| SUFFÈTE, subst. masc. HIST. ANC. Chacun des deux premiers magistrats de l'État punique dont le pouvoir correspondait à celui du consul à Rome. Le corps du gouvernement étoit composé: de deux suffètes ou consuls annuels (Chateaubr., Essai Révol., t. 1, 1797, p. 195).Vous les voyez [les Carthaginois] créer, successivement, les suffètes pour mettre des bornes à l'aristocratie du sénat, le tribunal des cent pour réprimer les suffètes, le tribunal des cinq pour contenir les cent (Constant, Princ. pol., 1815, p. 21).Prononc. et Orth.: [syfεt]. Ac. au plur. 1762: suffettes; 1798-1935: suffètes (id. ds Littré). Au sing. suffète ds Lar. Lang. fr., Rob. 1985. Étymol. et Hist. 1582 sufete, suffete (A. de La Faye, trad. Hist. romaine de Tite Live, Decade III, 1. VIII, 18, fo361 vo: leurs sufetes (ainsi appelent les Carthaginois le souverain Magistrat; Decade III, 1. X, 4, fo383 ro: les suffetes). Empr. au lat.su(f)fes, -etis et celui-ci au punique supheṭ « juge » (cf. ougaritique ṯpṭ
« juge; gouverneur », hébr. biblique shōphēṭ « juge; magistrat », part. actif subst. de shāphaṭ « juger; gouverner, administrer »), v. Klein Etymol., s.v. suffete et F. Brown , S. R. Driver et C. A. Briggs, Hebrew and English Lexicon of the Old Testament. Fréq. abs. littér.: 127. |