir. V. approprier ex. 10. 4. En partic. Avoir dans l'esprit de façon à pouvoir répéter, après avoir appris par l'étude, par la mémorisation, par l'instruction. Savoir son alphabet; savoir son catéchisme; savoir sa leçon, sa récitation, sa poésie, sa table de multiplication, ses verbes irréguliers, son rôle, sa partie; savoir un poème, une histoire, une chanson; savoir qqc. par cœur (v. cœur II A 3 expr.), sur le bout des doigts, du bout du doigt (v. doigt I D 2 expr. et loc.), sur l'ongle (v. ongle A 1), à moitié, parfaitement, très bien; savoir le résultat, la réponse, la recette. V. apprendre ex. 4, iota ex. 2, jamais III B 2 ex., osé ex. 4. ♦ [P. méton. du compl. d'obj.] Turenne savait et récitait Marot (Sainte-Beuve, Tabl. poés. fr., 1828, p. 280). − Loc. verb., fam. Ne savoir ni A ni B (v. A1expr.); ne savoir que son pater (v. pater1); savoir qqc. comme son pater (v. pater1); ne pas savoir le premier mot d'une chose (v. mot II B 1 b). − Loc. verb., arg. du théâtre. Savoir son rôle au rasoir. ,,Connaître son rôle mot à mot`` (Sandry-Carr. Th. 1963). − Loc. verb., au fig., vx, fam. Savoir qqn par cœur, savoir qqn sur le bout du doigt. Bien connaître quelqu'un, sa nature, son caractère, son comportement habituel. [Elle] les détaillait, les prenait par tous les bouts, les savait « par cœur » (Zola, Ventre Paris, 1873, p. 668). − Absol. Locke (...) prête aux philosophes spiritualistes la croyance qu'un fœtus dans le sein de sa mère sait les mathématiques, ou que nous pouvons savoir sans apprendre, c'est-à-dire, en d'autres termes, apprendre sans apprendre; et que c'est là ce que ces philosophes nomment idées innées (J. de Maistre, Soirées St-Pétersb., t. 1, 1821, p. 162). − Part. passé en empl. adj. J'aime les livres lus et sus, Je suis fou de claires paroles (Verlaine,
Œuvres compl., t. 3, Épigr., 1894, p. 261). B. − [L'accent est mis sur la compétence partic. qui accompagne ou conditionne le savoir] 1. Être en mesure de pratiquer une activité de façon suivie; posséder la science et la pratique d'une science, un art, une technique. Savoir la musique; savoir bien, à fond, parfaitement (une discipline, un art, une science, une technique); savoir un peu d'histoire; savoir les mathématiques: 6. Bernardin se plaignant un jour, comme de coutume, au premier consul, du silence des savants à son égard, celui-ci lui dit: « Savez-vous le calcul différentiel, monsieur Bernardin? − Non. − Eh bien! allez l'apprendre, et vous vous répondrez à vous-même ».
Las Cases, Mémor. Ste-Hélène, t. 1, 1823, p. 317. ♦ Savoir son métier. Bien pratiquer son métier; p. ext., être compétent dans sa partie. Synon. s'y connaître*.V. métier I B ex. de Claudel et ex. 3. − En partic. [Le compl. d'obj. désigne une lang.] Posséder la maîtrise de, pouvoir bien s'exprimer en. Savoir le latin, le grec, l'anglais, l'allemand; savoir du latin, du grec, un peu de (telle langue); savoir une langue, plusieurs langues, la langue du pays; savoir un peu, bien, passablement, parfaitement (telle langue). [Les habitants des Pays-Bas] savent les langues, ils lisent, et ils sont instruits (Taine, Philos. art, t. 1, 1865, p. 254). ♦ (Se vanter de, se flatter de) savoir sa langue. (Prétendre) bien s'exprimer, pratiquer aisément sa langue maternelle; bien parler, bien écrire. D'ailleurs, elle se flattait de savoir sa langue; on lui faisait souvent compliment de la façon dont elle parlait de tout, même devant des enfants, sans jamais blesser la décence (Zola, Assommoir, 1877, p. 681). 2. Vx, littér. ou région. (notamment Centre). Être à même de retrouver ou de se servir de quelque chose parce qu'on en connaît l'existence, les caractères. ♦ [Le compl. d'obj. est un subst. abstr.] Savoir un moyen, une façon, un tour: 7. Le petit [boxeur] courait, frappait, sautait, grinçait, doublait la vigueur par la vitesse, savait les ruses. D'un côté le coup de poing primitif, sauvage, inculte, à l'état d'ignorance; de l'autre le coup de poing de la civilisation.
Hugo, Homme qui rit, t. 3, 1869, p. 52. ♦ Loc. verb. Savoir la carte du pays et, p. ell., savoir la carte. Bien connaître le comportement du monde, d'un groupe social, de la vie en société. P. anal. Si vous saviez votre Paris, vous connaîtriez tout ce que cet envoi accuse de soins, de courses, de peines (Balzac, Lettres Étr., t. 2, 1844, p. 362). ♦ Dans la lang. usuelle. Savoir le chemin, savoir son chemin. Depuis un mois, des bauchetons [travailleurs de la terre argileuse] travaillaient dans une pineraie de maritimes, à la Patte d'Oie. Ils savaient tous le chemin de Bouchebrand (Genevoix, Raboliot, 1925, p. 302). C. − [Souvent avec forte valeur affective, l'accent est mis sur l'expérience qui accompagne ou conditionne le savoir] 1. Connaître en vivant ou pour avoir vécu, expérimenté quelque chose. Synon. emphatiques connaître (v. ce mot II D), se rendre compte* de, avoir conscience* de.Son courroux, d'ordinaire, s'exhalait par des sorties violentes, et c'était là tout. Ceux qui le connaissaient le savaient bien (Las Cases, Mémor. Ste-Hélène, t. 1, 1823, p. 370). − [P. réf. à la conscience de soi, à la lucidité d'esprit] ♦ Loc. adv. Sans le savoir et, absol., sans savoir. Inconsciemment; sans réfléchir; sans intention. Anton. consciemment, sciemment, intentionnellement.Agir, parler sans savoir. Chapelain est burlesque avec gravité; c'est un Scarron sans le savoir (France, J. d'Arc, t. 1, 1908, p. lx).Faire de la prose sans le savoir. V. prose B 2. ♦ Expressions Savoir ce qu'on dit. Mesurer ses paroles; parler en connaissance de cause (souvent à la 1repers.). Le roi: (...) je vous dis, madame, que c'est la mort qui arrive... Eh! je sais ce que je sens, et je sais ce que je dis (Dumas père, Reine Margot, 1847, v, 1, p. 174).Ne savoir/ne plus savoir ce qu'on dit (ni ce qu'on fait). Être troublé, perdre ses moyens. Synon. s'affoler, perdre la tête* (fam.), perdre la boule (fam.), la boussole* (pop.), perdre ses moyens (v. moyen2).Ce silence le réveilla; il fit un brusque effort sur lui-même, et sans savoir ce qu'il disait: − Oui! répondit-il, je suis parti (Bourges, Crépusc. dieux, 1884, p. 217).V. aussi infra III C 2 les loc. verb. interr. indir.Savoir ce qu'on fait. Garder toute sa lucidité, ses facultés pour agir; peser, contrôler ses actes. L'architecte veut recourir à l'entrepreneur général, qui lui répond que son sous-traitant sait ce qu'il fait; qu'il ne se connaît pas, lui, entrepreneur général, en plomberie ou en serrurerie (Viollet-Le-Duc, Archit., 1872, p. 418).Ne savoir/ne plus savoir ce qu'on fait. V. faire1I