| SONATE, subst. fém. MUS. ,,Composition instrumentale pour soliste ou petit ensemble, normalement en plusieurs mouvement, formant un cycle depuis le milieu du xviies.`` (Mus. 1976). A. − [Du mil. du xviies. à la fin du xviiies.] Pièce instrumentale conçue pour 1 ou 2 violons et une basse d'archet soutenue par le clavecin (d'apr. Pinch. Mus. 1973). J. S. Bach (...) [a] montré dans ses admirables sonates pour violon seul, les richesses polyphoniques que recèlent les instruments à archet (Gevaert, Instrument., 1885, p. 21). ♦ Sonate (d'église). Pièce instrumentale, au caractère relativement grave, comportant 4 mouvements (largo, allegro, adagio, allegro ou presto). [Mozart] écrit quatre charmantes symphonies (...), des Litanies d'un vrai recueillement, des sonates d'église, une messe encore (Ghéon, Prom. Mozart, 1932, p. 84). ♦ Sonate (de chambre). Pièce instrumentale comportant un prélude suivi d'un certain nombre de mouvements de danse (allemande, courante ou sarabande, gigue ou gavotte). Dans la Sonate en la mineur, de Bach, il y a juxtaposition de deux œuvres de genres différents. La première est proprement la sonate d'église (...) la seconde est la sonate da camera, sonate de chambre (Combarieu, Mus., 1910, p. 202). B. − [Dep. la fin du xviiies.] Pièce instrumentale comportant 3 ou 4 mouvements (allegro, andante, menuet ou scherzo et finale), caractérisée par la structure de son premier mouvement, dit de forme sonate. Sonate pour violon, pour piano, pour piano et violon. Je me disais: « Était-ce cela, ce bonheur proposé par la petite phrase de la sonate à Swann qui s'était trompé en l'assimilant au plaisir de l'amour et n'avait pas su le trouver dans la création artistique, ce bonheur que m'avait fait pressentir comme plus supra-terrestre encore que n'avait fait la petite phrase de la sonate, l'appel rouge et mystérieux de ce septuor que Swann n'avait pu connaître (...)? » (Proust, Temps retr., 1922, p. 878).L'orchestre, de lui-même, commence les premières mesures de la sonate au Clair de Lune, de Beethoven (Claudel, Soulier, 1944, 1repart., 2ejournée, 8, p. 1020). ♦ Forme(-)sonate. Déroulement formel d'un mouvement isolé, généralement le premier du cycle constitué par la sonate, comportant habituellement une exposition, un développement, une réexposition, parfois aussi une coda et qui est caractérisé par la mise en œuvre et par le développement d'au moins deux thèmes (ou groupes thématiques) de caractère contrasté (d'apr. Mus. 1976). [Dans la Symphonie Jupiter de Mozart] Un mouvement fugué, qui s'adapte parfaitement à la forme-sonate, augmenté d'une large coda, de manière à équilibrer parfaitement le développement, s'achève ici dans une grandiose apothéose finale (Laffont-Bompiani, Dict. des œuvres, t. 4, Paris, 1959, p. 500). Prononc. et Orth.: [sɔnat]. Att. ds Ac. dep. 1718. Étymol. et Hist. 1695 (Deux sonates à deux violons, basse de violon et basse continue, titre d'œuvre ms. de S. Brossard cité ds Mém. de la Soc. de l'hist. de Paris, t. 23, p. 120). Empr. à l'ital.sonata « sonate », c'est-à-dire « pièce instrumentale » (dep. déb. xvies., Berni ds Tomm.-Bell.; cf. 1561, G. Gorzanis, Sonata per liuto, titre cité ds Mus.) p. oppos. à la cantata « pièce chantée », part. passé subst. de sonare « sonner, résonner, jouer d'un instrument » (sonner*). Fréq. abs. littér.: 391. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 64, b) 150; xxes.: a) 1 632, b) 544. Bbg. Hope 1971, pp. 303-304. |