| * Dans l'article "SPASMODIQUE,, adj." SPASMODIQUE, adj. A. − 1. MÉD., PATHOL. [En parlant d'un état, d'un phénomène physique] Qui est de la nature du spasme, qui est provoqué, marqué, affecté par des spasmes, des contractions musculaires. Synon. moins usité spastique.Convulsions. (...) elles consistent ordinairement en des mouvemens spasmodiques, irréguliers, partiels, dans une sorte de tremblement involontaire des muscles de la face (Nélaton,Pathol. chir., t. 1,1844, p. 12).Mes étouffements tendent à prendre un nouveau caractère: spasmodique (...). Mon larynx se contracte, comme pris dans un poing qui serre (Martin du G., Thib., Épil., 1940, p. 1005). ♦ Démarche spasmodique. ,,Démarche des malades atteints de paraplégie spasmodique. Les membres inférieurs sont raidis, les cuisses et les genoux rapprochés, les pieds (...) ne sont portés l'un devant l'autre que par l'oscillation du tronc`` (Garnier-Del. 1958). Au niveau des membres inférieurs, des phénomènes de contracture peuvent entraîner une démarche hésitante et spasmodique (Quillet Méd.1965, p. 356). 2. [En parlant d'une manifestation émotive] Qui s'exprime de manière subite, brutale, en s'accompagnant parfois de spasmes; qui trahit un grand bouleversement physique et moral. La femme fondit en larmes et (...) sa litanie désolée s'éteignit dans l'étouffement de longs sanglots spasmodiques (E. de Goncourt, Élisa, 1877, p. 247).Un élément dangereux, quelque chose de déchaîné par instants, à côté d'une intellectualité constante (...): des crises spasmodiques de passion jointes à cette énergie continue de pensée abstraite (Bourget, Disciple, 1889, p. 68). − PATHOL. Rire spasmodique. Rire nerveux, brusque et entrecoupé. Ses lèvres tremblaient, (...) sur son échine convulsive couraient des frissons nerveux. Enivrée, folle, secouée de trépidations et de rires spasmodiques, elle jetait des poignées d'or (Gautier, Rom. momie, 1858, p. 317). − P. méton., rare. [En parlant d'une pers. ou d'une partie du corps] Qui est affecté de spasmes sous l'effet d'une forte émotion. Mirlababi appartient sans doute à cette race des femmes qui aiment (...) si fanatiquement l'amour qu'elles s'y précipitent (...) dans la contraction intolérable de tout leur être. Inertes alors, spasmodiques (...), fermées par la frénésie sans contrôle de leur don total, elles épouvantent le mâle (Arnoux, Crimes innoc., 1952, p. 226). B. − P. anal. [En parlant du mouvement d'une chose, d'un phénomène lumineux ou sonore] Qui est agité de secousses ou sujet à de grandes variations d'intensité. Clartés, lueurs spasmodiques. L'œuf ascendant et spasmodique du lait qui bout accomplit sa crue en quelques soulèvements obliques (Proust, Guermantes 1, 1920, p. 76).La vaste nuit (...) irrégulièrement traversée, secouée de crépitements spasmodiques et brefs, ébranlée par des cloches (Arnoux, Roi, 1956, p. 48).V. étincellement ex. de Gide. C. − Au fig. [En parlant notamment d'un mode d'action] Qui se manifeste par accès soudains, violents, sans régularité. Synon. coupé, entrecoupé, haché, heurté, inégal, irrégulier, momentané, saccadé, sporadique; anton. constant, continu, égal, incessant, ininterrompu, permanent, persistant, régulier, uniforme.La thèse transformiste (...) nous représente l'évolution comme un processus d'exception, intermittent, spasmodique (...). La vie ne change que par accident, son régime normal est la constance (Cuénot, J. Rostand, Introd. génét., 1936, p. 74).On n'a d'abord conçu la guerre générale que sous une forme « spasmodique », c'est-à-dire déployant d'emblée son maximum d'intensité (Beaufre, Dissuasion et strat., 1964, p. 122). − Empl. subst. masc. sing. à valeur de neutre. J'ai horreur du spasmodique: (...) quelle ahurissante façon de se tuer en se frappant d'une métaphore (Gide, Journal, 1942, p. 141). Prononc. et Orth.: [spasmɔdik]. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. 1721 (Trév.). Du lat. sc. spasmodicus, du gr. σ
π
α
σ
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δ
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ς « convulsif, spasmodique » (de σ
π
α
́
σ
μ
α « spasme, convulsion ») (v. NED; l'angl. spasmodic est att. dep. 1681). Fréq. abs. littér.: 73. DÉR. 1. Spasmodicité, subst. fém.,méd. Caractère de ce qui est spasmodique. L'hémiplégie qui était flasque au début passe à la spasmodicité. (...) elle entraîne une gêne fonctionnelle considérable, accompagnée souvent de phénomènes douloureux de contracture (Quillet Méd.1965, p. 338).− [spasmɔdisite]. − 1reattest. 1906 (G. Dromard, Essai de classification des troubles de la mimique chez les aliénés in Journ. de psychol., 3eannée, p. 12 ds Quem. DDL t. 29); de spasmodique, suff. -ité*. 2. Spasmodiquement, adv.a) Méd. [À propos d'une partie du corps] De manière spasmodique, sous l'effet de contractions musculaires. Il gisait sur le dos, il gémissait, ses mains s'ouvraient et se crispaient spasmodiquement (Beauvoir, Mandarins, 1954, p. 559).b) [À propos de manifestations émotives] D'une manière subite, brutale, en s'accompagnant parfois de spasmes. Il ne se tend, il ne s'anime, mais alors avec une violence inouïe qui l'ébranle spasmodiquement (...) que lorsque la conversation touche la politique (Arnoux, Solde, 1958, p. 92).c) P. anal. [À propos du mouvement d'une chose, d'un phénomène lumineux ou sonore] Avec des secousses, de fortes variations d'intensité. Lettres de feu: « Les cigarettes L. L... n'irritent pas la gorge ». (...) le ciel, spasmodiquement, nous enseigne: Citroën (Morand, New-York, 1930, p. 163).Des coups de feu éclatent (...) par rafales (...). Une mitrailleuse aboie spasmodiquement (Vailland, Drôle de jeu, 1945, p. 164).− [spasmɔdikmɑ
̃]. − 1reattest. 1832 (Raymond); de spasmodique, suff. -ment2*. − Fréq. abs. littér.: 11. |