| * Dans l'article "SOUPE,, subst. fém." SOUPE, subst. fém. A. − Vieilli. Tranche de pain arrosée de bouillon chaud ou parfois de lait, de vin. Mettez deux ou trois soupes dans ce bouillon (Ac.1798-1878).On servait des tasses de vin et les convives y trempaient des tranches de pain, qu'on appelait des soupes (France,J. d'Arc, t. 1, 1908, p. 404). 1. Expressions − Région. Soupe dorée. Dessert composé de tranches de pain trempées dans du lait chaud puis dans des œufs battus, dorées à la poêle avec du beurre et sucrées. Synon. pain* perdu.Personne ne réussit comme elle les friandises de son pays, si expressivement dénommées: la soupe dorée, le milliard ou la farinade (Bourget,Monique, 1902, p. 24).Le dimanche des brandons, où l'on mange les soupes dorées et où l'on saute les fougats, qui sont de beaux grands feux de joie (Pourrat,Gaspard, 1922, p. 21). − Soupe au vin; soupe de/à perroquet. Pain coupé en tranches et trempé dans du vin. D'autres fois, quand elle avait du vin, elle se payait une trempette, une vraie soupe de perroquet (Zola,Assommoir, 1877, p. 752).Les chevaliers aimaient particulièrement la soupe au vin (Gdes heures cuis. fr.,Éluard Valette, 1964, p. 247). 2. Locutions ♦ Tailler la soupe. Couper du pain en tranches pour le bouillon ou la soupe. Elle alluma le feu, tailla la soupe, posa les assiettes sur la table (Maupass.,Contes et nouv., t. 1, Père Amable, 1886, p. 227).J'avais encore la charge du ménage, lavais la vaisselle, récurais les casseroles, pelais les pommes de terre, taillais la soupe (Guéhenno,Journal homme 40 ans, 1934, p. 66). ♦ Tremper la soupe. Verser le liquide sur les tranches de pain; mettre les tranches de pain dans le liquide quelques minutes avant de servir. Il s'assit de coin sur le banc, tira un croûton, demanda si on pourrait lui tremper la soupe (Pourrat,Gaspard, 1930, p. 59).Arg., vieilli. Tremper la soupe à qqn. Battre, rosser quelqu'un. V. girofletter rem. s.v. giroflée ex. 3. [Dans des compar.] − Vieilli. Boire comme des soupes, (être) ivre comme une soupe. Être ivre. Vous avez dû boire tous comme des soupes (...). Mais l'autre de jurer ses grands dieux. Il avait bien entendu ce qu'il avait entendu, peut-être! − Ah! j'ai rêvé? Ah, j'ai dû boire un coup de trop? (Pourrat,Gaspard, 1922, p. 72). − (Être) mouillé, trempé comme une soupe, des soupes. Être complètement mouillé. Ils se tirèrent de l'eau en jurant, déconfits, trempés comme des soupes (Queffélec,Recteur, 1944, p. 107). B. − Bouillon de légumes, de viandes, etc., généralement non passé et accompagné de pain ou de pâtes, que l'on sert au début du repas ou en plat unique. Synon. potage.Soupe aux choux, aux/de légumes; apporter, faire la soupe; avaler, manger la soupe. La bonne soupe d'Arsule, une pleine écuellée que les bords en étaient baveux, puis encore une, avec tous les légumes entiers, avec les poireaux blancs comme des poissons et des pommes de terre fondantes, et les carottes, et tout le goût que ça laisse dans la bouche (Giono,Regain, 1930, p. 223).V. manger1ex. 4: ... ils ne mangent pas (...) la soupe de tous les jours, une soupe ordinaire, une soupe d'écuelle, aux choux, au saindoux et au pain bis. Non; c'est un souper de cérémonie, qu'on mange dans des assiettes. La soupe est faite de miche; elle renferme aussi du lait, du beurre, des pommes de terre et des raves qui vont bien ensemble, et du fromage gras.
