| SOMMELIER, -IÈRE, subst. A. − Personne qui, dans une grande maison, dans une communauté, avait la charge du linge de table, de la vaisselle, de la nourriture et des vins. Les grands vins feront leur entrée triomphale, et le sommelier annonce avec orgueil des noms et des dates illustres, selon ce qu'aura choisi, pour la solennité du jour, l'amphitryon: Château-Margaux 69, Château-Latour 75... (E. Feret,Saint-Émilion, Bordeaux, Feret et Fils, 1893, p. 39).Clément Jaluzot, sommelier maître d'hôtel du duc de Praslin (Gdes heures cuis. fr.,Éluard-Valette, 1964, p. 248). B. − En partic. [Dans les restaurants] Personne qui a la charge des boissons alcoolisées. Sa face était plus blême et son nez plus rouge qu'à l'ordinaire; phénomène qui pouvait s'expliquer par le nombre de bouteilles vides rangées sur le buffet (...) et par le nombre de bouteilles pleines que le sommelier plantait devant lui avec une prestesse infatigable (Gautier,Fracasse, 1863, p. 382).Dans les restaurants d'une certaine classe, le sommelier a un rôle important car il s'occupe de l'achat des vins souvent, de leur soin et de leur vente toujours, ce qui exige une science, une expérience oenologiques très sérieuses, des connaissances culinaires correspondantes et beaucoup de psychologie (Ac. Gastr.1962). − Région. (Suisse et, vieilli, Savoie), subst. fém. Serveuse de café ou de restaurant. Le temps était superbe. Une sommelière (serveuse aujourd'hui), son service terminé, vint me demander si elle pouvait aller faire du ski à proximité de l'hôtel (G. Curral-Couttet,Les Folles années de Chamonix, Paris, France-Empire, 1984, p. 224). Prononc. et Orth.: [sɔməlje], fém. [-jε:ʀ]. Att. ds Ac. dep. 1694; 1694-1740, uniquement au masc. Étymol. et Hist. 1. xiiies. [ms.] « conducteur de bêtes de somme » (Continuations de Perceval, éd. W. Roach, t. 3, 1repart., p. 89, var. [ms. Bibl. publ. de Mons 331/206], du v. 1378: soumelier); 2. 1316 « officier chargé de la garde et des transports de bagages dans les voyages de la cour » (doc. ds Du Cange, s.v. sagma: des sommeliers, barilliers, portebouts, aideurs et autres appartenans à l'Eschançonnerie); 1322 sommelier des nappes de la reyne (doc. ds Longnon, Doc. relatifs au comté de Champagne, p. 195 ds IGLF); 3. a) 1671 (Pomey: sommelier, qui a soin de la dépense du vin, dans une maison); b) 1812 sommelier de tel hôtel (Mozin-Biber). Prob. issu, p. dissim. du second r, d'un *sommerier, *saumarier; dér. de sommier1*. Fréq. abs. littér.: 58. DÉR. Sommellerie, subst. fém.Lieu où le sommelier conserve ce qui lui est confié. On trouvait là encore les restes de cette disposition des habitations seigneuriales (...). En aile, les offices, cuisines, salle pour les gens, sommellerie, etc. (Viollet-Le-Duc, Archit., 1872, p. 259).− [sɔmεlʀi]. Ac. 1694-1878: -lerie, 1718: -llerie. − 1resattest. a) α) 1504 « lieu où l'on garde les vivres » (Pierre de Taserye, Pélerin passant, éd. Fournier, p. 275b ds Kwart. neofilol., t. 1, 1954, p. 77),
β) 1671 « lieu où le sommelier distribue le vin » (Pomey), b) 1600 [éd.] vitic. art de sommelerie (O. de Serres, Théatre d'agric., p. 243); de sommelier, suff. -erie*. BBG. − Boulan 1934, p. 86. |