| SURPRENANT, -ANTE, part. prés. et adj. I. − Part. prés. de surprendre*. II. − Adj. Qui surprend, qui saisit par son caractère soudain, inattendu ou inopiné. Synon. étonnant, inattendu, saisissant.Effet surprenant; beauté, nouvelle surprenante. J'ai trouvé en Espagne, dans les groupements que j'ai vus, une surprenante ferveur pour la poésie. Je me demande s'il y a au monde un endroit où elle est actuellement plus dévotement aimée (Valéry, Entret. avec F. Lefèvre, 1926, p. 97).Il traverse la pièce en se dandinant comme une frégate. De dos, son aspect est surprenant, car il est assez court, et ces cheveux qui tombent jusqu'au-dessous du col de son veston font un effet inexprimable (Green, Journal, 1946, p. 19). − Surprenant de + subst. (désignant l'agent de cette surprise).(Portrait) surprenant de vérité. Ses traits étaient surprenants de calme, de gravité (Martin du G., Thib., Été 14, 1936, p. 465). − P. hyperb. Qui étonne par son intensité, sa force, son importance. Synon. épatant, étourdissant, inconcevable, incroyable, prodigieux, remarquable, renversant.Progrès, résultats surprenants. [Le Brun est un] organisateur surprenant, sachant orchestrer comme personne au monde l'hymne de l'art décoratif à la gloire d'un roi (Mauclair, De Watteau à Whistler, 1905, p. 22). − Empl. subst. masc. sing. à valeur de neutre, littér. L'inattendu, le bizarre, l'étonnant. Ni la nouveauté, ni l'intensité, ni les effets, ni les surprises n'étaient recherchés comme ils le sont aujourd'hui, car le nouveau et le surprenant, ce sont les parties périssables des choses (Valéry, Regards sur monde act., 1931, p. 207).Il en est de l'habitude comme de l'émotion: elle représente une altération de toutes nos visées; sans être une classe nouvelle de « cogitata », l'habituel est un aspect de perçu, de l'imaginé, du pensé, etc. opposé au nouveau, au surprenant (Ricœur, Philos. volonté, 1949, p. 264). − En partic. Qui saisit par son caractère à la fois inattendu et singulier, peu commun. Synon. bizarre, étrange.Je m'enfonçai bientôt avec une suite de quelques hommes dans ce pays étrange, surprenant, prodigieux. Il faudrait vingt volumes pour raconter ce voyage (Maupass., Contes et nouv., t. 2, Châli, 1884, p. 445).La lumière oblique le montre [Pierre] sans graisse, la peau sur les méplats, bien fendu de gueule, bien avantagé en nez, et de très beaux yeux bleu clair surprenants sous des cheveux d'un noir tsigane (Morand, Homme pressé, 1941, p. 69). Prononc. et Orth.: [syʀpʀ
ənɑ
̃], fém. [-ɑ
̃:t]. Att. ds Ac. dep. 1694. Fréq. abs. littér.: 1 164. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 732, b) 1 476; xxes.: a) 2 261, b) 2 173. Bbg. Gall. 1955, p. 47 − Quem. DDL t. 34. |