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SUBSUMER, verbe trans.
[Le plus souvent suivi d'un compl. prép. sous]
A. − LOG., LANG. DES SC. Penser le particulier sous le général (un individu sous une espèce, une espèce sous un genre); considérer un fait comme compris sous une loi. Être et devenir, synchronie et diachronie, simple et ambigu, univoque et équivoque; toutes formes d'oppositions qu'on peut, semble-t-il, subsumer sous une seule qui est celle du continu et du discontinu (Lévi-Strauss, Anthropol. struct., 1958, p. 169).V. concept ex. 1.
Rare. [Suivi d'un compl. prép. à] La généralité des lois et celle des genres étant [chez les anciens] désignées par le même mot, subsumées à la même idée (Bergson, Évol. créatr., 1907, p. 228).[Sans compl. prép.] L'existence de la liberté et de la conscience précède et conditionne leur essence; en conséquence, ces essences ne peuvent subsumer que des exemplifications concrètes de ma conscience ou de ma liberté (Sartre, Être et Néant, 1943, p. 330).P. ext. Synon. de dépasser, transcender.Cette proposition dénonce les tricheries des nationalismes, des actions partisanes, des égoïsmes de classes et de catégories sociales. Elle subsume les idéologies partielles, les idéologies-relais (Perroux, Écon. XXes., 1964, p. 163).
B. − PHILOS. KANTIENNE. [Le suj. désigne la pensée] Ramener la diversité des données de l'intuition à l'unité des concepts purs de l'entendement. Nous réunissons nos diverses intuitions sensibles au moyen des concepts de l'entendement, ou, pour parler le langage de Kant, nous les subsumons sous les concepts (Cousin, Philos. Kant, 1857, p. 115).Comment des intuitions peuvent-elles être subsumées sous des concepts qui ne sauraient jamais se trouver eux-mêmes dans quelque intuition? (G. Pascal, Pour connaître la pensée de Kant, 1966, p. 73).
Prononc.: [sypsyme], (il) subsume [sypsym]. Étymol. et Hist. 1835 (Kant, Crit. de la raison pure, trad. J.-C. Tissot, t. 1, p. 210). Empr. au lat. scolast.subsumere, littéral. « prendre sous ». Fréq. abs. littér.: 19.
DÉR.
Subsomption, subst. fém.a) Log., lang. des sc. Action de penser le particulier sous le général; résultat de cette action. Seul le travail rend compte du véritable rapport de l'intuition au concept, du particulier à l'universel que la subsomption de l'ancienne logique ne parvenait pas à saisir (J. Vuillemin, Être et trav., 1949, p. 47).b) Philos. kantienne. Acte par lequel on subsume. Synon. recognition.C'est se satisfaire à trop bon marché que de définir le concept et le jugement par la subsomption (Hamelin, Élém. princ. représ., 1907, p. 72).− [sypsɔ ̃psjɔ ̃]. − 1resattest. 1835 subsumption (Kant, op. cit., p. 214 et passim), 1875 subsomption (Lar. 19e); de subsumer, d'apr. le lat. sumptio (d'où m. fr. sumption « action de prendre, de recevoir », fin xives. [date du ms.], Jean Goulain, trad. du Rational [de G. Durant], B.N. 437, fo175 rods Gdf., subst. verbal de sumere « prendre »).