| * Dans l'article "SOCIALISTE,, adj. et subst." SOCIALISTE, adj. et subst. POLITIQUE A. − [Corresp. à socialisme A et B 1, 2] 1. [En parlant d'un coll.] Qui est favorable au socialisme, milite pour le socialisme. Syndicat socialiste. Ils estiment que le prolétariat est bien commode pour déblayer le terrain et ils croient savoir, par l'expérience de l'histoire, qu'il sera toujours possible à un gouvernement socialiste de mettre à la raison les révoltés (Sorel,Réflex. violence, 1908, p. 234): 1. L'organisme le mieux connu est l'Internationale socialiste née de la Conférence socialiste internationale qui fut établie en 1946 pour servir de lien entre les partis socialistes des différents pays. L'actuelle Internationale marque le rétablissement de l'Internationale ouvrière socialiste fondée à Hambourg en 1923 (qui se considérait elle-même comme l'organe successeur de la IIeInternationale instituée à Paris en 1889).
Meynaud,Groupes pression en Fr., 1958, p. 328. − Parti socialiste (P.S.). Parti politique partisan du socialisme. Parti Socialiste Unifié (P.S.U.), Parti Socialiste Belge (P.S.B.), Parti Socialiste Italien (P.S.I.), Parti Socialiste Ouvrier Espagnol (P.S.O.E.). 2. [En parlant d'une pers.] (Celui, celle) qui est favorable au socialisme. Si l'on n'est ni clérical ni socialiste, on peut être élu dans n'importe quelle circonscription (Barrès,Cahiers, t. 5, 1907, p. 170): 2. Le mot « capitalisme » est récent. Littré ne lui donne guère de place et le Larousse du XXesiècle en parle comme d'un néologisme: en fait, l'expression a longtemps gardé un usage purement technique; elle a été lancée au milieu du XIXesiècle par les grands théoriciens socialistes Proudhon et Marx; les économistes l'utilisent couramment depuis la fin du XIXesiècle.
Lesourd, Gérard,Hist. écon., 1968, p. 12. − En partic. Qui adhère à une organisation militant en faveur du socialisme; adhérent(e) d'un parti socialiste. Candidat, chef, député, ministre, politicien socialiste. J'aime les socialistes cotisants, et je suis disposé par sentiment à me trouver toujours avec eux, « pour le meilleur et pour le pire » comme dit le proverbe (Alain,Propos, 1922, p. 414).En Allemagne, le torchon commence à brûler. Les socialistes ont posé des conditions précises à leur entrée dans le gouvernement (Martin du G.,Thib., Épil., 1940, p. 995). 3. [En parlant d'un inanimé abstr.] a) Qui s'inspire du socialisme; qui repose sur le socialisme. État, économie, internationalisme socialiste. Il ne suffit pas à la révolution socialiste d'abolir le capitalisme: il faut qu'elle crée le type nouveau selon lequel s'accomplira la production et se régleront les rapports de propriété (Jaurès,Ét. soc., 1901, p. 92).Ou bien ce régime a réalisé la société socialiste sans classes et le maintien d'un formidable appareil de répression ne se justifie pas en termes marxistes. Ou il ne l'a pas réalisée (Camus,Homme rév., 1951, p. 284). b) Qui exprime, diffuse le socialisme. Doctrine, manifeste, pensée socialiste. Quant à votre ami, il continue ses lectures socialistes, du Fourier, du Saint-Simon, etc. Comme tous ces gens-là me pèsent! Quels despotes, et quels rustres! Le socialisme moderne pue le pion (Flaub.,Corresp., 1864, p. 146).Je ne puis entrer dans un journal socialiste puisque j'ai l'idée de me présenter au Ministère de la Guerre bientôt (Valéry,Corresp.