F 2 a et infra.Ne plus savoir où l'on en est. V. être1ex. 78.Savoir ce qu'on veut. Être fermement déterminé dans ses intentions, dans sa ligne de conduite, dans ses actes. V. contradictoire ex. 6.Ne/ne pas/ne plus savoir ce qu'on veut. Être indécis, hésiter; atermoyer, se montrer inconséquent. Plein de désirs contradictoires et ne sachant même plus ce qu'il voulait, il éprouvait une tristesse démesurée (Flaub., Éduc. sent., t. 2, 1869, p. 8).V. infra III C 2 ex. 17. ♦ [À la 1repers. du sing., à la forme nég., pour exprimer une perte de contrôle de ses moyens] Je ne sais pas ce que j'ai. Se sentir mal, n'être pas dans son assiette. Je ne sais pas ce que j'ai, ce matin; je me sens tout chose (Feydeau, Dame Maxim's, 1914, i, 3, p. 7).Je ne sais pas ce qui m'a pris. Je me suis énervé ou emporté. Tu dois m'en vouloir terriblement. Je ne sais pas ce qui m'a pris. En rentrant dans le bois avec Elsa, elle... enfin je l'ai embrassée et Anne a dû arriver à ce moment-là et... (Sagan, Bonjour tristesse, 1954, p. 178).Je ne sais pas ce qui me retient de. Je ne sais pas ce qui me retient d'amocher ta large petite gueugueule en or! Ça viendra (Maran, Batouala, 1921, p. 97). ♦ [Dans des expr. ou loc. verb. à forte valeur affective, souvent en cont. exclam., à la 1reou à la 2epers. du sing.] En savoir quelque chose (!) En parler en connaissance de cause, avoir expérimenté quelque chose à ses dépens, être passé par là. Les lions n'exigent pas qu'on leur parle comme à des hommes. C'est surtout avec leurs yeux qu'ils écoutent, ce dont la brute humaine est presque toujours incapable. Nous en savons quelque chose... (Bloy, Femme pauvre, 1897, p. 55).Ne le savoir que trop (!) En avoir fait la dure expérience. V. être1ex. 2.Savoir ce que c'est que (qqc.), que (de + inf.) et, absol., savoir ce que c'est (!) Avoir éprouvé, expérimenté, souvent à ses dépens. V. ce1ex. 16.À la forme nég. Ne pas savoir ce que c'est que (p. euphém., pour exprimer l'intensité de qqc.). N'avoir quasiment jamais éprouvé, subi ou ne pas subir habituellement. Vous ne savez pas ce que c'est que d'être gardien d'un feu aux îles Farsan! (...) Il n'y a au milieu qu'un chenal (...) où l'on peut passer. Le reste est plein de bancs de coraux, ou bien de volcans éteints (Mille, Barnavaux, 1908, p. 115).Ne plus savoir ce que c'est que. Avoir perdu le sens, la notion (morale) de l'usage, la pratique de. Un libéral réfugié en Suisse dit: « Nous ne savons plus ce que c'est que la liberté civique. Nous avons cru qu'il n'y avait qu'à nous laisser diriger » (Barrès, Cahiers, t. 11, 1918, p. 383).Expr. Être bien placé pour le savoir. Être à même d'en parler, pour l'avoir vécu. Avant deux ans, peut-être l'année prochaine, nous aurons la guerre, des gens bien placés pour le savoir me l'ont dit en confidence (Aymé, Jument, 1933, p. 93).Fam. Être (bien) payé pour le savoir, pour savoir qqc. V. payer I C 1 c.(Aller) savoir de quel bois qqn se chauffe. V. chauffer III A 1.Si j'avais su + subst. ou que + compl. au subj. ou au cond. + princ. au cond. passé.Chère mademoiselle, disait-il, si nous avions su votre visite, nous aurions eu soin de tout préparer pour que vous soyez reçue avec les égards que nous devons à notre propriétaire (Barrès, Colline insp., 1913, p. 214).Si elle avait su qu'on lui ferait des difficultés, elle n'aurait pas loué cette chambre (Barbusse, Feu, 1916, p. 81).[P. ell. de la princ.] Si j'avais su! V. abstrait ex. 10.Si vous saviez comme, combien, ce que...! V. comme ex. 6, 7, jamais II B 2 ex. de Claudel.Absol. Si vous saviez! Oh! si vous saviez! Je vous comprends tant! (Laforgue, Moral. légend., 1887, p. 32).Vous ne pouvez pas savoir comme, combien, ce que...! Absol. Vous ne pouvez pas savoir! Nicole, suppliante: Elle n'entrera pas! Il l'embrasse encore. Ah! ce que je t'aime!... Tu ne peux pas savoir! (Bourdet, Sexe faible, 1931, i, p. 244).Ne pas savoir que + subj.N'avoir jamais soupçonné ou expérimenté que. Je ne savais point qu'elle m'aimât (Claudel, Tête d'Or, 1901, 1repart., p. 173). 2. P. ext. a) Avoir conscience de, apprécier à sa juste valeur. Synon. connaître (v. ce mot II D).Savoir ses limites, ses faiblesses; vous ne savez pas la chance que vous avez; savoir le prix, la place, le rôle, la valeur de qqc.; savoir la valeur des choses; savoir ce qu'il en a coûté à qqn de. Je l'ai répété cent fois, Mouchette; je ne suis pas un méchant homme, je sais mon tort (Bernanos, Soleil Satan, 1926, p. 77). − Loc. verb. Savoir gré à qqn de qqc. V. gré D 2.Loc. proverbiale. Savoir ce qu'en vaut l'aune. V. aune D. b) Avoir l'expérience de; apprécier et tenir compte de (dans la pratique). Savoir les usages. Il y a dans ce monde des gens pas délicats qui ne savent pas les usages (Maupass., Contes et nouv., t. 1, Trou, 1886, p. 578). − Loc. verb. ♦ Savoir le monde, son monde (vieilli). V. monde1II B 2. ♦ Savoir la vie. Avoir l'expérience du monde, de la vie humaine. C'est vrai que je vis d'une manière très indépendante, et que je travaille... Mais, tout de même, vous savez assez la vie pour comprendre qu'il y a des heures pas drôles (Colette, Naiss. jour, 1928, p. 37). 3. a) Avoir la conscience morale de, apprécier et respecter dans le comportement. Synon. connaître (v. ce mot II E).Savoir ses obligations. Et si, ce soir, j'oubliais, aux premières notes du Ramble, de jouer mon rôle, le colonel me dirait: « Allons, messiou, allons », en esquissant des jongleries, mais je sais mes devoirs et je n'oublierai pas (Maurois, Sil. Bramble, 1918, p. 42). − Locutions ♦ (Je ne) veux pas le savoir! (fam.). Je refuse de reconnaître vos objections comme plausibles, aucune de vos excuses ne tient comme argument. Se lever, N'gakoura! pourquoi se lever? Il ne voulait même pas le savoir, dédaigneux qu'il était des résolutions simples à l'excès ou à l'excès compliquées (Maran, Batouala, 1921, p. 20). ♦ N'en rien vouloir savoir. Refuser d'écouter les objections, les conseils de quelqu'un; rester ferme et buté sur ses positions. David lui avait annoncé que des camions allemands viendraient enlever la marchandise (...). − Je ne veux pas! Je ne veux rien savoir! je ne tiens pas à me faire fusiller! (Van der Meersch, Invas. 14, 1935, p. 150). b) Absol. [Dans des loc. verb. et expr.] Avoir de la sagesse pratique, morale et intellectuelle, acquise par l'expérience de la vie et par la connaissance du monde. − Loc. verb. proverbiale. Si jeunesse savait, si vieillesse pouvait. V. jeunesse III A.Pop. C'est jeune et ça ne sait pas. V. jeune I B 1 b. D. − [Constr. le plus souvent avec l'attribut de l'objet; l'accent est mis sur les qualités, les caractéristiques portées à l'objet du savoir] Avoir la révélation de la réalité d'un caractère que l'on attribue à quelqu'un ou à quelque chose, le mode d'acquisition du savoir étant inductif ou déductif. 1. a) [Le compl. d'obj., qqn ou qqc., est suivi d'un attribut adj. ou d'un compl. circ. exprimant le caractère connu] Synon. connaître (v. ce mot III C).Savoir qqn heureux, malheureux, malade, en bonne santé, à l'abri, en bonnes mains, en sûreté, près de qqn. Nous ne voyons pas plus de courage à s'exposer à un danger auquel on ne croit pas, qu'à mettre le pied sur un plancher que l'on sait ou que l'on croit, ce qui est la même chose, parfaitement solide (Karr, Sous tilleuls, 1832, p. 157). − Empl. pronom. réfl. Se savoir faible, fragile, aimé (de qqn). Essentiellement nous sommes tristes là où nous nous sentons et nous savons vulnérables (Du Bos, Journal, 1924, p. 79). b)
