| SUR-MOI, SURMOI, subst. masc. inv. PSYCHANALYSE A. − [P. réf. à Freud qui distingue trois systèmes de motivation et d'action: le Ça, le Moi et le Sur-moi] Élément de la structure psychique qui joue, à l'égard du moi, le rôle de modèle idéal, de juge, de censeur en opposition aux désirs, aux pulsions, et qui se développe dès la petite enfance par identification avec l'imago parentale. Sur-moi sublimé, idéal, transcendant. Le sur-moi continue l'action des parents, des maîtres, de la société; il tient le moi en tutelle et exerce sur lui une constante pression (Leif1974).Nous observons donc chez Schéhérazade, un moi dominé par le surmoi qui s'est tellement détaché du ça égoïste qu'il est prêt à risquer la vie de la jeune femme pour obéir à une obligation morale; et chez le roi, un ça qui a rompu ses liens avec le moi et le surmoi (Br. Bettelheim, Psychanal. des contes de fées, trad. par Th. Carlier, 1976, p. 120). − P. ext. Modèle idéal. J'ai eu la bonne fortune de connaître les surmoi des grands-parents et des arrière-grands-parents. Trois générations de surmoi doux, civilisés, normaux, sans raideur (Choisy, Psychanal., 1950, p. 131). B. − [P. oppos. à l'instinct de vie avec une coloration nég.] Censure morale assimilée par Freud à l'instinct de mort. Surmoi auto-punitif, exigeant, rigide, sévère, scrupuleux. Certains auteurs tendent à rapporter toutes les névroses et toutes les psychoses à des processus d'autopunition (...) le surmoi se fait tour à tour autoaccusateur dans la mélancolie jusqu'à jeter la mort dans l'âme, persécuteur par projection au dehors dans la paranoïa, ségrégateur et obsédant dans l'automatisme mental (Mounier, Traité caract., 1946, p. 704).La notion de surmoi (...) l'interdiction, la culpabilité, la « grosse voix » d'un Père responsable, par son autorité, de tous les maux de l'individu (Encyclop. univ.t. 151973, p. 571). REM. Surmoïque, adj.,psychanal. Du surmoi; qui a rapport au surmoi, qui le concerne. Ainsi s'expliquent la violence et l'excès des répressions surmoïques; chez le névrosé, la préhistoire est encore vivante (Encyclop. univ.t. 151973, p. 572). Prononc. et Orth. : [syʀmwa]. Martinet-Walter 1973 [-mwɑ], [-mwa] (7, 10). Catach-Golf. Orth. Lexicogr. Mots comp. 1981, p. 204: surmoi. Étymol. et Hist. 1923 (A. Hesnard, Les Récents enseignements psychol. de Freud, in L'Encéphale, sept.-oct., pp. 528-529 ds Quem. DDL t. 29). Calque de l'all. Überich (de über « au-dessus » et Ich « moi, je ») n. donné par Freud (Das Ich und das Es, 1923, v. Lapl.-Pont.) à la fonction critique, l'une des trois instances (à côté du Moi* et du Ça, v. cela) constituant l'appareil psychique, dans sa seconde topique; l'angl. emploie le terme superego dep. 1924 (v. NED Suppl.2, s.v. id2). Fréq. abs. littér.: 15. Bbg. Quem. DDL t. 29. |