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SUJET1, -ETTE, adj. et subst.
I. − Adjectif
A. − Rare. [En parlant d'une pers. ou d'une collectivité] Qui est soumis à une autorité souveraine. Le peuple est souverain, dit-on; et de qui? De lui-même apparemment. Le peuple est donc sujet (J. de Maistre, Souveraineté, 1821, p. 311).
P. métaph. Ces sortes de grandeurs n'appartiennent qu'à ces illustres et sublimes trompeuses, elles restent royales encore là où les autres femmes deviennent sujettes (Balzac, Secrets Cadignan,1839, p. 363).
B. − [En parlant d'une pers. ou d'une chose] Sujet à
1. [Le compl. désigne une force, un agent, un phénomène, un processus ou son effet indésirable, une règle, une obligation] Soumis à.
a) [Le compl. désigne une force, un agent déterminant et inévitable] Lorsque les pays traversés sont sujets à des hivers rigoureux, ces stations intermédiaires sont munies de dispositifs de réchauffage (Chartrou, Pétroles natur. et artif., 1931, p. 69).Le seul bien qui ne soit pas sujet au hasard est celui qui est hors du monde (S. Weil, Pesanteur, 1943, p. 111).
Rem. ,,On dit pop. être sujet à sa bouche, pour dire, avoir l'habitude de la gourmandise`` (J.-F. Rolland, Dict. mauv. lang., 1813, p. 126).
− Domaine de la pathol.Qui est fréquemment soumis à un mal ou à un trouble donné. Sujet à des maux de tête, au vertige. Elle fit signe à son mari qu'elle avait un saignement de nez, accident auquel elle était assez sujette (Stendhal, Nouv. inéd., 1842, p. 365).Nerveuse et sujette à des vapeurs, elle jetait des cris pour un claquement de porte et se lamentait au son de l'angélus (Colette, Mais. Cl., 1922, p. 153).
Rare. [Dans un cont. favorable] Ne soyez pas triste, répondit-elle, je suis sujette aux bons souvenirs (L. de Vilmorin, Julietta, 1951, p. 230).
b) [Le compl. désigne un phénomène, un processus dont l'être ou l'objet désigné par le subst. déterminé est exposé à subir les effets contraires] Ta qualité de fille du fils naturel de mon beau-père pourrait rendre des dispositions testamentaires faites en ta faveur sujettes à contestation (Balzac, U. Mirouët, 1841, p. 181).Dans le cas d'un texte long et sujet à controverse (Lidderdale, Parlement fr., 1954, p. 200).
c) [Le compl. désigne une règle, une obligation] La Reine des provinces est sujette au tribut (Chateaubr., Martyrs, t. 3, 1810, p. 47).
Sujet à caution*.
2. Disposé à.
a) [Suivi d'un subst.] J'ai ouvert un gros dictionnaire, comptant y retremper ma mémoire sujette à l'erreur (Colette, Pays. et portr., 1954, p. 250).
b) [Suivi d'un inf.]
[En parlant de pers. ou d'animaux] Vingt-quatre lévriers barbaresques, plus véloces que des gazelles, mais sujets à s'emporter (Flaub., St Julien l'Hospitalier, 1877, p. 88).Plus nous nous rapprochons du sommeil plein, plus nous sommes sujets à confondre ce qui vient de nous avec ce qui vient des autres (Alain, Propos, 1921, p. 331).
Vieilli. [En parlant de choses] Les ébauches épaisses sont (...) sujettes à se fendre en séchant (Al. Brongniart, Arts céram., t. 1, 1844, p. 163).Tous ces métaux étant sujets à se trouver dans les roches éruptives (Élie de Beaumont, B. de la Sté géol. Fr., t. 4, 1847, p. 18).
II. − Substantif
A. − Celui, celle qui est soumis(e) à une autorité souveraine, absolue. Sujet fidèle; fidèle sujet. Par scrupule religieux, les souverains de Russie ne prenaient femme (..) que parmi leurs sujettes, et la beauté était le principal titre au choix du prince (Mérimée, Hist. règne Pierre le Gdds Journal des Savants, 1867, p. 361).L'échec retentissant de Joseph II avait encouragé ses sujets à la révolte, au point que l'État habsbourgeois paraissait se décomposer quand son souverain mourut en février 1790 (Lefebvre, Révol. fr., 1963, p. 221).
P. anal. Rien ne démontrera mieux la singulière puissance que communiquent les vices, et à laquelle on doit les tours de force qu'accomplissent de temps en temps les ambitieux, les voluptueux, enfin tous les sujets du diable (Balzac, Cous. Bette, 1846, p. 126).
P. métaph. Qu'est-ce que la vie? un amas de petites circonstances, et les plus grandes passions en sont les humbles sujettes (Balzac, Œuvres div., t. 3, 1846, p. 648).
B. − Ressortissant(e) d'un État donné. Synon. citoyen.Il existe désormais un « Anglicanisme » japonais et chinois, dont les chefs et les fidèles, sans répudier la dette spirituelle qu'ils ont contractée envers les Églises-mères d'Europe ou d'Amérique, n'ont point pour autant le sentiment d'être devenus sujets britanniques ou américains (Philos., Relig., 1957, p. 50-13).
Prononc. et Orth.: [syʒ ε], fém. [-εt]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1remoit. xiies. « soumis, subordonné » sugete a Deu (Psautier Oxford, 61, 1 ds T.-L.); en partic. 1155 « soumis à une autorité politique » a un rei ... suget (Wace, Rou, éd. I. Arnold, 13666); d'où 1325 subst. « celui qui est sous la domination d'un prince ou d'un état souverain » commandons à touz nos subgiés (Lettre de Jeanne, comtesse de Rethel... ds Trésor des Chartes du Comté de Rethel, éd. G. Saige et H. Lacaille, t. 1, p. 697); 2. a) 1485 « astreint par la loi à une obligation, à une charge » (Myst. Vieux Testament, 31197, éd. J. de Rothschild, t. 4, p. 181: Tu es subgect de la garder [la femme de ton servant] Ainsi comme ung pasteur son ouaille); b) 1579 subject à caution (H. Estienne, La Précellence du langage françois, éd. E. Huguet, p. 16); 3. a) 1485 « astreint par sa condition à une nécessité de nature » (Myst. Vieux Testament, 1933, t. 1, p. 77); b) 1485 « exposé par sa constitution à éprouver certaines maladies, à présenter certains états » subgects sommes a la malladie (ibid., 34820, t. 4, p. 337); c) 1536 « porté par une tendance naturelle ou l'habitude de ressentir, subir ou faire quelque chose » subgect n'estoit à nulle tromperye (R. de Collerye, Epitaphe de feu noble ... Estienne Fichet ds Œuvres, éd. Ch. d'Héricault, p. 282); 4. a) 1531 « (d'un inanimé) exposé par sa nature à présenter certains inconvénients » Vostre argent ... est subject à la pince (Marot, Epitre, XXV, 48, éd. C. A. Mayer, p. 173); b) 1579 « qui fournit matière ou occasion à, qui donne lieu à » subjectes à preuve (H. Estienne, op. cit., p. 184). Empr. au lat. class.subjectus « soumis, assujetti », part. passé adj. de subjicere « placer dessous, mettre sous, soumettre, assujettir » comp. du préf. sub-, v. l'élém. formant sub- et de jacĕre « jeter ».