| SUBVERTIR, verbe trans. Littér. Bouleverser, renverser les institutions, l'ordre établi, les idées reçues. Ne dirait-on pas qu'un mauvais génie a soufflé sur tous nos théâtres, et qu'il s'est amusé à subvertir ainsi tous les genres? (Jouy, Hermite, t. 2, 1812, p. 20).En subvertissant l'ordre, l'homme (...) introduit le désordre dans l'ordre divin et donne le spectacle douloureux d'un être en révolte contre l'être (Gilson, Espr. philos. médiév., 1931, p. 122).REM. Subvertisseur, -euse, subst.Celui, celle qui subvertit, qui bouleverse l'ordre établi. Ce Forlis qui, ne voulant point d'une liberté furibonde, fait la guerre aux subvertisseurs, veut de l'ordre, des mœurs, des loix (Laya, Ami des loix, 1793, p. 8). Prononc. et Orth.: [sybvε
ʀti:ʀ], (il) subvertit [-ti]. Att. ds Ac. 1762-1878. Étymol. et Hist. a) 1remoit. xiies. terme biblique « détruire (une ville) » (Psautier Cambridge, 9, 6 ds T.-L.); b) 1294 fig. « troubler (une personne) » (Mir. de S. Éloi, p. 62 ds Gdf. Compl.); c) 1478 « exciter à la rébellion » (Ordonnances ds Bartzsch, Louis XI, p. 154). Empr. au lat.subvertere « retourner, renverser, bouleverser, anéantir » (de sub « sous » et vertere « tourner, changer, transformer »). |