| * Dans l'article "SOUPER1,, subst. masc." SOUPER1, subst. masc. A. − Vieilli ou région. (notamment Belgique, Canada, Est). Repas habituel du soir. Synon. usuel dîner2.Souper familial; frugal, excellent, maigre souper; heure du souper. Quelquefois un voisin frappe à notre porte. Nous lui donnons le souper et le coucher (Goncourt,Ch. Demailly, 1860, p. 90).Nos ancêtres du XVIIesiècle, dont nos populations rurales ont encore conservé, en général, la terminologie sur ce point particulier, appelaient dîner le repas que nous nommons aujourd'hui déjeuner, et souper le repas du soir, désigné maintenant par dîner (A. Dauzatds Mél. Huguet, Paris, Boivin, 1940, p. 59). − [P. allus. à la fable de La Fontaine, Les Deux pigeons, IX, 2] Mes gens me plaisent beaucoup. Bon souper, bon gîte et le reste. Quel reste? Des visites et du voisinage (Amiel,Journal, 1866, p. 203).Frazer, ravi, se vit offrir par l'inconnue elle-même, ce que vous, Français, appelez, je crois, bon souper, bon gîte et le reste (Maurois,Sil. Bramble, 1918, p. 135). − Vieux ♦ Grand souper. Souper d'apparat. Les soupers étaient alors le repas à la mode; ceux du Régent, au Palais-Royal, étaient en grande réputation d'esprit et de gaîté (...) il substitua aux grands soupers du Palais-Royal les petits soupers du Luxembourg, dont sa fille, la duchesse de Berri, faisait un peu trop gaîment les honneurs (Jouy,Hermite, t. 4, 1813, p. 274). ♦ Petit souper. Souper fin entre intimes ou avec peu de convives. Les « petits soupers » de Talleyrand (Chazelle,Diplom., 1962, p. 82).V. supra ex. de Jouy. − Après (le) souper. Après le repas du soir; dans le temps qui s'écoule entre ce repas et le coucher. Le soir, après souper, nous passons au salon (M. de Guérin,Corresp., 1833, p. 81).Après le souper, vos femmes et vos filles cousent ou rapiècent au coin du feu (Pesquidoux,Livre raison, 1928, p. 242). − P. méton. Mets composant ce repas. Faire cuire, laisser brûler son souper. Maxime avait encore pu réunir un souper très confortable, Louise adorait les nougats aux pistaches, dont une assiette pleine était restée sur le haut d'un buffet (Zola,Curée, 1872, p. 565). B. − Repas fin, collation pris(e) à une heure avancée de la nuit après le spectacle ou au cours d'une soirée. Synon. médianoche (vx), réveillon.Souper fastueux, fin, froid, excellent, délicat; souper dansant; souper au champagne, aux chandelles, par petites tables; donner un souper. On allait chez MmeVerdurin, où (...) des soupers exquis réunissaient chaque soir les danseurs, qui n'avaient pas dîné pour être plus bondissants, leur directeur, leurs décorateurs, les grands compositeurs Igor Stravinski et Richard Strauss (Proust,Prisonn., 1922, p. 237).Le charmant petit souper au bar de la Paix où (...) j'eus avec Jean-Louis, Drouot et Giraudoux une belle conversation sur Vigny (Du Bos,Journal, 1925, p. 349). REM. Soupatoire, adj.,vieilli. Goûter soupatoire. Goûter tenant lieu de souper. Synon. goûter dînatoire*.Il y avait des goûters soupatoires, qui commençaient à cinq heures et duraient indéfiniment (Brillat-Sav.,Physiol. goût, 1825, p. 245). Prononc. et Orth.: [supe]. Ac. dep. 1694: souper, et 1718-1878, soupé. Étymol. et Hist. 1. Fin xes. sopar « repas du soir » (Passion, éd. d'Arco Silvio Avalle, 109); ca 1140 super « id. » (Geffrei Gaimar, Hist. des Angl., éd. A. Bell, 3741); 2. 1830 « repas qu'on prend à une heure avancée de la nuit, après le spectacle ou au cours d'une soirée » (Stendhal, Rouge et Noir, p. 252). De souper2*. Le sens 1 s'est maintenu dans les mêmes régions que souper2*. Bbg. Dauzat (A.). Déjeuner, dîner, souper du Moy. Âge à nos jours. In: [Mél. Huguet (E.)]. Paris, 1940, pp. 59-66. |