α) Littér. [Le compl. d'obj., déterminé ou non, est spécifié par un qualificatif ou un compl. circ.] À dix minutes de marche, il sait un endroit certainement plein de camarades (Barrès, Barbares, 1888, p. 252).
β) Dans la lang. usuelle. [Le compl. d'obj. est le suj. de l'inf.] Un petit nombre d'individus que, par expérience, nous savons être des niais, des fumistes ou des intrigants (Breton, Manif. Surréal., 2eManif., 1930, p. 129). Rem. Tour en concurrence avec la sub. complexe qui... que, que... que. − Empl. pronom. réfl. V. agir ex. 3. 2. [Avec ell. du verbe avoir] Savoir qqc. à qqn.Synon. plus usuel connaître (v. ce mot II B 3).Savoir à qqn des amis; savoir à qqn des opinions, des qualités, des défauts, tel talent. Pour la correspondance, à l'heure actuelle je suis réduit au choix de Constance Garnett et aux quelques additions de Gerhardi, mais qui, avec le scrupule que je leur sais à tous deux, lorsque Tchekhov est en cause, doit contenir l'essentiel (Du Bos, Journal, 1924, p. 129). − Empl. pronom. réfl. indir. Se savoir des défauts. Elle ne se savait pas une telle curiosité de ce que devenait ce malheureux, qui s'était si mal conduit avec elle (Zola, Assommoir, 1877, p. 549). II. − [(Semi-)auxil. suivi d'un inf., servant à exprimer la modalisation assertive] A. − (Être en état de) pouvoir pratiquer une activité suivie, grâce à l'acquisition, par l'étude, par l'application, de connaissances théoriques et pratiques, et à la suite d'une opération intellectuelle; être capable de. Le greffier du tribunal dressera procès-verbal, qui sera signé (...) par les parties (à moins qu'elles ne déclarent ne savoir ou ne pouvoir signer, auquel cas il en sera fait mention) (Code civil, 1804, art. 287, p. 54). SYNT. Savoir lire/lire et écrire/lire, écrire et compter; ne savoir ni lire ni écrire; savoir parler, marcher, nager, danser, conduire, jouer de (+ n. d'instrument), jouer au(x)/à la (+ n. de jeu), faire du/de la (+ n. de jeu, d'instrument), faire du vélo, de la voile, du ski, du piano; savoir parler anglais, l'anglais. − En partic. Être en mesure de pratiquer une profession, d'exécuter un travail à la suite d'un apprentissage, d'une expérience, et d'une habileté naturelle ou acquise. Savoir coudre, faire la cuisine. Quelques-uns étaient chaussés avec ces sabots que les paysans de la Bretagne savent faire eux-mêmes (Balzac, Chouans, 1829, p. 5). B. − 1. Être capable de faire telle chose, d'avoir tel comportement par compétence, par habileté naturelle ou acquise. Savoir bien s'exprimer; savoir s'habiller, se maquiller; savoir plaire, obéir, se défendre, venir à bout de qqc.; savoir acheter, choisir, distinguer qqc., reconnaître qqn, qqc. Il lui semblait qu'il avait appris le métier de prêtre et qu'il saurait l'exercer (Queffélec, Recteur, 1944, p. 20).V. métier I D ex. de Baudelaire. − Loc. verb. ♦ Savoir s'y prendre. Le tout est de savoir s'y prendre: une main serrée à propos, un regard lancé en temps et lieu, un soupir bien appliqué, vous avancent souvent beaucoup dans une intrigue d'amour (Janin, Âne mort, 1829, p. 37). ♦ Savoir y faire (fam.). V. faire1II B 1. − Loc. proverbiales ♦ Savoir son pain manger. V. pain B, manger1A 1. ♦ Savoir hurler avec les loups. V. hurler I B 1. 2. En partic. Être en mesure d'accomplir quelque chose à la perfection, selon les règles de l'art. Savoir recevoir; savoir se tenir dans le monde; savoir manger; savoir apprécier les bonnes choses. Rien de plus difficile, en effet, que de savoir boire, reprit le pédant Goëllo (Stendhal, L. Leuwen, t. 2, 1835, p. 111). ♦ Savoir vivre. Avoir envers les autres un comportement plein d'égards et d'attentions comme il convient dans la vie en société, en respectant les règles de la politesse, des bons usages de la vie sociale. Un visiteur qui sait vivre reste debout jusqu'à ce qu'on lui indique une place (Lowie, Anthropol. cult., trad. par E. Métraux, 1936, p. 301). C. − 1. Se montrer capable, dans une circonstance donnée, d'accomplir un acte d'ordre moral, grâce à une aptitude intérieure. Synon. avoir l'esprit de.Savoir dire non; savoir se taire; savoir écouter; savoir faire des sacrifices, renoncer à qqc., se restreindre, se modérer, se priver; savoir tenir sa langue*; savoir unir, allier qqc. à qqc. C'est un talent que de savoir vieillir; il faut l'apprendre, sous peine d'être un jour insupportable ou ridicule (Jouy, Hermite, t. 3, 1813, p. 217).V. mesure ex. 5. − Loc. proverbiales ♦ Entre deux maux il faut (savoir) choisir le moindre. V. mal3II A 1. ♦ Tout vient à point à qui peut/sait attendre. V. attendre II B 1 c. − Loc. verb., néol. Savoir prendre le virage*. − [À la forme nég.] Ne pas savoir + inf. Être incapable de; n'être pas dans son caractère, dans sa nature, dans ses habitudes de. Synon. ne jamais* (faire qqc.).Ne pas savoir mentir, avoir de la rancune. Le vieux Bob a fait de cette tour son cabinet d'études. C'est dommage, car nous aurions eu là une magnifique salle à manger... Mais je n'ai jamais rien su refuser au vieux Bob! (G. Leroux, Parfum, 1908, p. 39). ♦ [P. méton. du subst., le suj. est une chose] Ma flûte ne sait plus, hélas! me réjouir, Mon cœur est travaillé de crainte et de désir (Moréas, Sylves, 1896, p. 161). − [À la forme restrictive] Les jeunes cherchent à imiter, les vieux ne savent que répéter. Ceux-ci sont fidèles à leurs propres habitudes. Les autres singent les habitudes d'autrui (Sieyès, Tiers état, 1789, p. 61). 2. [À l'impér., comme renforcement de l'inf., avec une valeur optative, servant à exprimer p. euphém. un ordre atténué, un souhait] Sache, sachons, sachez + inf. Synon. puisses-tu, puissiez-vous (v. pouvoir1).