Police de caractères:

Surligner les objets textuels
Colorer les objets :
 
 
 
 
 
 

Entrez une forme

options d'affichagecatégorie :
SULFATER, verbe trans.
A. − AGRIC. Traiter des cultures contre diverses maladies fongiques, notamment le mildiou de la vigne, par pulvérisation de sulfate de cuivre, de bouillies à base de sulfate de cuivre. Appareil à sulfater. Posier (...) sulfatait aussi ses quatre arpents (...). L'ouvrage fait se voyait derrière eux à la couleur du feuillage vert-de-gris sur l'espace sulfaté (Hamp, Champagne, 1909, p. 112).On erra longtemps dans l'emploi du sel de cuivre, soit comme dosage, soit comme opportunité d'application. Les plus belles récoltes duraient le temps (...) de les « espérer », disaient les paysans. De plus, ceux-ci ne sulfataient qu'avec répugnance. Ils trouvaient ce labeur inaccoutumé écrasant (Pesquidoux, Livre raison, 1925, p. 96).
B. − CHIM. Former des sulfates, en particulier sur les plaques d'un accumulateur. Empl. pronom. La batterie d'accumulateurs ne peut se passer de soins. Deux choses sont à voir: sa propreté, car elle se sulfate aux bornes, et le niveau de l'électrolyte (Chapelain, Techn. automob., 1956, p. 329).
C. − Arg., pop. Tirer sur quelqu'un avec une mitraillette. Quand on est rentrés chez l'Artisse, Barbier était là avec sa mitraillette. Même qu'il voulait nous sulfater, parole (Fallet, La Grande ceinture, 1976 [1956], p. 112 ds Cellard-Rey 1980).
REM.
Sulfatant, -ante, part. prés. en empl. adj.,chim. Qui produit des sulfates, transforme en sulfates. La pierre est attaquée par les acides tenus dans les fumées des villes (...). Les bactéries, dont l'action sulfatante a été étudiée au cours de ces dernières années, ne semblent jouer aucun rôle nocif lorsque les circonstances sont normales (Lambertie, Industr. pierre et marbre, 1962, p. 88).
Prononc. et Orth.: [sylfate], (il) sulfate [-fat]. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. 1. 1801 sulfaté « qui renferme du sulfate ou des sulfates » fer sulfaté (R.-J. Haüy, Traité de minér., Paris, Louis, t. 2, p. 7); 2. 1843 « chauler les grains à l'aide de plâtre ou de sulfate de chaux » (Agriculture fr., Département de la Haute-Garonne, p. 120 ds Quem. DDL t. 13); 3. 1904 « enduire de sulfate de cuivre les ceps et les feuilles de vigne pour les préserver du mildiou » (Nouv. Lar. ill.); cf. 1909 (Hamp, loc. cit.). Dér. de sulfate*; dés. -er.
DÉR. 1.
Sulfatation, subst. fém.,chim. Formation de sulfate; en partic., production d'une couche de sulfate de plomb sur les plaques d'un accumulateur au plomb dont l'électrolyte se compose d'acide sulfurique. La sulfatation constitue un des agents les plus puissants de désagrégation des calcaires, par transformation du ciment qui lie les cristaux de carbonate de chaux, en sulfate de chaux hydraté: ce corps, en foisonnant, brise ou soulève une portion de la pierre (Arts et litt., 1935, p. 20-6). [sylfatasjɔ ̃]. 1resattest. 1935 « action de transformer en sulfate » ibid., en partic. 1956 « production d'une couche de sulfate de plomb sur les plaques d'un accumulateur électrique » (Chapelain, Techn. automob., p. 324); de sulfater, suff. -(a)tion*.
2.
Sulfateur, -euse, subst.a) Agric. α) Personne chargée du sulfatage des cultures. Les sulfateurs espagnols, les vendangeurs et vendangeuses (Giraudoux, De pleins pouvoirs à sans pouvoirs, 1950, p. 42 ds Rob. 1985). β) Le plus souvent au fém. Appareil servant à sulfater. Durant le cours de la pousse, chaque fois que de nouveaux pampres surgissent, un homme, muni d'un appareil appelé « sulfateur », marche de sillon en sillon, baignant la vigne entière, souche et sol, d'une poussière d'eau cuivrée (Pesquidoux, Chez nous, 1921, p. 111).C'est dimanche, et je n'entendrai même pas le bruit des sulfateuses (Mauriac, Journal 1, 1934, p. 19).b) Arg., pop., subst. fém. Mitraillette. Certains gars tentent de poursuivre leur avantage mais d'autres les en dissuadent car ils ont cru distinguer des mitraillettes dans les mains de quelques C.R.S. et craignent que ceux-ci aux abois ouvrent le feu. Attention aux sulfateuses, entend-on gueuler un peu partout (L. Oury, Les Prolos, 1973, p. 215). [sylfatœ:ʀ], fém. [-ø:z]. 1resattest. a) subst. masc. 1858 « ouvrier qui fabrique le sulfate de quinine » (Littré-Robin) − 1892, Guérin, α) 1904 « personne qui procède au sulfatage de la vigne » (Nouv. Lar. ill.), β) 1921 « appareil servant à sulfater les vignes » (Pesquidoux, loc. cit.), b) subst. fém. α) 1928 « id. » (Id., Livre raison, p. 1), β) 1945 arg. milit. (Ch. Bruneau, in Les Étoiles, 4 sept., in Pages fr., no6, p. 59 ds Quem. DDL t. 12, s.v. mandarine: ils appelaient les Sten des sulfateuses); de sulfater, suff. -eur2*.
BBG.Quem. DDL t. 13.