| STALLE, subst. fém. A. − Chacun des sièges fixes en bois sculpté, à dossier élevé et à fond mobile, séparés les uns des autres par des accotoirs communs, qui sont disposés, sur deux ou trois rangées, de part et d'autre du chœur d'une cathédrale ou d'une église abbatiale et sur lesquels les membres du clergé prennent place pendant les offices. Synon. forme (v. ce mot II B 1 a ).Stalles basses, hautes; stalles de Saint-Bertrand-de-Comminges; abattant d'une stalle. Les petites flammes se reflétaient dans le vieux chêne poli des stalles, de merveilleuses stalles fleuries de sculptures (Zola, Rêve, 1888, p. 123).Le chapitre, échelonné dans des stalles de chêne, surmontées, au fond, d'une stalle plus haute où se tenait l'abbesse (Huysmans, En route, t. 1, 1895, p. 182).V. accotoir ex. 2, accoudoir ex. 9, 10 et miséricorde B 2 a ex. de Hugo. B. − P. anal. 1. Vieilli. Dans un théâtre ou une salle de spectacle, siège numéroté, dont le fond peut se lever et se baisser, qui est séparé des sièges contigus par des montants latéraux à hauteur de coude. Stalles de première, de seconde galerie; numéro d'une stalle; rang de stalles. L'homme d'argent, qui, dans sa stalle d'orchestre (...) croit que le spectacle se joue pour lui seul (Champfl., Bourgeois Molinch., 1855, p. 179).Le rideau allait se lever quand je m'établis dans ma stalle (A. Daudet, Trente ans Paris, 1888, p. 190). − P. méton. ♦ Droit d'occuper ce siège; ticket donnant ce droit. Louer, offrir, prendre, réserver une stalle; vendre sa stalle. Je vous ai fait parvenir une stalle de balcon (Balzac, Corresp., 1840, p. 69).M. Ph. Audebrand (...) m'écrit pour me demander deux stalles pour Hernani (Hugo, Corresp., 1867, p. 24). ♦ Au plur. Ensemble des spectateurs qui occupent ces sièges. Chaque représentation [d'Hernani] devint un vacarme effroyable. Les loges ricanaient, les stalles sifflaient (MmeV. Hugo, Hugo, 1863, p. 132). 2. Emplacement isolé par des cloisons latérales généralement fixes, qui est affecté à chaque animal dans une écurie ou dans une étable. Synon. box.Une stalle qui renfermait le cheval le plus difficile et le plus fougueux des écuries (Ponson du Terr., Rocambole, t. 5, 1859, p. 250).On commencera (...) par faire l'examen du cheval au repos, dans sa stalle (Brion, Jurispr. vétér., 1943, p. 236). − P. méton. Cloison de bois qui délimite cet emplacement. Les planches (...) sont posées fil debout; de cette façon le cheval n'est pas exposé, en se frottant contre la stalle, à se blesser aux jambes avec les échardes (Chabatt. 21876).Stalle volante. Synon. de bat-flanc.La stalle est généralement à cloisons fixes (les bat-flanc constituent ce que l'on appelle des stalles volantes) (TondraCheval1979). Rem. P. anal. stalle devait remplacer l'anglicisme box pour désigner « un compartiment cloisonné destiné à garer une voiture » d'apr. l'Arrêté du 12 janv. 1973 (J.O. du 18 janv. 1973 ds Lang. fr. Textes législ. 1980, p. 74). Cette recommandation est mentionnée notamment ds Lar. encyclop. 2eSuppl. 1975 et Rob. 1985, mais depuis l'Arrêté du 17 févr. 1986 (J.O. du 21 mars 1986 ds Néol. off. 1989, p. 218) c'est le terme de compartiment qui est proposé pour remplacer box. Prononc. et Orth.: [stal]. Att. ds Ac. dep. 1718. Étymol. et Hist. 1. 1556 stal « chacun des sièges fixes à abattant disposés autour du chœur d'une église » (J. Papon, Rec. d'arrestz notables, p. 23); 1611 stalle (Cotgr.); 1743 noté comme subst. masc. et fém. (Trév.); 2. 1826 « siège isolé, dans une salle de spectacle » (Journal des Modes, 5 mai, p. 194 d'apr. A.-J. Greimas ds Fr. mod. t. 17, p. 304); 3. 1837 « compartiment isolé réservé à un cheval, dans une écurie »(Sand, Mauprat, p. 241). Empr. au lat. médiév.stallum, att. au sens 1 (xiie-xiiies. ds Blaise Latin. Med. Aev.), latinisation de étal*. Voir FEW t. 17, p. 208a. Fréq. abs. littér.: 260. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 358, b) 666; xxes.: a) 409, b) 195. Bbg. Archit. 1972, p. 145. − Hope 1971, p. 223. − Quem. DDL t. 12. |