| SOLDANELLE, subst. fém. BOTANIQUE A. − Plante herbacée vivace des hautes montagnes européennes de la famille des Primulacées, caractérisée par une tige courte, grêle, par des feuilles radicales, réniformes, par des fleurs bleues, violacées, parfois roses ou blanches, en clochette à cinq lobes frangés et à style dépassant la corolle, réunies à deux ou trois au sommet de la hampe et fleurissant à la fonte des neiges. Soldanelle des Alpes; soldanelle alpine. Le voici dans une combe alpestre (...), il (...) cueille la soldanelle, née de la neige, neige elle-même (Vailland, Drôle de jeu, 1945, p. 125).La soldanelle alpine est une plante grêle de 5 à 15 cm de hauteur (...). La tige nue porte 1 à 3 clochettes en forme d'entonnoir bleu azur à bleu violet au bord découpé en franges jusqu'à la moitié de la fleur. (...) elle a de nombreux noms populaires (...): clochette des Alpes, clochette de glace, clochette bleue des neiges (E. Wendelberger, Fleurs des Alpes, trad. par T. Althaus, Paris, Nathan, 1977, p. 96). B. − Liseron des rivages marins, à grandes fleurs roses, autrefois employé pour ses vertus purgatives, dit aussi chou de mer, chou marin. (Dict. xixeet xxes.). − P. méton., PHARMACOL., vx. Produit extrait de cette plante. La soldanelle (...) [produit] dont l'action se rapproche de celle du jalap (Bouchardat, Nouv. formulaire, 1894, p. 217). Prononc. et Orth.: [sɔldanεl]. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. xves. (Grant herbier en fr., éd. G. Camus, n o449: De soldanelle. Soldanea, c'est une herbe chaude et seche qui croist en lieux sablonneux, et souvent croist en la rive de la mer, et a petites feules rondes et petite racine blanche longue); 1776 désigne une plante des Alpes (Valm. t. 8). Prob. dér., à l'aide du suff. -(an)elle*, de l'a. et m. fr. souz, soult « sorte de saumure » (d'abord fin xies., judéo-fr. solz « confiture de végétaux », Raschi, Gl., éd. A. Darmesteter et D. S. Blondheim, t. 1, 961; puis soust, 1269-78, Jean de Meun, Rose, éd. F. Lecoy, 21526; v. aussi T.-L. et F. Lecoy ds Mél. Cl. Brunel, t. 2, p. 121, note 2), de l'a. b. frq. *sultja « saumure » (a. h. all. sulza). V. FEW t. 17, pp. 269b-270a. Bbg. Wind 1928, p. 150, 201. |