| SUBSTANTIFIER, verbe trans. I. − PHILOS. Transformer en substance, matérialiser sous forme de substance. S'il est vrai que bien, adverbe d'un verbe, est toujours une modalité de l'action et une manière de vouloir (de bien vouloir!), même quand on le réifie, on peut dire aussi que l'être est à son tour une espèce d'acte − le plus vague, le plus indéterminé et le moins accentué de tous les actes − même quand on le substantifie (Jankél., Je-ne-sais-quoi, 1957, p. 21).La conscience de classe ne peut ni se substantifier comme une entité purement objective, ni se « subjectiviser » comme une entité purement psychique (Traité sociol., 1968, p. 367). II. − GRAMM., vx. Synon. de substantiver. (Dict. xixeet xxes.). REM. Substantification, subst. fém.a) Philos. Action de substantifier (supra A). [L'angoisse] s'oppose à l'esprit de sérieux qui saisit les valeurs à partir du monde et qui réside dans la substantification rassurante et chosiste des valeurs (Sartre, Être et Néant, 1943, p. 77).b) Gramm., vx. Synon. de substantivation (dér. s.v. substantiver). Prononc.: [sypstɑ
̃tifje], (il) substantifie [-fi]. Étymol. et Hist. I. 1610 « transformer en substance (les idées) » (Songe de Poliphile, préface ds Delb. Notes d'apr. FEW t. 12, p. 356), attest. isolée, repris au xviiies. (Turgot, II, 756 ds Gohin, p. 279: on personnifie et on substantifie, si j'ose ainsi parler, toutes sortes de qualités morales). II. 1647 gramm. (Vaug., p. 402). I dér. du lat. substantia « substance » (v. ce mot). II dér. de substantif*; suff. -ifier*. Fréq. abs. littér.: 11. Bbg. Gohin 1903, p. 279. |