Malègue,Augustin, t. 1, 1933, p. 45. ♦ P. méton. Moment du repas où on mange la soupe. Au dîner, Sardou (...) prend la parole à la soupe et jacasse jusqu'au dessert (Goncourt,Journal, 1888, p. 788). ♦ Soupe grasse. Soupe dans laquelle a cuit de la viande. Padoie servit la soupe, de la soupe grasse. C'était jour de pot-au-feu (Maupass.,Contes et nouv., t. 1, Soirée, 1887, p. 584). ♦ Soupe maigre. Soupe à base de bouillon de légumes. Ma maîtresse dit d'une soupe maigre, très maigre, qu'elle vient de manger chez une amie: « Il faudrait un fier maître d'armes pour crever les yeux à ce bouillon-là! » (Goncourt,Journal, 1859, p. 665). ♦ Soupe Rumford, à la Rumford, économique (vieilli). Soupe nourrissante à base de légumes secs dont le comte de Rumford fit usage pour les indigents. [La France] éconduit tous les inventeurs (...) puis elle revendique tout après coup, même les bagatelles comme la soupe Rumford (Fourier,Nouv. monde industr., 1830, p. 58).Établissemens où l'on prépare des soupes économiques (Say,Écon. pol., 1832, p. 451). ♦ Cuiller à soupe. V. cuiller A 1. SYNT. Soupe chaude, épaisse, fumante, gratinée, mitonnée, succulente; soupe au fromage, au lait, au lard, à l'oignon, aux orties, à l'oseille, au pain, au poisson, aux pâtes, au pistou, aux poireaux et aux pommes de terre, au riz; la soupe bout, cuit, embaume, fume, mijote; assiette, cuillère à soupe; assiette, assiettée, bol, cuillerée, écuelle, louche de soupe; faire cuire, préparer, servir la soupe. 1. Expr. et loc. ♦ S'emporter, monter comme une soupe au lait, (être) soupe au lait. V. lait I B 2 a. ♦ Soupe (au caillou, à la pierre). [P. allus. à une histoire paysanne mentionnée par Balzac, Le Médecin de campagne, 1833, p. 36, dans laquelle un homme rusé pique la curiosité d'un paysan en annonçant qu'il fait la soupe avec une pierre jetée dans l'eau bouillante et obtient un à un les ingrédients nécessaires à sa confection] Sorcier, dit Gaspard, il s'en faut de tout! Mais j'ai un secret pour faire d'un pavé la soupe à la soldate (Pourrat,Gaspard, 1925, p. 242).Vous avez tous certainement entendu parler au régiment de cette histoire qu'on appelle la soupe à la pierre. Des militaires arrivent au cantonnement chez un paysan autant avaricieux que naïf. Pas à compter sur lui pour repaître l'escouade. Qu'à cela ne tienne! La soupe à la pierre va jouer son rôle (Claudel,Soulier, 1944, épil., 1, p. 1085). ♦ Soupe de maçon, de mortier, (en compos.) soupe-mortier. Soupe épaisse et consistante. Au dessert, après les grands carrés de gruyère et la soupe-mortier (Arnoux,Rhône, 1944, p. 13). ♦ Soupe à la grimace*, soupe aux larmes (au fig.). Repas pris en face d'un convive, d'un conjoint qui boude, s'attriste, manifeste une très mauvaise humeur. Partout à Londres, c'est comme une soupe aux larmes (Carco,Innoc., 1916, p. 40). ♦ Gros plein de soupe. V. plein I D 1 a. ♦ Bouder sa soupe (vieilli). N'avoir pas d'appétit. (Ds Rob., Lar. Lang. fr.). ♦ Manger de la soupe (pour grandir); refuser de manger sa soupe. Jusqu'à présent, les leçons de docilité m'avaient paru indispensables, adressées à des enfants de deux à sept ans. Quoi de plus naturel? « (...) − Mange ta soupe comme papa (...) » (Frapié,Maternelle, 1904, p. 114).P. plaisant. V. avion ex. 7. ♦ Manger la soupe sur la tête de qqn. V. manger1A 1. ♦ Cracher dans la soupe. Critiquer vivement ce qui permet de vivre, assure la subsistance. Fous le camp, Mirouette! Fais-lui foutre le camp, Louis! Croit-il que pour avoir bu avec moi il ait le droit de cracher dans ma soupe? (Bernanos,M. Ouine,1943,p. 1432).