− Sachez d'abord vous taire. − Or, celle Qui vous parle est coquette et folle. Oui, je le suis (Verlaine, Jadis, 1884, p. 220). D. − [Croisements sém. avec pouvoir1] 1. Littér. [Au cond. et au plus-que-parfait du subj. avec ne seul] Ne pas avoir le droit, la permission, la possibilité intérieure de (faire quelque chose, poser tel acte). Synon. réussir à, s'autoriser à, s'accorder de, être autorisé à (v. autoriser), tolérer de, oser; (à la 1repers.) je ne puis (v. pouvoir1).On ne saurait dire; on ne saurait en conclure, en déduire (qqc., que), en dire autant de; on n'en saurait douter; on ne saurait trop rappeler, insister sur, recommander (qqc.). V. ne I A 2 e: 8. ... « savoir », dans les articles de Norpois, est le signe du futur, c'est-à-dire le signe des désirs de Norpois (...) chaque fois que Norpois dit: « L'Amérique ne saurait rester indifférente à ces violations répétées du droit », (...) de telles phrases expriment les désirs de Norpois (comme les miens, comme les vôtres) mais enfin là, le verbe peut encore garder malgré tout son sens ancien, car un pays peut « savoir », l'Amérique peut « savoir », la monarchie « bicéphale » elle-même peut « savoir » (malgré l'éternel « manque de psychologie »).
Proust, Temps retr., 1922, pp. 782-783. ♦ Rare. [À la forme interr.] Ma poitrine est en feu! Mugnoz, ne sauriez-vous me donner quelque chose pour calmer ces douleurs aiguës? (Mérimée, Jaquerie, 1828, p. 375). − [Pour exprimer une affirm. atténuée] ♦ [En cont. compar. ou superl. abs.] On ne saurait mieux dire, mieux conclure; on ne saurait être plus aimable. Quarante ans, c'est pardieu! le bel âge (...); on choisit alors femme douce et bonne, ayant un patrimoine alléchant; c'est ainsi que j'ai fait, on ne saurait mieux faire (Borel, Champavert, 1833, p. 113). ♦ Proverbe. On ne saurait faire boire un âne qui n'a pas soif. V. boire1I A 2 d. ♦ [Le suj. désigne une chose ou un indéf. neutre] Rien ne saurait + inf.J'ai pu songer au tourment de ne vous revoir jamais, et m'y condamner; rien ne saurait plus ébranler mon courage (Lemercier, Pinto, 1800, ii, 11, p. 67).Empl. impers. Il ne saurait y avoir, être question de, en être autrement. Il ne saurait y avoir erreur là où il n'y a pas encore vérité, mais réalité, nécessité (Merleau-Ponty, Phénoménol. perception, 1945, p. 396). ♦ [Pour exprimer la probabilité] Je vais vous montrer mon oncle Edward Sharper. Je l'ai laissé ici. Où diable s'est-il sauvé? Il ne saurait être bien loin! (About, Roi mont., 1857, p. 294). 2. [Avec ne seul] a) [À l'ind.] Il n'a su en venir à bout (Ac.). Rem. Grev. 1975, § 693 rem. N.B., le note avec un sens voisin de « pouvoir ». Je remets en vos mains l'enfant que j'ai volée! Faites ce que je n'ai su faire; gardez-la de tous ses ennemis (France, Bonnard, 1881, p. 485). b) Fam. Pouvoir. Mère Ubu: Père Ubu, ton cheval ne saurait plus te porter, il n'a rien mangé depuis cinq jours et est presque mort. Père Ubu: Elle est bonne, celle-là! On me fait payer douze sous par jour pour cette rosse et elle ne me peut porter (Jarry, Ubu, 1895, iii, 8, p. 66). ♦ Région. (Belgique). Pouvoir (à l'exception des empl. au cond. à la forme nég.) au sens d'avoir la possibilité matérielle de. (Ds Baet. 1971, p. 421). (Rwanda, du fr. de Belgique). Pouvoir. Il n'est pas permis de faire des dettes qu'on ne saura jamais payer (Servir, n o6, 16èmeannée, 1955, p. 240 ds Fr. Jouannet, Le Fr. au Rwanda, Paris, selaf, 1984, p. 175). 3. Loc. adv., pop., vieilli (si le verbe est au prés.). Tout ce qu'il/elle sait. Tout ce qu'il/elle peut, beaucoup, de toutes ses forces (sert à exprimer l'intensité de l'action). Il crie tout ce qu'il sait. Avec don Juan [de Byron], ils (...) raillent la vertu, l'amour, et la première blonde qui passera va leur faire (...) pleurer tout ce qu'ils savent (Vallès, Réfract., 1865, p. 177). Rem. Lorsque le verbe est accordé en temps avec celui de la princ., la loc. perd sa valeur fam. ou pop. (d'apr. Rob. 1985). III. − [Pour exprimer l'assertion, l'interr., le doute, l'incertitude; en constr. dans des loc. div. et des expr., princ. à la forme impér., interr. et nég., avec un sens affaibli, sert à modaliser l'assertion de la phrase] A. − [L'assertion porte sur l'information de l'interlocuteur, dans le style de la conversation cour. ou de l'information écrite] 1. a) [Dans des loc. verb. de la lang. orale, savoir est empl. dans des loc. signifiant que l'interlocuteur est ou est supposé être informé, au courant de la chose dont il s'agit qui est tenue pour avérée du locuteur ou du public] ♦ Vous n'êtes pas sans savoir que. V. être12eSection I B 3 b β et rem. ♦ [En incise, à valeur argumentative, l'interlocuteur étant pris à partie] Comme vous le savez, comme vous savez; comme on le sait, comme on sait, comme chacun sait. La tête de la Gorgone Méduse dont la seule vue changea en montagne le géant Atlas, comme on sait (Laforgue, Moral. légend., 1887, p. 246).Aujourd'hui c'est ma fête et j'ai droit à des fleurs (...) Car sachez-le bien tous, je m'appelle Marie (Verlaine,
Œuvres poét. compl., Poèmes div., Paris, nrf, 1938 [1896], p. 816).V. apostrophe1ex. 1. ♦ [En déb. de phrase, pour prendre à témoin le locuteur ou la rumeur publique de la véracité de la loc.] Vous savez que; vous savez bien que. Vous savez que, vers l'an 400 de notre ère, les habitants de l'Allemagne et de la Russie (...) eurent l'idée de venir habiter la France et l'Italie (Stendhal, Hist. peint. Ital., t. 1, 1817, p. 3).[Le fait est patent, connu de tous] Tout le monde sait que; qui ne sait que; chacun sait que. Chacun sait qu'il est des droits qui ne se peuvent prescrire (Proudhon, Propriété, 1840, p. 199). ♦ [En déb. de phrase, à la 1repers. du sing., avec valeur concessive, pour exprimer une objection] Je sais bien que. Vous me direz que. Cela ne veut évidemment pas dire que l'espace a souvent trois dimensions, mais pas toujours. Je sais bien qu'il est aisé de s'en tirer et que, si les faits ne se vérifient pas, on l'expliquera aisément en disant que les objets extérieurs ont bougé (H. Poincaré, Valeur sc., 1905, p. 124). ♦ [En réponse ou en reprise] Je ne le sais que trop. V. être1ex. 2.Je le sais bien et, absol., je sais, je sais bien. Vois mes pleurs sur mes joues (...); Avant ces pleurs déjà tant de pleurs sont passés, Que je ne suis plus belle aujourd'hui, je le sais (Dumas père, Christine, 1830, i, 3, p. 219). b) [Dans des expr. qui permettent de ne pas désigner nommément une pers., une chose, une manière]
α) Verbe + tu sais comment, où, quand.
