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SURVIE, subst. fém.
A. − [À propos d'un animé ou d'un organisme vivant]
1. DR. [À propos de pers. pouvant hériter les unes des autres] Fait de rester en vie après la mort de quelqu'un. Synon. survivance.Toute donation entre-vifs de biens présens, faite entre époux par contrat de mariage, ne sera point censée faite sous la condition de survie du donataire, si cette condition n'est formellement exprimée (Code civil, 1804, art. 1092, p. 198).
Don, droits, gains de survie. Ce que, dans un acte, les contractants stipulent au profit du survivant. Et le beau contrat avec son don de survie! Il tâcherait certainement de la faire disparaître avant qu'elle eût donné par testament les trente-cinq mille francs à Pauline (Pourrat, Gaspard, 1925, p. 80).
Présomption de survie. Fiction par laquelle on fixe celui qui est le survivant dans le cas où des cohéritiers meurent ensemble dans le même événement. Si plusieurs personnes respectivement appelées à la succession l'une de l'autre, périssent dans un même événement, sans qu'on puisse reconnaître laquelle est décédée la première, la présomption de survie est déterminée par les circonstances du fait, et, à leur défaut, par la force de l'âge ou du sexe (Code civil, 1804, art. 720, p. 131).
2.
a) Fait de rester en vie au delà d'un terme où normalement intervient la mort. Cette opération m'assurerait peut-être quatre ou cinq mois de survie, à moins que je ne reste sous le couteau (Bourget, Sens mort, 1915, p. 76).Le traitement par les rayons X et le radium ne sont que palliatifs, mais permettent des survies assez prolongées surtout lorsque le cancer est dépisté au début (Quillet Méd.1965, p. 136).
b) Fait de se maintenir en vie dans un environnement naturel mortifère. Canot, combinaison, équipement de survie. Des abris individuels comme moyen de protection et de survie contre les retombées radioactives les plus intenses, celles des premières heures et des premiers jours après l'attaque nucléaire (Goldschmidt, Avent. atom., 1962, p. 183).
c) Fait pour un individu, pour une population d'êtres vivants, de se maintenir en vie. Synon. vieilli survivance.Instinct de survie; la survie des plus aptes. La plupart des hommes civilisés (...) sont capables du travail facile qui, dans la société moderne, assure la survie de l'individu. Ils produisent, ils consomment, ils satisfont leurs appétits physiologiques (Carrel, L'Homme, 1935, p. 163).
P. anal. Existence précaire. Seuil de survie. Alors c'est la survie avec les petits boulots et le chômage, en alternance, 4 000 francs par mois (Fr. Maspéro, Les Passagers du Roissy-Express, 1990, p. 216):
1. Les populations du quart-monde (...) doivent affronter de plus en plus des situations qui relèvent de la survie: manque ou insuffisance de nourriture, exclusion de la protection sociale et donc de l'accès aux soins médicaux, difficulté pour se maintenir dans un logement pour lequel on n'arrive plus à assumer le loyer... Le Monde, 1eroct. 1988, p. 2, col. 1.
DÉMOGRAPHIE
Table de survie. Table qui indique, pour chaque année d'âge, la proportion de vivants sur cent personnes nées la même année (d'apr. GDEL).
Taux de survie. À partir des quotients de mortalité à chaque âge, on calcule les taux de survie ou nombre de survivants à chaque âge d'une génération de 1 000, ou 10 000, ou 100 000,... nés vivants (Ethnol. gén., 1968, p. 283 [Encyclop. de la Pléiade]).
d) BIOL. [À propos d'organismes vivants, d'organes, etc.] Maintien des fontions vitales au delà d'un terme où normalement se produit la mort. Des cellules peuvent vivre quelque temps en dehors de l'organisme lorsqu'elles sont placées dans un milieu convenable, sérum ou liquide physiologique. Le temps de survie atteint plusieurs semaines pour les globules rouges ou les spermatozoïdes de la grenouille (J. Rostand, La Vie et ses probl., 1939, p. 57).
Survie végétative. Maintien temporaire des fonctions végétatives après la mort cérébrale. Un tel état [la mort cérébrale] peut néanmoins coexister, comme il est connu, avec une courte « survie végétative » éventuellement entretenue par « le maintien artificiel de la respiration et de la circulation » (Le Monde, 20 nov. 1985, p. 20, col. 2).
P. anal. [À propos de substances organiques ou chim.] Maintien des propriétés actives. Les bouteilles où s'agite, chaque printemps, le vin réveillé, qui reprend sous verre sa survie opiniâtre (Hamp, Champagne, 1909, p. 158).C'est d'elles [les émulsions] en définitive autant que des soins à apporter à sa conservation, que dépend la survie du microfilm (L'Hist. et ses méth., 1961, p. 798).
3. P. anal. ou au fig.
a) [Dans certaines croyances relig.] Fait de conserver une existence personnelle après la mort. Il me parle de son profond ennui, de son découragement de tout, de son aspiration à être mort, et mort sans métempsycose, sans survie, sans résurrection, à être à tout jamais dépouillé de son moi (Goncourt, Journal, 1872, p. 903):
2. La mort [dans le Haut Moyen Age] est reconnaissance par chacun d'un Destin où sa propre personnalité n'est pas anéantie, certes, mais endormie (...). [Ce repos] suppose une survie, mais amortie, affaiblie − la survie grise des ombres ou des larves du paganisme, celle des revenants du christianisme ancien et populaire. Ph. Ariès, Essais sur l'hist. de la mort, 1985, p. 79.
Survie (de l'âme). Existence indépendante de l'âme après la mort. Le Ciel, me disait-il, serait après tout la survie de nos facultés perfectionnées, et l'Enfer le néant où retombent les facultés imparfaites (Balzac, L. Lambert, 1832, p. 92).
b) Maintien du souvenir ou de l'œuvre de quelqu'un après sa disparition dans la mémoire d'une communauté. Synon. survivance.Nous causons de la survie par le livre, ce qui a été notre préoccupation à mon frère et à moi toute notre vie. Daudet me dit que la survie pour lui est tout entière dans ses enfants (Goncourt, Journal, 1887, p. 708).Je ne crois pas à une autre survie, que celle dans la mémoire des hommes (Gide, Journal, 1943, p. 223).
B. − [À propos d'un inanimé]
1. Maintien d'une activité, d'un processus au delà d'un terme où il risque de s'interrompre. Assurer la survie d'une entreprise. Je voyais peu de monde, entretenais la survie pénible d'une ou deux liaisons fatiguées (Camus, Chute, 1956, p. 1528).
2. Fait qu'une institution, qu'une pratique sociale, etc. se maintienne après la disparition des circonstances qui l'ont produite. Synon. usuel survivance.L'instinct religieux survit à l'abandon de toute religion. La survie de cet instinct est visible chez nos instituteurs (Barrès, Cahiers, t. 8, 1910, p. 56).Si, comme je le crois, on peut établir les chances de durée d'une œuvre en tenant compte à la fois de sa véracité et de la puissance de suggestion poétique qu'elle renferme, À la Recherche du temps perdu est sans doute le seul ouvrage contemporain dont la survie ne saurait être mise en doute (Mauriac, Journal 2, 1937, p. 153).
Prononc. et Orth.: [syʀvi]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. xvies. sourvie « situation de celui qui survit » (Coust. gén., t. II, p. 479 ds Littré); 1544 survie (Le Caron, La Claire, 172b ds Z. rom. Philol. t. 29, p. 200); 1865 tables de survie (Littré-Robin). Dér. de vie*; préf. sur-*. Fréq. abs. littér.: 167.