| SOLIVE, subst. fém. CHARPENT. Pièce de charpente placée horizontalement en appui sur les murs ou sur les poutres pour soutenir le plancher d'une pièce et porter en dessous les lattes d'un plafond ou les panneaux d'un plafond suspendu. Solive apparente, peinte, plâtrée, saillante, sculptée; solive de chêne, de fer. Au plafond, une couche de chaux blanche recouvrait les solives énormes qui révélaient l'ancienneté du logis (Loti, Pêch. Isl., 1886, p. 25).Les revêtements de sols plastiques, coulés ou appliqués sur dalles de béton, remplacent bien souvent les parquets de bois sur solives ou sur lambourdes (Industr. fr. bois, 1955, p. 9).♦ Solive passante. Solive ,,qui a toute la longueur d'un plancher`` (Forest. 1946). Solive de brin. Solive ,,faite de toute la grosseur d'un arbre`` (Chabat 1881). Solive d'enchevêtrure. Forte solive d'un assemblage ménageant un espace vide destiné au passage d'une cheminée. Ces sortes d'étriers (...) saisissent le bois dans toute sa hauteur et le forcent de s'appuyer contre le chevêtre ou la solive d'enchevêtrure (Viollet-Le-Duc, Archit., 1872, p. 363).V. chevêtre ex. de Viollet-Le-Duc.Solive de remplissage. Solive placée entre deux autres pour remplir l'intervalle. V. enchevêtrure ex. de Robinot. − Vx. ,,Unité de mesure pour les bois de charpente. C'était une pièce de 6 pouces d'équarrissage sur 12 pieds de long, équivalant presque au décistère actuel`` (Bouillet 1859). Prononc. et Orth.: [sɔli:v]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1180-90 solive « pièce de charpente qui porte sur les murs ou les poutres d'un édifice et soutient les planches » (Alex. de Paris, Alexandre, branche II, 3391 in Elliott Monographs n o37, p. 219); 2. 1832 « unité de mesure pour le toisé des bois de charpente » (Raymond). Dér. de sole2*; suff. -ive, sur le modèle de censive*. Solive résulte peut-être de l'abrév. d'une expr. du type *[mesure] solive qui a dû être empl. par les charpentiers pour désigner une mesure de volume équivalente à un parallélépipède à base carrée de six pouces de côté et long de douze pieds. C'était en fait une poutre de dimensions moyennes. Quand on cubait un arbre dans la forêt, on évaluait le nombre de poutres ou de solives que l'on pouvait en tirer. Solive finit par être synon. de sole2*, de tref « sablière » (travée*) et de poutre* qui désignait à l'orig. une grosse poutre qui porte la charge de plusieurs solives (Romania t. 67, p. 364). Fréq. abs. littér.: 186. DÉR. Solivage, subst. masc.a) Vieilli. ,,Calcul, évaluation du nombre de solives qu'on peut extraire d'une pièce de bois`` (Jossier 1881). b) Ensemble des solives composant l'ossature d'un plancher; disposition de ces solives. Un étrange palais superpose sur jardins suspendus, ses galeries, ses chambres sacerdotales aux solivages de bois précieux (Villiers de L'I.-A., Contes cruels, 1883, p. 376).[Des briques épaisses] augmentent l'assiette de la maison, elles permettent de soulager les murailles en portant le solivage, et, par endroits, certaines pièces de la charpente (Pesquidoux, Livre raison, 1925, p. 141).− [sɔliva:ʒ]. − 1reattest. 1629 « ensemble des solives qui portent un plancher » (E. Panel, Doc. concernant les pauvres de Rouen, extraits des Arch. de l'Hôtel-de-ville, t. 1, p. 255); de solive, suff. -age*. Cf. anciennement solivis (1402-04, doc. d'Orléans ds Gdf., s.v. soliveis) et solivure (1415, Reg. Ezechiel de Corbie, f o13 r ods Du Cange, s.v. solivare). BBG. − Henry (A.). Un Passage difficile de Rutebeuf. Mél. Wartburg (W. von) 1968 t. 1, p. 387. − Lebel (P.). Représentants fr. de sola « poutre ». Romania. 1942-43, t. 67, pp. 361-367. |