β) Verbe + rel. + qui tu sais, qui vous savez, où vous savez. ♦ P. euphém. [Pour qualifier qqn, qqc. qu'on ne veut pas nommer, de connivence avec le locuteur] Qui vous savez; que vous savez; qu'on sait; ce/celui que vous savez. Peut-être ne serait-il pas inutile, dans une époque où ne manquent (...) ni la facilité ni l'incohérence, entretenues et constamment pourvues de nouveaux prétextes par les puissants moyens que vous savez, de célébrer ces nobles exercices spirituels (Valéry, Variété IV, 1938, p. 216). ♦ Fam. (Un coup de pied) où vous savez. Au derrière. Synon. (p. euphém., fam.) où je pense (v. penser), quelque part (v. part1), au bon endroit*.V. allonger ex. 17. ♦ Pop. Avoir qqn où vous savez. Ne pas pouvoir supporter quelqu'un. Elle le trouvait trop rossard, cet entripaillé, elle l'avait où vous savez (Zola, Assommoir, 1877, p. 751). c) [Pour prendre Dieu à témoin d'un fait présenté comme connu de lui seul et comme vrai, d'un énoncé déclaratif] Dieu sait où*; Dieu sait comme*; Dieu sait quand*; Dieu sait si. V. dieu 2eSection III B 2 d, comme rem. c, comment II B 2 a.[Pour renforcer l'expr. de l'incertitude ou de l'ignorance] Dieu sait + pron. interr. ou prop. interr.(V. dieu 2eSection III B 2 d, comme rem. c, comment II B 2 a.).[Avec un pron. de rappel] Dieu le sait; Dieu seul le sait (V. dieu 2eSection III B 2 d, comme rem. c, comment II B 2 a.).Le bon Dieu le sait bien. P. anal. Le diable sait où*. 2. [À l'ind., en déb. de phrase ou en incise, pour mettre en relief une affirm.] Vous savez! Tu sais! Vincent ne m'a pas écrit, dit Passavant; mais j'ai reçu une lettre de Lady Griffith − vous savez bien la remplaçante − où elle me parle de lui longuement (Gide, Faux-monn., 1925, p. 1193). − Péj., empl. abs.: 9. lardier: (...) Et puis, elle s'est remise petit à petit... Je lui apportais du raisin, des oranges... Elle riait... Les femmes, vous savez... brotonneau: Oui... oui...
Flers, Caillavet, M. Brotonneau, 1923, I, 2, p. 8. ♦ [À la forme interr.] Rare ou région. (Belgique). Savez-vous? Sais-tu? Et la chose est bien dite dès que chacun l'entend; d'autant mieux dite qu'elle l'est plus brièvement, mérite non commun, savez-vous? (Courier, Pamphlets pol., Pamphlet des Pamphlets, 1824, p. 217).Tu me donneras les petits souliers de daim que j'ai laissés ici mardi (...). Et puis, sais-tu? Je ne m'en irai pas ce soir (Bernanos, Soleil Satan, 1926, p. 94). ♦ [En déb. de prop., ou en incise, ou en fin de phrase] Tu sais? (fam.). Le convalescent (...) vint apporter une nouvelle si stupéfiante que le chagrin de Bibiche du coup s'envola. − Savez pas? Y a un Américain qu'est v'nu voir Gaspard! (Benjamin, Gaspard, 1915, p. 151).[Lorsque qqn cherche ses mots pour préciser sa pensée] Je ne sais pas (moi). Tu criais... je ne sais pas moi: « Pardon! Ne me tuez pas! » (Vercel, Cap. Conan, 1934, p. 176). − À savoir (suivi ou non de deux points), loc. conj. ou adv. de coord. de phrase. [Sert à introduire une explication, un développement] Synon. c'est-à-dire.Quant aux Bains de mer du Sud de la Loire, à savoir: Pornic, les Sables-d'Olonne, La Rochelle, Royan, Arcachon, Saint-Jean-de-Luz, Biarritz, etc. (Mallarmé, Dern. mode, 1874, p. 725).À partir de 1886, considérant la question de la cryoscopie suffisamment élucidée, Raoult s'attaque à ce qui (...) avait été le point de départ de ses recherches sur les solutions, à savoir l'étude de leurs tensions de vapeur (Hist. gén. sc., t. 3, vol. 1, 1961, p. 289). ♦ Littér., DR., ADMIN. C'est à savoir. Le député (...) lui dit que toute la chrétienté était maintenant unie, excepté un grain de blé dans le boisseau; c'est à savoir les comtes de la comté d'Armagnac qui sont encore dans l'obéissance de Pierre de Luna, lequel est déclaré hérétique et schismatique (Barante, Hist. ducs Bourg., t. 4, 1821-24, p. 149). ♦ P. ell. Savoir. Synon. arch. assavoir (v. ce mot II).De là, Locke distingue trois lois ou règles, savoir: la loi divine, la loi civile, la loi d'opinion ou de réputation (Cousin, Hist. philos. XVIIIes., t. 2, 1829, p. 277). ♦ À savoir que, loc. conj. Synon. c'est-à-dire que.Mais vous ne pouvez ignorer ce que l'Église enseigne, à savoir que la malédiction divine prononcée contre les juifs poursuit leur crime et non leur race (France, Anneau améth., 1899, p. 83). B. − [L'assertion porte sur la réponse à une demande; savoir sert à exprimer l'interr. ou le doute, en cont. interr. dir. ou indir.] 1. [Pour exprimer l'interr., pour formuler une question exigeant une réponse impliquant un choix] Il n'y a que des fous ou des malades qui puissent trouver du bonheur à battre les cartes tous les soirs pour savoir s'ils gagneront quelques sous (Balzac, Gobseck, 1830, p. 390). − [Pour amener le locuteur à exprimer la réponse, l'explication sur la question débattue, sur le sujet de conversation] ♦ Absol., fam. On peut savoir? Peut-on savoir? Roger, allant à Suzanne qui cause avec Bellac: Oh! je veux savoir! (Pailleron, Monde où l'on s'ennuie, 1869, i, 17, p. 72). ♦ Je voudrais bien savoir si. Je me demande si; je me pose la question suivante: est-ce que...? (ou non?). Si votre façon de traiter la morale ressemble à votre manière d'envisager l'histoire, dit Lucien, je voudrais bien savoir quel est en ce moment le mobile de votre apparente charité? (Balzac, Illus. perdues, 1843, p. 714). 