« (...) Non, je n'aime pas ceux qui prennent plaisir à cracher dans la soupe. − Ah, moi non plus! » ai-je dit alors, révolté par cette image. « Vous non plus, je le sais. C'est pour cela que nous nous voyons. Et puis, vous l'avez remarqué, c'est toujours dans la soupe des autres... » (Green,Journal, 1949, p. 243). ♦ Comme un cheveu sur la soupe. V. cheveu I C. 2. [Dans des adages et proverbes] ♦ [Pour faire passer les convives à table] Vieilli. On ne fait pas attendre la soupe et le roi. Messieurs, dit Brigitte, la soupe et le roi ne doivent pas attendre: la main aux dames! (Balzac,Pts bourg., 1850, p. 107). ♦ [Exprimant la valeur des pers. ou des choses ayant fait un long usage] Un homme riait: « Elle est vieille, je dis pas, mais des fois, c'est dans les vieilles marmites qu'on fait les meilleures soupes » (Camus,Env. et endr., 1937, p. 46). ♦ ,,Il a un œil sur la soupe et l'autre sur le potage. Il louche`` (Guill.Orig. gourmande1986, p. 251). 3. INDUSTR. ALIM. Préparation permettant d'obtenir des soupes par addition d'eau et cuisson rapide ou réchauffage. Soupe minute. Soupes condensées en boîte métallique, soupes déshydratées en sachet métallique ou en étui de carton (Que choisir?1976, n o103, p. 10).C'est de la soupe aux choux, mon gars. De la vraie, pas en boîte ou en sachet (Fallet,La Soupe aux choux, Paris, Denoël, 1980, p. 76). Rem. Soupe se distingue de son synon. potage par l'adjonction de pain et par sa consistance plus épaisse. De fait, cette distinction n'existe pas toujours: potage est un terme plus élégant et soupe a une connotation plus fam. évoquant les repas paysans ou familiaux. C. − P. méton. 1. [En tant que symbole de la nourriture, de la subsistance; p. réf. au fait que la soupe constituait un aliment de base et un plat unique] Nourriture, repas. C'est l'heure de la soupe; rentrer pour la soupe. Ils chantaient à l'idée qu'ils partaient travailler. À onze heures ils chantaient en allant à la soupe (Péguy,Argent, 1913, p. 1104).Je me louerai alentour, on gagnera la soupe (Giono,Baumugnes, 1929, p. 183). − Fam. À la soupe! À table. « Maintenant, petite fille, à la soupe! » Prestement, Alfreda rassembla les papiers épars, et les rangea dans la serviette (Martin du G.,Thib., Été 14, 1936, p. 67).[Dans une formule d'invitation] Inviter à manger la soupe. Inviter à dîner. Venez manger la soupe chez moi. Lambert: L'hospitalité est une vertu de race. Fourchevif: Et je sais la pratiquer! Voulez-vous nous faire l'amitié de manger la soupe avec nous? Lambert: La soupe? Fourchevif: Non, de dîner avec nous (Labiche,Fourchevif, 1859, 7, p. 401). − Au fig. Marchand de soupe. V. marchand I B 2 f. − La soupe et la paille, la soupe et le coucher, la soupe et le lit (vieilli). Le gîte et le couvert. Vu qu'il est sans femme, le pauvre, fit entendre la campagnarde, reprenant la conversation interrompue, nous lui donnerons la soupe et le coucher (Châteaubriant,Lourdines, 1911, p. 252). 2. En partic. a) Soupe épaisse constituant le repas du soldat. La soupe et le rata*. Sulphart ayant posé sa brochette de boules et son plat de rata, alla de trou en trou. − À la soupe, les gars, criait-il (Dorgelès,Croix de bois, 1919, p. 256).Près d'une meule, une cuisine roulante distribue la soupe. Tintements de gamelles, cris, discussions, bourdonnement d'essaim (Martin du G.,Thib., Été 14, 1936, p. 743). − P. méton. Ce repas. Sonner la soupe (au clairon); corvée* de soupe. Le menu est strictement militaire: la soupe est sonnée comme à la caserne, un rata de mouton reçoit le meilleur accueil (Barrès,Cahiers, t. 10, 1913, p. 86). − Proverbe. La soupe fait le soldat. ,,On ne peut rien