| SPAHI, subst. masc. HIST. MILIT. A. − Soldat d'un corps de cavalerie ottoman. Nous approchions du Caire, et nous étions instruits, par les gens du pays, que les Mamelucks réunis à la milice de cette ville, et à un nombre considérable d'Arabes, de janissaires, de spahis nous attendaient entre le Nil et les pyramides, couvrant Gizeh (Gourgaud,1815-21ds Rec. textes hist., p. 103).À Varsovie, y vit quelques seigneurs étincelants de soie et de fourrures, répandant un éclat oriental au milieu de leurs janissaires, de leurs spahis et de leurs uhlans (A. France, Génie lat.,1909, p. 215). B. − Cavalier des corps auxiliaires indigènes de l'armée française en Afrique du Nord, recrutés d'abord en Algérie et par la suite en Tunisie et au Maroc. Spahis réguliers; manteau rouge des spahis; capitaine, régiment de spahis; escadron de spahis à cheval; spahis algériens, marocains, tunisiens. Il avait servi en Afrique et, dans le travail, gardait encore sa chéchia de spahi (Lorrain, Phocas,1901, p. 301). ♦ En appos. Aussi, dès 1831, une ordonnance permet-elle l'enrôlement, « à la suite » des régiments de chasseurs d'Afrique, de chasseurs spahis, convoqués de façon temporaire en période d'opérations et recrutés autant parmi les colons que parmi les autochtones (Lar. encyclop.). − Les spahis. Le corps des spahis. S'engager dans les spahis. Il pensait (...) à demander du service dans les spahis et à se faire tuer en Afrique (Balzac, Fausse maîtr.,1841, p. 50).Le jeune maître s'embarquait pour les spahis, délaissant ces bassets et ces setters qui hurlaient à son départ, prêts pour lui à chasser le lion (Giraudoux, Bella,1926, p. 106). − P. anal. Spahis soudanais, tonkinois. Mon pauvre petit cadet Jean, tué à vingt-trois ans au lac Tchad − j'ai dans ma valise sa photographie en spahi sénégalais − lui aussi savait, et mieux que moi, à quoi noblesse oblige (Larbaud, Barnabooth,1913, p. 236). Prononc. et Orth.: [spai]. Att. ds Ac. dep. 1762. Mart. Comment prononce 1913, p. 303, spahis [-is]: ,,Les dictionnaires ont conservé spahi, qui est assurément plus correct, étant un doublet de cipaye, et Loti s'en est contenté; mais l'armée d'Afrique a souvent dit spahis``. Formes trisyllabiques sipahy (Land. 1834), sipahi (Besch. 1845). Étymol. et Hist. 1. 1519 spachi, spaqui « cavalier de l'armée ottomane » ([T. Spandugino] La genealogie du grand Turc, D iiij voet E iiij vods Z. rom. Philol. t. 106, p. 60); 1553 spahi (P. Belon, Observations, 146 roet 150 vo, ibid.); 2. 1834 « soldat des corps de cavalerie indigène en Afrique du Nord » (Ordonnance royale, 10 sept. ds B. des Lois du Royaume de France, IXesérie, t. 9, févr. 1835, p. 155: Il sera formé à Alger un corps de cavaliers indigènes sous la dénomination de spahis réguliers). Empr. au turcsipahi « soldat de la cavalerie », et celui-ci au persan sipāhι
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« cavalier, soldat », dér. de sipāh « armée » (cf. Lok. no1914; FEW t. 19, pp. 159-160; Buck no20.15). Cf. cipaye. Fréq. abs. littér.: 83. Bbg. Arveiller (R.). Mots orientaux, notes lexicol. Mél. Dauzat (A.) 1951, p. 30. |