2. [Pour exprimer le doute, l'incertitude] − Pop., fam. Va savoir! Allez savoir! C'est difficile à trancher. La camelote pouvait être n'importe où à présent: dans un recoin de cargo ou de chalutier, derrière les tubulures d'un avion. Va savoir? (Le Breton, Rififi, 1953, p. 188). − Qui sait? Qui peut savoir? Qui sait si?... [Pour exprimer une éventualité possible] Mangin prétend vouloir (...) nous donner la possibilité de résister aux coups d'une artillerie plus sérieuse, − celle des Anglais, par exemple. Voilà une éventualité qui ne se produira pas, très vraisemblablement. Pourtant, qui peut savoir? (Émily, Fachoda, 1898ds Rec. textes hist., p. 229).Qui sait? Paulina parviendrait peut-être un jour, heureuse, à ce monde de la félicité complète (Jouve, Paulina, 1925, p. 124). ♦ Sait-on jamais? V. jamais I B 1, gai I A 1 ex. de Staël. − Que sais-je? Est-ce que je sais! [À la suite d'une énumération; parfois à la suite d'une progression dramatique, pour ne pas désigner un fait trop grave] Tu as semé du linge sale, des cendres de cigarettes, que sais-je? (Cocteau, Parents, 1938, i, 2, p. 192).[Pour exprimer le doute] Y aurait-il une sagesse cachée dans ce livre qui étale une folie si divertissante? Que sais-je? (France, Vie littér., 1890, p. 340).[Pour exprimer la difficulté à identifier qqc.] − Quoi encore, ma chère enfant? − Est-ce que je sais!... Des étouffements... Des vertiges... (France, Hist. comique, 1903, p. 2). − Reste à savoir si, quel. Un animal, le rat ou le kangourou (...) sert de « totem », c'est-à-dire de patron, à tout un clan. (...) les membres du clan déclarent ne faire qu'un avec lui; ils sont des rats, ils sont des kangourous. Reste à savoir, il est vrai, dans quel sens ils le disent (Bergson, Deux sources, 1932, p. 193). − Quant à savoir si, quel, comment. Nous dirons (...) ce dont s'occupent le cabinet, les divisions et les bureaux de la préfecture de Lot-et-Garonne. Quant à savoir comment ils s'en occupent, cette recherche est impossible dans une étude générale (Baradat, Organ. préfect., 1907, p. 124). ♦ Absol., pop., fam. [Pour poser la question de façon détournée] Savoir si. Est-ce que. Sans doute... sans doute... dit le roi (...). Tout cela est fort beau... seulement voilà... savoir si nous pourrons tenir (A. Daudet, Rois en exil, 1879, p. 138).Pop., fam. Savoir quel, quand. Savoir quel temps il fera demain (Romains, Les Travaux et les jours, 1943, p. 187 ds Rob. 1985). ♦ Pop., fam. [Avec idée de réfutation polie] C'est à savoir. C'est encore à voir. − (...) J'aime à croire que tant que nous serons là, l'on interdira au baron des Atours et à sa famille de chanter de la musique profane dans notre église... − C'est à savoir! s'exclama Durtal (Huysmans, Oblat, t. 1, 1903, p. 225).Absol. Savoir. − (...) Les hommes de troupe, j'sais pas si c'est vrai (...) et si, au fond, ce ne sont pas des hommes à peu près comme nous. − C'est probablement des hommes comme nous, fait Eudore. − Savoir!... s'écria Cocon (Barbusse, Feu, 1916, p. 39). − Littér. Que savons-nous si. V. création ex. 1. C. − 1. [L'assertion porte sur le terme modifié par ne + savoir; sert à exprimer l'indétermination, l'hésitation sur une action] Ne savoir au juste, exactement ce que. Avec Marceline Desbordes-Valmore, on ne sait parfois ce que l'on doit dire ou retenir (Verlaine,
Œuvres compl., t. 4, Poètes maud., 1884, p. 57).V. ne rem. 2 ex. de Gide, esprit 2eSection I B 3 b ex. de Hugo, pardonner A 3, oser ex. 4: 10. ... la presse, se divisant en trois fractions, a pris parti, qui pour la transaction ministérielle, qui pour l'exclusion de l'État, qui pour l'exclusion des compagnies. En sorte qu'aujourd'hui, pas plus qu'auparavant, ni le public, ni M. Arago, malgré leur volte-face, ne savent ce qu'ils veulent.
Proudhon, Syst. contrad. écon., t. 1, 1846, p. 292. − Absol. Nous avons détruit le paradis et l'enfer. Avons-nous bien fait, avons-nous mal fait, je ne sais. Ce qu'il y a de sûr, c'est que la chose est faite (Renan, Avenir sc., 1890, p. 330). a) [Avec jamais] On ne sait jamais. V. jamais II C 1 a. b) [Suivi d'un pron. ou adj. ou adv. interr.] Je ne sais qui, quoi, quel; on ne sait qui, quoi. V. falloir B 1 ex. de Lemaître.[Suivi d'un adv. interr.] Je ne sais où*, je ne sais comment*, je ne sais quand*. Je ne sais combien de temps. V. combien I B 1 a ex. de Pourrat, espèces B ex.: 11. Cette madame de Rioja, une Péruvienne, une Mexicaine, je ne sais quoi, tombée on ne sait d'où, veuve d'on ne sait qui! On reçoit cela! Ces étrangers c'est comme la garde nationale, ça entre partout!