tirer d'un soldat qui est mal nourri`` (Ac. 1935). P. ext. On ne peut obtenir d'efforts d'une personne que si on la traite bien. (Dict. xixeet xxes.). − [P. allus. à la question que les pers. officielles posent aux soldats en visitant les casernes] La soupe est bonne? Est-ce que tout va bien? (d'apr. Guill. Orig. gourmande 1986, p. 251). b) P. méton. Soupe populaire. Établissement, organisme chargé de distribuer et de servir des soupes chaudes, des repas gratuits aux indigents. Le long des murs, une centaine de trimardeurs attendent en file indienne, comme à l'entrée d'une soupe populaire (Martin du G.,J. Barois, 1913, p. 372).Il dirige une soupe populaire au XVIe, qui lui fait voir d'un mauvais œil l'œuvre parallèle de la mairie (Gide,Journal, 1914, p. 474). c) Au fig., fam. Avantage, profit. Être à la soupe de qqn, aller à la soupe de qqn. Se rallier à un pouvoir politique en place dans le seul but d'en tirer des avantages. Et pourtant, cet homme, que même ses adversaires politiques couvraient de louanges, cet ex-bourgmestre de Berlin, ancien dirigeant de l'Église luthérienne, a lui aussi été à la soupe de chez Flick (Libération, 23 oct. 1984, p. 5).« L'entourage de Le Pen est corrompu et détraqué », a déclaré Jacques Médecin au Quotidien, « Les amis de Le Pen ne sont jamais allés à la soupe. Tout le monde ne peut en dire autant chez Médecin », a répondu Jean-Pierre Stirbois (L'Événement du jeudi, 5 déc. 1985, p. 19, col. 3 ds Bernet-Rézeau 1989). − Pop. Par ici la bonne soupe! (Rey-Chantr. Expr. 1979) ,,À moi (à nous) l'argent, le bénéfice`` (Rey-Chantr. Expr. 1979). Dans sa cabane, le chiffonnier Tartapoul (...) fourrait dans un sac à charbon les saletés à fourguer (...) un collier (probablement en toc), un miroir à main, une grosse pierre (sûrement pas précieuse, sinon ce serait la planète renversée), un truc qui ressemblait vaguement à un cliché d'imprimerie..., etc., etc., etc., par ici la bonne soupe (P. Siniac,Si jamais tu m'entubes, 1974, p. 249). D. − P. anal. Substance liquide, semi-liquide ou pâteuse à consistance de soupe. Ils soulevaient des bonbonnes de verre, ils vidaient des liquides dans des baquets; ils brassaient cette soupe avec des bâtons, puis ils allaient la verser à pleins seaux sur la croupe des chevaux (Giono,Gd troupeau, 1931, p. 192). 1. Fourrage vert ou sec, trempé dans de l'eau et dont on se sert pour engraisser le bétail (d'apr. Fén. 1970). 2. TECHNOL. Mélange liquide utilisé pour colorer ou ranimer les couleurs. On le lave (...) [l'or] dans une soupe bleu turquoise (...). Il fonce. L'ouvrier s'obstine, de soupe en soupe, de bain de sable en bain de cendre, jusqu'à ce qu'il retrouve sa couleur jaune (Cocteau,Maalesh, 1949, p. 69). ♦ Soupe au vin, en vin (vieilli). Couleur rouge. Au masc. On peut employer la laque avec succès pour le soupe au vin (Berthollet,Art teint., t. 2, 1804, p. 205). 3. SKI. Neige molle et mouillée. Les mordus de la « fraîche » trouveront, entre 7 heures du matin et 14 heures toutes les conditions possibles de neige, de la neige gelée, pendant les premières heures de la matinée, à la « soupe » presque inskiable du début d'après-midi (Le Monde loisirs, 22 juin 1985, p. III, col. 1). 4. GÉOL., BIOL. Soupe biologique, soupe primordiale. Milieu constitué dans les mers et les lagunes il y a des milliards d'années et dans lequel les premières cellules vivantes auraient pris naissance. Aujourd'hui, ce qu'on imagine, (...) c'est ce qu'on a appelé la « Soupe biologique primordiale » (...). Ce sont de tels composés qui, accumulés dans les mers ou les lagunes, auraient transformé l'eau en une « soupe biologique », au sein de laquelle se seraient formées les premières cellules vivantes (Sc. et Avenir, mai 1976, n o330, p. 380 ds Clé Mots). 