| STAGE1, subst. masc. A. − DR. CANON. Résidence d'un nouveau chanoine avant qu'il puisse jouir des revenus de sa prébende. (Dict. xixeet xxes.). B. − 1. Période probatoire, obligatoire dans certaines professions, consécutive à des études, pendant laquelle une personne s'initie de façon directe et réelle à son futur métier. Stage d'avocat, de notaire, de juge; certificat de stage. Avant d'être nommé, le candidat pilote effectue le plus souvent un stage en qualité d'« aspirant », jusqu'à ce qu'une vacance soit ouverte (M. Benoist, Pettier, Transp. mar.,1961, p. 161).Le cas du professeur certifié: quatre ans au minimum d'études après le baccalauréat, normalement cinq ou six, plus un an de stage rétribué (Colloque géogr. appl.,1962, p. 148). 2. P. anal. Période d'initiation aux conditions réelles de l'exercice du métier, située au cours des études, dans le cadre d'une entreprise. Stage d'élève ingénieur. Nous, (...) qui faisons en Allemagne nos études théoriques et nos stages d'application, sommes d'un avis différent (Farrère, Homme qui assass.,1907, p. 202).La seconde partie de l'enseignement réside dans la réalisation d'une étude personnelle et un stage d'exploitation dans les services de la météorologie nationale (Météor. fr.,1963, p. 15). SYNT. Stage industriel, pédagogique, pratique, professionnel; stage d'information, de formation professionnelle, de spécialisation; organisation, période, fin, issue de stage; accomplir, effectuer un stage. 3. P. ext. a) Période probatoire. D'ordinaire, le Bonheur des dames exigeait de ses vendeuses un stage d'un an dans une des petites maisons de Paris (Zola, Bonh. dames,1883, p. 440).La constitution (...) reconnaît le droit de vote aux nationaux français sans exigence de stage pour les naturalisés (Vedel, Dr. constit.,1949, p. 337). b) Période de courte durée consacrée à une activité précise soit dans le cadre du travail (formation, adaptation, recyclage, etc.), soit dans le cadre des loisirs (initiation, perfectionnement, etc.). Stage intensif; stage de tennis, de plongée; stage d'anglais. Les bibliothécaires des annexes sont formés par des stages à la bibliothèque centrale et le bibliothécaire de celle-ci leur donne les directives nécessaires (Civilis. écr.,1939, p. 52-13).Le Centre Laïque de Tourisme Culturel organise trois stages de ski qui se tiendront pendant les vacances du Mardi-Gras (Combat,19-20 janv. 1952, p. 8, col. 2). 4. Au fig. a) Période limitée marquée par l'initiation, le passage. La Bohême, c'est le stage de la vie artistique (Murger, Scènes vie boh.,1851, p. 6).La vie argotique d'un mot n'est souvent qu'un stage à la porte de la langue littéraire (Gourmont, Esthét. lang. fr.,1899, p. 120). b) Période, moment consacré à quelque chose d'inhabituel. Un stage de trois mois dans le parti communiste, s'est dit M. Naville, voilà qui est bien suffisant puisque l'intérêt, pour moi, est de faire valoir que j'en suis sorti (Breton, Manif. Surréal.,2eManif., 1930, p. 125).Un soir que j'accompagnais chez lui un vieil ami (...), nous fûmes arrêtés par un « guide » qui, nous prenant pour des étrangers, nous proposa un petit stage dans des endroits « parisiens » (Fargue, Piéton Paris,1939, p. 41). REM. Stage-, élém. de compos.[Corresp. à supra B 3 b] 1. Stage-croisière, subst. masc.Le stage-croisière en Méditerranée et les week-ends « non à l'infarctus », c'était, si l'on ose dire, l'époque héroïque (Le Point,19 avr. 1976, p. 88, col. 1). 2. Stage-séminaire, subst. masc.J'ai l'intention de développer cette formule de journées continues, qui me paraît répondre à un vrai besoin, d'abord en l'appliquant à d'autres domaines comme le bricolage, et peut-être en imaginant pour certaines spécialités des stages-séminaires de deux ou trois jours dans lesquels la formation serait conjuguée au loisir (Elle, 6 déc. 1976, p. 42, col. 2). Prononc. et Orth.: [sta:ʒ]. Att. ds Ac. dep. 1718. Étymol. et Hist. 1. Ca 1630 « séjour qu'un nouveau chanoine doit faire pendant un temps minimum dans le lieu de son église pour pouvoir jouir des honneurs et des revenus de sa prébende » faire son stage (Mém. de Bassompierre, éd. De Chantérac, t. 1, p. 44); 2. a) 1783 « période transitoire de formation et de probation en vue de l'exercice d'une fonction » (Mercier, Tableau de Paris, t. 6, p. 3); spéc. b) 1803 (Boiste: Stage [...] temps de la fréquentation du barreau avant d'être reçu avocat); 3. 1888 « séjour » (Verlaine, Corresp., t. 2, p. 151); 4. 1907 « emploi temporaire dans une entreprise, destiné à compléter un enseignement par une expérience pratique » (Farrère, loc. cit.); 5. 1949 « période d'attente avant d'entrer dans l'exercice d'un droit » (Vedel, op. cit., p. 379); 6. 1939 « session de formation » (Civilis. écr., loc. cit.). Empr. au lat. médiév.stagium « résidence, demeure » (stagium facere « habiter le lieu auquel est rattaché un bénéfice » v. Du Cange), latinisation de l'a. fr. estage « demeure » (v. étage étymol. et hist.). Fréq. abs. littér.: 88. |