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SOURCIL, subst. masc.
A. −
1. ANAT. Saillie arquée musculo-cutanée, pourvue de poils et qui sépare le front de la paupière supérieure. Arcade du sourcil. La longueur des poils qui garnissent le sourcil (Richer, Nouv. anat. artist., t. 2, 1920, p. 121).
2. Ensemble des poils qui recouvrent cette saillie. Qu'ils étaient simples, ses yeux d'aventurine sur ivoire encadrés de sourcils bleus touffus comme des palmes! (Giraudoux, Suzanne, 1921, p. 62).Ses sourcils arqués comme je ne les avais jamais vus entouraient les globes de ses paupières comme un doux nid d'alcyon (Proust, Prisonn., 1922, p. 72).
SYNT. Sourcil broussailleux, clairsemé, ébouriffé, épais, fourni, fin, grand, gros, long; sourcil courbe, droit; sourcil bien dessiné, épilé, peint; sourcil contracté, crispé, froncé, levé; sourcils en accent circonflexe, en bataille, en broussailles; froncement, haussement, mouvement, pli des sourcils; arc, arcade, extrémité, ligne, poils, queue, tête du/des sourcil(s); crayon à sourcils.
P. métaph. Je l'ai vu se diriger du côté de la mer, monter sur un promontoire déchiqueté et battu par le sourcil de l'écume; et, comme une flèche, se précipiter dans les vagues (Lautréam., Chants Maldoror, 1869, p. 214).Depuis un moment, ça faisait ce bruit et j'avais beau suivre tout le contour du bassin, je ne voyais rien (...) Tout un sourcil d'herbe retombait sur l'eau (Giono, Eau vive, 1943, p. 23).
Sourcil de hanneton. V. hanneton A.
B. − Au fig.
1. Vx. Air hautain et méprisant. (Dict. xixeet xxes.).
2. [Pour indiquer le mécontentement, la désapprobation] Froncer le(s) sourcil(s). Le comte Maxime fronça le sourcil, il se doutait bien que l'usurier donnerait (...) une plus faible somme des diamants (Balzac, Gobseck, 1830, p. 412).Elle fronça les sourcils quand Stépha déclara que les gens étaient d'autant plus internationalistes qu'ils étaient plus intelligents (Beauvoir, Mém. j. fille, 1958, p. 287).
P. anal. [À propos d'un pays] [L'Allemagne] se trompait (...) si elle se figurait qu'il suffirait d'un froncement de sourcil (...) pour intimider ce pays [la France] (Jaurès, Eur. incert., 1914, p. 61).
C. − Spécialement
1. ANAT. Sourcil cotyloïdien. Rebord saillant qui limite la cavité cotyloïde. Aux hanches, les lésions ressemblent à celles de la coxarthrose en raison du pincement de l'interligne, de la condensation du sourcil cotyloïdien, de la déformation de la tête (Ravault, Vignon, Rhumatol., 1956, p. 575).
2. ARCHIT. Partie supérieure d'une porte qui repose sur des pieds droits. (Dict. xixeet xxes.).
Prononc. et Orth.: [suʀsi]. Parfois [-sil] (Grammont Prononc. 1958, p. 94, Buben 1935, § 204). Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Ca 1155 sorcil « saillie arquée, garnie de poils, au-dessus de l'orbite » (Wace, Brut, 1136 ds T.-L.); 2. fig. 1549 « gravité, contenance sévère » (Du Bellay, La Deffence et Illustration de la Langue Francoyse, éd. H. Chamard, p. 14); 3. 1561 « bord de la cavité cotyloïde de l'os iliaque » (A. Paré, Œuvres, IV, 34, éd. J.-Fr. Malgaigne, t. 1, p. 294b); 4. 1676 archit. « dessus d'une porte » (Félibien, s.v. piedroit). Du lat. supercilium « sourcil »; « partie saillante » d'où au fig. « fierté, arrogance; sévérité », comp. de super « au-dessus de » et de cilium « paupière, cil ». On rencontre en a. fr. la forme fém. sorcille (Benoit, Chronique des Ducs de Normandie, 14246 ds T.-L.), forme encore vivante dans les dial. (v. FEW t. 12, p. 438a, note 4). Fréq. abs. littér.: 1 898. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 1 649, b) 3 334; xxes.: a) 2 290, b) 3 501. Bbg. Archit. 1972, p. 229.