5. Pop. Explosif pâteux. (Dict. xxes.). REM. Sousoupe, subst. fém.,fam., synon.[Avec redoublement hypocor. de la 1resyll.] Le médecin [à Toto]: Et tu as bon appétit, ce matin? Mangerais-tu volontiers une petite sousoupe? (Courteline,Vie mén., Pt malade, 1891, p. 149). Prononc. et Orth.: [sup]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1200 « tranche de pain que l'on arrose de bouillon de lait » (Renaut de Montauban, 378, 16 ds T.-L.); b) α) ca 1260 taillier des soupes (Ménestrel Reims, 280, ibid.); 1701 tailler la soupe (Fur., s.v. tailler);
β) 1664 tremper la soupe (J. Loret, Muze hist., Lettre du 7 juin, 288, éd. Ch. L. Livet, t. 4, p. 209); c) α) 1752 mouillé comme une soupe (Trév.);
β) 1783 trempé comme une soupe (Mercier, Tableau de Paris, t. 5, p. 116); 2. a) 1310-40 « potage ou bouillon épaissi par des tranches de pain ou des aliments solides non passés » (Jean de Condé, Dits et Contes, éd. A. Scheler, t. 3, p. 186, 167: soupe ès pois); b) 1672 symbole de la nourriture simple et substantielle (Molière, Femmes savantes, II, 7, 531 ds
Œuvres, éd. E. Despois et P. Mesnard, t. 9, p. 102); c) soupe au lait
α) 1694 « soupe ou potage dans lequel le bouillon est remplacé par le lait » (Ac.);
β) 1737 au fig. (Caylus, Hist. de Guillaume Cocher, p. 30: Ce mot là fit élever le mari comme un soupe au lait); 1919 adj. caractère soupe au lait (de qqn) (Léautaud, Journal littér., 3, p. 295); d) α) 1800 Soupes économiques (Petites affiches de Paris, n o271, 1erjour complémentaire an 8, 4458 ds Quem. DDL t. 21);
β) 1913 soupe populaire (Martin du G., J. Barois, p. 372); e) α) 1861 « la nourriture, en tant que moyen de subsistance » (Labiche, Vivac. cap. Tic, Paris, Michel Lévy, I, 4, p. 17);
β) 1964 par ici la bonne soupe! (Rob.); f) 1874 à la soupe! (Zola, Conquête Plassans, p. 905); 3. a) 1855 « fourrage, vert ou sec, infusé dans l'eau et que l'on emploie dans l'alimentation du bétail » (Littré-Robin); b) 1926 « neige saturée d'eau » (La Montagne, n o196, nov., p. 297 ds Quem. DDL t. 27). Du germ. occ. *suppa « tranche de pain sur laquelle on verse le bouillon » (latinisé en sŭppa « id. » vers 500, chez Oribase, v. FEW t. 17, p. 287b), mot de la famille du got. supôn « assaisonner », néerl. sopen « tremper » (v. FEW loc. cit.). Fréq. abs. littér.: 1 534. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 772, b) 2 111; xxes.: a) 3 724, b) 2 493. DÉR. Soupier, subst. masc.a) Fam., région. Personne qui aime la soupe, mangeur de soupe. Ô l'âme en eau de vidange Qu'ont ces gros et gras soupiers! (Richepin,Bombarde, 1899, p. 42).Empl. adj. La soupe, sous ses multiples formes, est demeurée, en France, l'aliment de base (...) d'une grande partie de la population, notamment dans les campagnes: nous sommes une nation résolument « soupière » (Ac. Gastr.1962).b) Arg. milit., vieilli. Soldat chargé de la soupe. D'abord, je dirais: chacun dans la section sera graisseux et soupier à tour de rôle (Barbusse,Feu, 1916, p. 25).c) Bât. ,,Sorte de moellon qui s'emploie en maçonnerie`` (Jossier 1881). − [supje], fém. [-jε:ʀ]. − 1resattest. a) 1571 [éd.] « mangeur de soupe » (M. de La Porte, Épithètes, s.v. belistre: souppier), b) 1916 arg. (Barbusse, loc. cit.); de soupe, suff. -ier*. − Fréq. abs. littér.: 98. BBG. − Blochw.-Runk. 1971, p. 452. − Brüch (J.). Das Einfluss der germanischen Sprachen auf das Vulgärlatein. Heidelberg, 1913, p. 64. − Hasselrot 20es. 1972, p. 101. _ Quem. DDL t. 19, 21, 31, 34. |