Feuillet, Scènes et prov., 1851, p. 172. − Je ne sais où, loc. adv. indéf. V. où III B 3. − (Être) je ne sais comment, loc. indéf. fam. (Être) tout(e) drôle, tout chose (v. chose2), pas dans son assiette (v. ce mot au fig., fam.). Depuis deux ans qu'ils l'ont nommé adjoint au maire, il est tout je ne sais comment (Balzac, C. Birotteau, 1837, p. 6). − P. euphém. Je ne sais qui; je ne sais quoi. Un beau cadre ajoute à la peinture (...) Je ne sais quoi d'étrange et d'enchanté (Baudel., Fl. du Mal, 1860, p. 64). ♦ Empl. subst. masc. inv. Je(-)ne(-)sais(-)quoi*. P. plaisant., empl. adj., fam. [Dans un nom propre] Charny (...) vient de donner à mademoiselle je ne sais qui des Variétés un attelage de vingt-cinq mille francs (Feuillet, Mariage monde, 1875, pp. 85-86).Des radio-je-ne-sais-quoi déversaient une sorte de vomissement musical (Montherl., Célibataires, 1934, p. 842). c) Je ne sais si, je ne sais + interr. indir. ou inf. introd. par un mot interr.Je n'ai aucune nouvelle de L'Occident. Je n'ai même pas reçu le numéro de juin et je ne sais s'il a paru. Ils sont insensés dans cette boîte (Rivière, Corresp.[avec Alain-Fournier], 1907, p. 194).V. ne I A 2 e, quand B 1 ex. de Chateaubriand. 2. [Pour exprimer la confusion, le désordre, l'embarras ou la perplexité, dans des loc. verb. au fig. en constr. d'interr. indir.] ♦ Ne savoir que dire. Être embarrassé pour s'exprimer. Dîné chez M. Thiers. Je ne sais que dire aux gens que je rencontre chez lui, et ils ne savent que me dire (Delacroix, Journal, 1847, p. 169). ♦ Ne savoir que faire, quoi faire. Être indécis; être désemparé. Une autre faculté, placée aussi parmi les intellectuelles par les phrénologistes, et dont les philosophes ne savaient que faire, c'est le sens des tons, de la mélodie (Broussais, Phrénol., leçon 14, 1836, p. 493). ♦ Ne savoir que faire de qqc. Être embarrassé de quelque chose; ne trouver aucune utilisation à quelque chose d'encombrant ou d'inutile. Je saisis l'occasion de faire comprendre à M. Stangerson que, puisque vous ne saviez que faire de votre congé (...), vous seriez très touché d'une invitation qui vous permettrait de le passer parmi nous (G. Leroux, Parfum, 1908, p. 32). ♦ Ne savoir que faire de ses bras, de ses bras et de ses jambes. V. bras I A 2 c. ♦ Ne savoir que devenir. Être angoissé sur son avenir. V. devenir2I A 1 c β ex. de Triolet. ♦ Ne/ne pas/ne plus savoir où se mettre, où se fourrer (fam.). V. fourrer II B 2 b. ♦ Ne savoir où donner de la tête. V. donner II A 2. ♦ Ne savoir sur quel pied danser. V. danser I A 3. ♦ Ne savoir à quel saint* se vouer. ♦ Ne savoir par quel bout prendre qqn. V. bout I A 1 b. ♦ Ne savoir que faire, qu'inventer pour + inf. Avoir déployé toutes les ressources pour réussir une entreprise délicate. Vous ne savez quoi vous inventer pour dépenser de l'argent. Le deuil est dans le cœur et non dans les habits (Balzac, E. Grandet, 1834, p. 118).Il ne sait que faire pour s'en emparer assez vite [du monde] (Quinet, All. et Ital., 1836, p. 74). 3. [Dans des expr. d'intensité ou de politesse] Ne savoir comment qualifier. V. qualifier ex. 2. On ne sait quoi admirer le plus de... ou de. Je lui ai écrit que nous ne savons comment le remercier, que nous sommes heureux d'être ses obligés (Goncourt, Journal, 1858, p. 472). ♦ À ne savoir qu'en faire, loc. adv. ou adj. à valeur intensive. Beaucoup; à satiété. Synon. en veux-tu en voilà*.Avoir de l'argent à ne savoir qu'en faire. Si nous avions de l'argent à n'en savoir que faire, toutes nos dettes payées, nos chemins réparés, nos pauvres soulagés (Courier, Pamphlets pol., Disc. souscr. acquis. de Chambord, 1821, p. 72). ♦ À ne savoir + inf. (pour exprimer une situation embarrassante à l'extrême) Pour quelques caisses de quincailleries, j'en chargeais mon brick [de bois d'ébène] à ne savoir où mettre les pieds (Sue, Atar-Gull, 1831, p. 2).Ça te fait rien que j'aie mal à plus savoir où me mettre; ça devrait être prêt depuis une heure (Giono, Baumugnes, 1929, p. 84). D. − [L'assertion porte sur une restriction, ou une affirm. ou une nég. atténuée, au subj. de la 1repers. du sing., dans des loc. à valeur restrictive] 1. Dans la lang. soignée − Pour autant* que je (le) sache; autant* que je sache. À ma connaissance, autant que je puisse en être averti ou en juger. (Ds Rob. 1985). ♦ Que je sache, loc. verb. Synon. je suppose (v. supposer), à mon avis*, si mes souvenirs sont bons (v. souvenir2), apparemment, je crois (v. croire), autant qu'il m'en souvienne (v. souvenir1).M. le Curé de Mégère a le droit d'aller et venir comme il lui plaît, je suppose. Il n'est pas sous mandat d'arrêt, que je sache? (Bernanos, Crime, 1935, p. 801).[À d'autres pers. que la 1redu sing.] Rare, littér. Cette forêt de Merlin est-elle profonde, que l'on sache? (Feuillet, La Fée, in Tobler, 1, p. 151 ds Rob. 1985). − Pas que je sache. Pas à ma connaissance. Mmede Savageat: M. Le Guenn n'a pas encore demandé sa main? Gabrielle: Pas que je sache. Mmede Savageat: Mais il l'aime toujours? Gabrielle: Je le pense (Bernstein, Secret, 1913, i, 2, p. 5). 