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SIMPLISTE, adj.
A. − [En parlant d'une pers.]
1. Souvent péj. Qui ne considère qu'une seule face des choses et qui, raisonnant en conséquence, simplifie outre mesure. J'ai dit comment l'idée de ce faux avait dû surgir dans la simpliste cervelle des stratèges qui font filer le colonel Picquart et croient sur parole le concierge quand il leur dit que son locataire est « en voyage » (Clemenceau, Iniquité, 1899, p. 371).
− [P. méton.] Dès qu'il [de Gaulle] ouvre la bouche, c'est le même ton souverain. Ses échecs ne le concernent pas. Son regard sur la France et sur l'Europe est simplificateur, mais non simpliste (Mauriac, Bloc-Notes, 1954, p. 71).
− Empl. subst. Personne faisant des raisonnements simples. « Problèmes », pensait-il, « beaucoup plus difficiles, que Jacques, et les simplistes de son espèce, ne l'imaginent... Problèmes d'une complexité infinie, auxquels devraient s'atteler (...) des savants, de grands esprits sans passion, rompus aux méthodes scientifiques (...) » (Martin du G., Thib., Été 14, 1936, p. 153).
2. Qui ne complique pas inutilement les choses, qui voit les réalités telles qu'elles sont. Un brave garçon, un parigot (...) à la fois subtil et simpliste, avait imaginé (...) de fonder les Travailleurs Libres (L. Daudet, Temps Judas, 1920, p. 213).
B. − [En parlant d'une chose] Qui est trop simplifié. Le continu fut décidément une invention simple, pour ne pas dire simpliste, en tout cas bien trompeuse (Gds cour. pensée math., 1948, p. 471).
Prononc. et Orth.: [sε ̃plist]. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. 1836 (Fourier, La Fausse industr., t. 2, p. 795), mot du lang. fouriériste dont l'usage s'est étendu dans la 2emoit. du xixes. (v. simplisme), att. dans la lexicogr. dep. Ac. Compl. 1842. Dér. de simple*; suff. -iste*. Aux xvie-xviies. simpliste a désigné l'herboriste, le spécialiste des simples (v. FEW t. 11, p. 635 et Hug.). Fréq. abs. littér.: 112.