[avec Gide], 1895, p. 232). c) Qui appartient aux partisans du socialisme, relève des organisations politiques se réclamant du socialisme. Action, congrès, réunion socialiste. Duret, qui a rencontré Barrès à la porte, sans être bien sûr que ce fût lui, dit qu'il a bien tort de faire de la politique socialiste, qu'il a un air aristo, qui ne sera jamais en faveur dans une réunion populaire (Goncourt,Journal, 1895, p. 720).Liquider cette agitation socialiste qui débordait par le pays (Aragon,Beaux quart., 1936, p. 291). B. − [Corresp. à socialisme B 3 et 4; en parlant d'un inanimé ou d'un coll.] Qui se réclame du socialisme et plus particulièrement du marxisme. Société, pays, régime, économie socialiste. Lui aussi croit à la fatalité de la guerre entre les états socialistes et bourgeois et, bien entendu, à la victoire des premiers qui trouveront une aide inappréciable chez les communistes vivant dans les pays capitalistes (Billotte,Consid. strat., 1957, p. 40-09).Un autre domaine spécifique d'urbanisme et de transformation des organismes urbains est représenté par les villes socialistes, caractérisées par la disparition progressive − totale en URSS − de la fonction commerciale (Traité sociol., 1967, p. 273). ♦ Réalisme* socialiste. REM. 1. Socialistique, adj.,rare, pol. Qui se rattache au socialisme. Un jeune écrivain (...) emporté ce jour-là par le sophisme socialistique, se plaçant à un point de vue borné, attaqua Balzac dans la Semaine, à l'endroit de la moralité (Baudel.,Art romant., Les Drames et les romans honnêtes, 1851, p. 417). 2. Socialo, subst.,pol. Synon. souvent péj. de socialiste.Loménie gueulait avec eux:La Sociale! la Sociale! On connaissait la rengaine: plus ça va mal... Sacré Hubert. Pourtant les socialos, ils voulaient nous prendre notre terre, la propriété (Aragon,Beaux quart., 1936, p. 92). Prononc.: [sɔsjalist]. Att. ds Ac. dep. 1878. Étymol. et Hist. 1. 1798 « adversaire de la révolution, allié des royalistes » (G. Laurent, Drouet sous le Directoire ds Ann. hist. de la Révol. fr., juill.-août 1925, pp. 415-416); 2. a) subst. 1833 « partisan de réformes économiques ou sociales » (La Réforme Industr. ou le Phalanstere, n o15, 12 avr., p. 174, col. 1); b) adj. 1842 « relatif aux doctrines des socialistes » (Mozin-Peschier). Dér. de social*; suff. -iste*. Socialistus a été empl. par Grotius et utilisé au xviiies. pour désigner ses disciples (théories du Droit social). Socialistà est att. en ital. dès 1765 et désigne ceux « qui croient à l'origine contractuelle d'une société d'hommes libres et égaux ». Socialist est att. dès 1822 en angl. dans une lettre adressée par E. Cowper à Owen. Il y désigne une disposition d'esprit, une attitude envers les problèmes sociaux appartenant plus particulièrement aux adeptes du « Social System » de R. Owen. Ces empl. ant. ou à peu près contemp. ont pu influencer l'utilisation du mot en fr. (v. Cah. Lexicol. n o14, pp. 45-58 qui retrace l'évolution du mot en fr.). Fréq. abs. littér.: 1 409. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 49, b) 770; xxes.: a) 4 982, b) 2 539. Bbg. Chauveau (G.). Approche du discours pol.: socialisme et socialiste... Langages. 1978, n o52, pp. 113-125. − Deville (G.). Orig. du terme socialiste... La Révolution fr. 1908, mai, p. 385. − Dub. Dér. 1962, p. 79; Pol. 1962, pp. 421-423. − Gans (J.). L'Orig. du mot socialiste et ses emplois les plus anc. R. d'hist. écon. et soc. 1957, t. 35, pp. 79-83. − Provost (G.). Approche du discours politique... Langages. Paris, 1969, n o13, pp. 51-65, 67-68. − Quem. DDL t. 7 (s.v. socialo), 12 (s.v. socialiste), 23 (s.v. socialo), 28 (s.v. socialistique). − Spitzer (L.). Frz. voter socialiste. Neuphilol. Mitt. 1938, t. 39, pp. 73-81. − Thiele (J.). Zur Entwicklung des lexikalischen Feldes socialisme/socialiste. Beiträge zur Soziolinguistik. Halle, 1974, pp. 171-185. |