| SURINTENDANCE, subst. fém. A. − Vieilli. Action de diriger, de superviser la gestion d'une maison. L'occupation principale des dames égyptiennes est le soin de leurs enfants; elles ont aussi la surintendance des affaires domestiques (Nerval, Voy. Orient, t. 3, 1851, p. 296).Au fig. Direction morale. C'est en effet, ma fille, sous la constante surintendance de sa mère que l'adolescent, après avoir reçu le sacrement de l'initiation, va, chaque semaine, dans l'école annexée au temple de l'Humanité, entendre, du sacerdoce, une ou deux leçons de dogme (Comte, Catéch. posit., 1852, p. 259). B. − 1. HIST. Direction générale d'un grand service national, d'une administration. [Bonaparte] me nommera surintendant général de toutes les bibliothèques de France; surintendance appointée comme une ambassade de première classe (Chateaubr., Mém., t. 2, 1848, p. 280).[Le « Département » des Affaires étrangères] cumulait sous l'Ancien Régime avec ses charges hors des frontières l'administration de plusieurs provinces du royaume, et certaines affaires variables, telles que la Marine du Ponant ou la surintendance des Relais et des Postes(Chazelle, Diplom., 1962, p. 60). − En partic. Charge de surintendant et notamment de surintendant des finances. Son éclatante disgrâce [de Fouquet] amena la supression de la surintendance (MarionInstit.1923, s.v. surintendant). 2. En Italie, service d'inspection. Le pays est divisé en 13 surintendances bibliographiques: à la tête de chacune un surintendant et un nombre d'inspecteurs bibliographiques honoraires et d'inspecteurs pour les bibliothèques populaires variable selon l'importance des provinces (Civilis. écr., 1939, p. 46-8). 3. HIST. ECCL. Fonction d'inspection, de surveillance, de présidence. Quelques auteurs ont pensé que les archevêques même sont d'institution apostolique; en effet, Eusèbe et S. Chrysostôme disent que Tite, évêque, avoit la surintendance de tous les évêques de Crête (Chateaubr.Génie, t. 2, 1803, p. 365). Prononc. et Orth.: [syʀ
ε
̃tɑ
̃dɑ
̃:s]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1556 « direction » à propos du Sénat romain (Antoine Noguier, Hist. tolos., p. 56 ds Gdf. Compl.); 2. 1636 « charge de surintendant » surintendance aus finances (Monet, p. 859 b); 3. 1740 « demeure du surintendant des bâtiments » (Ac.). Dér. de surintendant*; suff. -ance*; cf. le synon. m. fr. superintendance « direction, gouvernement supérieur » (1491 ds Gdf.; lat. superintendentia « charge de surintendant » 1543 ds Du Cange,s.v. superintendens), dér. de superintendant, v. surintendant. |