2. Vieilli, littér. ♦ Je ne sache pas que + subj. ou inf. Je suis certain que. Voyez-vous, me dit mon guide, cette crevasse perpendiculaire, pleine par intervalle de terre éboulée? Hé bien! c'est par-là qu'il faut monter (...). Non, je ne sache pas avoir, dans le reste des Pyrénées, franchi de pas plus difficile (Dusaulx, Voy. Barège, t. 1, 1796, p. 322).Je ne sache pas que jusqu'à présent, on eût jamais vu en France, sous la monarchie légitime, des chambres, des ministres responsables, un budget (Chateaubr., Corresp., t. 2, 1818, p. 36). ♦ Je ne sache rien, personne + subj. Je ne connais rien, personne. Je ne sache personne qui puisse dire avoir eu l'audace de crier contre moi (Chateaubr., Mém., t. 4, 1848, p. 441). E. − [L'assertion porte sur un ordre atténué, à l'impér. suivi d'un inf.; à valeur optative, à rapprocher de puisses-tu] Parlons à présent des choses sérieuses! (...) Et puis écoute et sache comprendre! (Céline, Mort à crédit, 1936, p. 499). Prononc. et Orth.: [savwa:ʀ], (il) sait [sε], [se]. Nod. 1844: je sais [e], mais Passy 1914: je, tu sais, il sait [e], [ε]; ds Barbeau-Rhode 1930, renversement de cet ordre [ε], [e]; Warn. 1968: je sais, soutenu [e], cour. [ε], tu sais [ε], il sait [ε], Martinet-Walter 1973: il sait, uniquement [ε]. ,,Dans tu sais, il sait l'[e] fermé ne surprend pas (...) puisqu'il vient du A latin et qu'on écrivait en ancien français ses, set ([e] dans je sais, venant de ai, peut être un résultat direct de celui-ci ou une prononciation analogique des formes de la 2eet de la 3ep. sg)`` (G. Straka ds Trav. Ling. Litt. Strasbourg t. 19 n o1 1981, p. 211). La prononc. avec [ε] s'explique par l'infl. de la graph. Fut. et cond.: saurai, -as, -a; saurais, -ait; 1resyll. [ɔ] ou [o] selon Passy 1914, Warn. 1968, Martinet-Walter 1973. Homon. savons/savon; sussions/sucions. Ac. 1694, 1718: sçavoir; dep. 1740: sa-. Conjug.: ind. prés. je sais, tu sais, il sait, nous savons, vous savez, ils savent; imp. je savais; passé simple je sus, nous sûmes; passé comp. j'ai su; fut. je saurai; cond. prés. je saurais; impér. sache, sachons, sachez; subj. prés. que je sache, que nous sachions; subj. imp. que je susse, qu'il sût; part. prés. sachant; part. passé su. Étymol. et Hist. 842 inf. subst. v. savoir2; 1. a) fin xes. + verbe à l'inf. « avoir la possibilité, la capacité de » (Passion, éd. d'Arco Silvio Avalle, 478: de Crist non sabent mot parlar); b) ca 1100 « être capable de faire quelque chose (en vertu d'un talent, d'un effort de volonté) » (Roland, éd. J. Bédier, 3784: Ben set parler [Pinabel] et dreite raisun rendre); 2. a) 2emoit. xes. + complét. « connaître quelque chose pour en avoir été informé » (St Léger, éd. J. Linskill, 156: Ne soth nuls om qu'es devenguz); b) ca 1165 faire saveir (Benoît de Ste-Maure, Troie, éd. L. Constans, 1732); 3. ca 1050 équivalent atténué de pouvoir (Alexis, éd. Chr. Storey, 125: Ne vus sai dire cum il s'en firet liez); 4. a) ca 1100 ne savoir mot de « ne pas avoir conscience de » (Roland, 1173); b) fin xiie-déb. xiiies. avec adj. attribut (Vie de Saint Grégoire, éd. H. B. Sol, A2, 2019: Molt le set felon et cruel); 5. a) ca 1100 à l'impér., pour attirer l'attention dans un discours (Roland, 520: par veir sacez); b) 1176-81 au subj. « pour autant que je le sache » (Chrétien de Troyes, Chevalier Lyon, éd. M. Roques, 430: ja, que je sache a escïant, ne vos an mantirai de mot); 6. a) 1120 part. passé tout a soüt « d'une manière certaine » (St Brendan, éd. I. Short et B. Merrilees, 373); b) ca 1155 (Wace, Brut, éd. I. Arnold, 11984: Senz le seü nostre seinur); c) ca 1470 au sçu de (qqn) (G. Chastellain, IV, 149, 6 ds Heilemann Chastellain, p. 51 [réf. erronée]); av. 1615 à son veu et sceu (Pasquier, Recherches, p. 884); 7. a) 1130 ceo est a saveir (Lois de Guillaume, éd. J. E. Matzke, 15); b) ca 1160 (Eneas, éd. J.-J. Salverda de Grave, 8500: Vos i avez tot oblïé la premeraine question, A savoir se ge aim o non); 8. a) 1155 saveir de « s'y connaître en quelque chose » (Wace, op. cit., 3675); b) 1306 en partic. (Joinville, Vie de St Louis, éd. N. L. Corbett, § 335, p. 151: Il avoit gens illec qui savoient le sarrazinnois et le françois); 9. 1155 saveir gré (Wace, op. cit., 1707); 10. a) 1229 pronom. réfl. (Gerbert de Montreuil, Violette, 5481 ds T.-L.: nus ki tant se sache Preu ne hardi); b) 1580 sens passif (Montaigne, Essais, II, XII, éd. P. Villey et V. L. Saulnier, t. 1, p. 541: tout se sçait et connoit). Du lat. pop. *sapēre, altér. du class. sapĕre absol. « avoir de la saveur, du goût, du parfum (en parlant de choses) » et « avoir du goût, du discernement, être sage (en parlant de personnes) », qui, empl. transitivement a signifié ensuite « se connaître (en quelque chose), comprendre, savoir » évinçant dans ce sens scire peu représenté dans les lang. rom.; le sens originel du lat. a vécu dans l'anc. lang., où savoir, empl. absol., a signifié « sentir » et « plaire » du xiieau xives. (v. T.-L. et Eustache Deschamps,
Œuvres, éd. G. Raynaud, t. 9, p. 51). Fréq. abs. littér. Savoir1: 123 526. Sachant: 2 574. Fréq. rel. littér.: xixes. Savoir1: a) 150 084, b) 163 724; xxes.: a) 184 390, b) 198 664. Sachant: xixes.: a) 2 800, b) 4 644; xxes.: a) 4 848, b) 3 152. Bbg. Alexandrescu (S.). Sur les modalités Croire et savoir. Langages. Paris. 1976, n o43, pp. 19-27. − Armengaud (Fr.). Moore et Wittgenstein: je crois que/je sais que. In: On Believing: de la Croyance. Berlin-New-York, 1983, pp. 31-47. − Borillo (A.). Deux aspects de la modalité assertive: croire et savoir. Langages. 1982, n o67, pp. 33-53. − Fontanille (J.). Un Point de vue sur croire et savoir ... Actes sémiot. Doc. 1982, t. 4, pp. 5-31. − Gross (M.). About the French verb to know. St. Ling. 1971, t. 25, pp. 122-124. − Lavis (G.). L'Ét. de la synon. verbale dans l'anc. lang. fr.: l'ex. de savoir et conoistre en moy. fr. In: Sém. lex. et sém. gramm. en moy. fr. Brussel, s.d., pp. 97-128. − Lerat (P.). Le Champ ling. des verbes savoir et connaître ... Cah. Lexicol. 1972, n o20, pp. 53-63. − Martin (R.). L'Opérateur intensionnel savoir. Hist. Épistémol. Lang. 1983, t. 5, pp. 213-227. − Moignet (G.). Syst. de la lang. fr. Paris, 1981, pp. 276-277. − Picoche (J.). Savoir et connaître ou Marthe et Marie dans la lang. fr. Foi Lang. 1982, pp. 134-140. − Pottier (B.). Le Croire dans une perspective sémio-ling. dynamique. In: De la croyance. Approches épistémologiques et sémiotiques. Berlin; New York, 1983, pp. 267-273. − Quem. DDL t. 15, 19. − Rémi-Giraud (S.). Ét. comparée du fonctionnement synt. et sém. des verbes savoir et connaître. Lyon, 1986, pp. 169-306. − Sakari (A.). Le Fr. savoir et ses pendants dans d'autres lang. Actes du 6eCongrès des Romanistes Scandinaves. Uppsala, 1977, pp. 211-217. − Wilmet (M.). Ét. de morpho-syntaxe verbale. Paris, 1976, pp. 107-128. |