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SUÉDOIS, -OISE, adj. et subst.
A. − [En parlant d'une pers. ou d'un ensemble de pers.]
1. Adj. et subst. (Celui, celle) qui est originaire de Suède, qui y habite. Chimiste, officier, savant suédois. [Les vieilles gens] parlaient de la grande guerre des Suédois, des Français et des Lorrains, où l'on pendait les paysans à tous les arbres, par grappes (Erckm.-Chatr., Hist. paysan, t. 1, 1870, p. 17).J'ai fait la connaissance d'une jeune institutrice suédoise (Proust, Swann, 1913, p. 25).
2. Adj. [En parlant d'un ensemble de pers.] Qui appartient à la Suède; qui est composé de Suédois. Armée suédoise. La noblesse suédoise sauva Catherine II en saisissant l'occasion d'arracher le pouvoir à Gustave III (Lefebvre, Révol. fr., 1963, p. 222).
B. − [En parlant d'une chose]
1. Adj. et subst.
a) (Ce) qui est relatif, propre à la Suède, à ses habitants; (ce) qui est le fait de Suédois. Langue suédoise; Laponie suédoise; mobilier suédois. Un bâtiment suédois vient d'arriver, comme nous, en rade (Latouche, L'Héritier, Lettres amans, 1821, p. 11).
♦ Allumette suédoise et, p. ell., suédoise, subst. fém. Allumette de sûreté qui ne s'enflamme qu'à l'aide d'un frottoir spécial, selon un procédé mis au point par des Suédois au xixes. Nous n'avions pas d'allumettes. « Il doit y avoir une boîte de suédoises sur la table de nuit » (A. France, Crainquebille, A. Buquet, 1904, p. 202).En 1844 enfin, J. E. Lindstrom fonda la première fabrique d'allumettes suédoises (Lowie, Anthropol. cult., trad. par E. Métraux, 1936, p. 74).
♦ Gymnastique suédoise et, p. ell., suédoise, subst. fém. sing. Méthode de gymnastique mise au point par le Suédois Ling au début du xixes. et caractérisée par des exercices simples faisant travailler successivement tous les muscles du corps. Il fait, matin et soir, de la gymnastique suédoise (Duhamel, Maîtres, 1937, p. 90).Mouvements analytiques empruntés à la suédoise (Petiot1982, s.v. gymnastique).
− [P. ell. de manière] À la suédoise. Bilan des luttes et réalisations du socialisme à la suédoise (Le Nouvel Observateur, 4 oct. 1976, p. 26, col. 3).
b) LING., subst. masc. sing. Langue appartenant au groupe des langues nordiques, parlée essentiellement en Suède et dans le sud de la Finlande. Nous avons fait la connaissance précieuse d'un jeune Français, M. Cavanel, qui parle parfaitement suédois (J.-J. Ampère, Corresp., 1827, p. 468).L'œuvre du vieux théoricien était écrite en suédois (Martin du G., Thib., Été 14, 1936, p. 389).
− Adj. Qui concerne cette langue. Grammaire suédoise. Dressé la table des morceaux choisis pour la traduction suédoise (Gide, Journal, 1918, p. 650).
2. Adj. Qui a certaines caractéristiques propres à la Suède, à ses habitants, à sa langue. M. de Jaucourt demeurait alors chez moi, sous l'un de ces noms suédois dont nous étions les inventeurs (Staël, Consid. Révol. fr., t. 1, 1817, p. 445).Tête française avec un air suédois, Pied de gazelle, et jolis petits doigts (Rollinat, Névroses, 1883, p. 126).
Prononc.: [sɥedwa], fém. [-wa:z]. Étymol. et Hist. 1. a) 1616-20 subst. masc. « personne née en Suède » (D'Aubigné, Hist. univ., éd. De Ruble, t. 2, p. 334); b) 1842 ling. (Ac. Compl.); 2. a) 1636 adj. « qui se rapporte à la Suède » mer suédoise (Monet); b) 1892 gymnastique suédoise (Année sc. et industr., 1893, p. 533); 1911 empl. subst. (G. Rozet, Dépense et illustration de la race française ds Petiot); c) 1904 empl. subst. « allumette » (A. France, Crainquebille, A. Buquet, 1904, p. 202). Dér. de Suède, n. de pays; suff. -ois*. Fréq. abs. littér.: 296. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 667, b) 492; xxes.: a) 282, b) 255.