| STALACTITE, subst. fém. A. − GÉOL. Concrétion calcaire qui se développe de haut en bas à partir de la voûte d'une cavité souterraine, prenant généralement la forme d'un cône allongé renversé. Grotte à stalactites. Les stalactites à la voûte Pendent en pleurs pétrifiés Dont l'humidité, goutte à goutte, Tombe lentement à mes pieds (Sully Prudh., Solitudes,1869, p. 9).Les eaux d'infiltration, en arrivant à l'air, abandonnent une partie du calcaire qu'elles tiennent en dissolution et le déposent sur les parois des grottes sous forme de stalactites et de stalagmites (Boule, Conf. géol.,1907, p. 13).V. stalagmite ex. de Fouc.-Raoult Géol. 1980. − P. anal. Des stalactites de glace pendent au rebord des toits (Moselly, Terres lorr.,1907, p. 57). B. − ARCHIT. Motif ornemental rappelant un peu les stalactites des cavités souterraines, particulièrement bien représenté dans l'art persan et dans l'art arabe. Stalactites d'un pilastre, d'une voûte; stalactites en bois, en stuc. Au-dessus de lui se tendait l'arc en fer à cheval des portes mozarabes, pendaient les stalactites dorées des grands salons alvéolés comme des ruches (Morand, Flagell. Séville,1951, p. 96). Rem. Certains aut. ont fait ce mot masc.: Brillants stalactites (Sue, Atar-Gull, 1831, p. 31). Quelque grotte irisée de sinueux stalactites (Proust, Swann, Paris, Gallimard, t. 1, 1949 [1913], p. 87). Prononc. et Orth.: [stalaktit]. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. 1644 (J. Bachou, Le Parfaict Joaillier ... comp. par A. B. de Boot, Lyon, p. 542 d'apr. R. Arveiller ds R. ling. rom. t. 78, p. 325). Adapt. du lat. des géologues stalagtites, mot créé par A. de Boodt (ds Gemmarum et lapidum historia, Hanovre, 1609, p. 207, ibid.), comme synon. de stillatitius lapis (1565 Conrad Gesner, De omni rerum fossilium genere, Tiguri, fol. 30 vo, ibid.: stillatitium lapidem [trad. de l'all. Tropfstein, propr. « pierre formée par l'eau tombant goutte à goutte »]) à l'aide du même rad. que stalagmite (gr. σ
τ
α
λ
α
γ
τ
ο
́
ς « qui coule goutte à goutte ») pour faire couple avec lui. Fréq. abs. littér.: 82. |