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SIMPLIFIER, verbe trans.
A. − Rendre plus simple.
1. [Le compl. désigne une chose] Supprimer ce qui n'est pas essentiel. Synon. réduire.Simplifier un modèle, un prototype. La plus commode pour ce genre de travail, écrivait Liébert en 1878, est sans contredit une voiture fermée, agencée spécialement et servant de laboratoire roulant (...) « Mais on peut simplifier l'attirail »; l'appareil emballé présente alors la forme et le volume d'un havre-sac de soldat... le pied porté à la main sert de bâton de voyage (Prinet, Phot., 1945, p. 17).
2. [Le compl. désigne un concept, une construction de l'esprit] Rendre moins complexe, réduire à l'essentiel, débarrasser d'éléments non indispensables; faciliter une action. Anton. compliquer, complexifier.Simplifier les calculs, les données d'un problème, une idée, le langage, les lois, un mécanisme, la vie. Elle voudra connaître comment les architectes qu'elle emploie procèdent dans leurs rapports avec les chefs d'entreprises, comment leurs ordres sont donnés; s'il en est qui s'ingénient à simplifier les méthodes et les rouages (Viollet-Le-Duc, Archit., 1872, p. 433).Attendre. Attendre quoi? Jacques aurait bien voulu attendre quelque chose de net, simplifier son attente (Cocteau, Gd écart, 1923, p. 10).
− Empl. pronom. C'est au moment des grandes crises que les questions se simplifient (Gozlan, Notaire, 1836, p. 63).
− MATH. Simplifier une fraction. ,,Trouver une autre fraction équivalente, dont les termes sont plus petits`` (Roegiers Math. 1988, p. 114).
3. [Le compl. désigne une pers.] Ne pas tenir compte de la complexité, de la subtilité de quelqu'un; p. ext., le diminuer. Il y a, sous ma taquinerie, un vilain petit désir de vous simplifier, d'humilier en vous le vieil adversaire (Colette, Vagab., 1910, p. 253).On ne peut s'empêcher de penser que cette déchéance misérable [de Degas], cet abandon de soi du vieillard, qui ne peut plus soutenir la vie extérieure, se développa sur une nature assez portée à se séparer, à se défier des hommes, à se les noircir, ou à les simplifier et résumer terriblement (Valéry, Degas, 1936, p. 175).
B. − Empl. abs. Ne retenir que quelques éléments dans un ensemble complexe. Synon. réduire, schématiser.Le mathématicien ne crée pas un monde nouveau; il choisit, élimine, simplifie (Maurois, Journal, 1946, p. 22).Je m'attriste souvent de voir les historiens de la littérature reconstruire toute une illustre vie autour d'un texte qui la rabaisse, et dont l'importance à leurs yeux vient de ce qu'il est inédit (...) je m'en attriste parce que c'est une simplification et que, dans cet ordre, tout ce qui simplifie, calomnie (Mauriac, Mém. intér., 1959, p. 128).
Prononc. et Orth.: [sε ̃plifje], (il) simplifie [-fi]. Att. ds Ac. dep. 1740. Étymol. et Hist. a) Mil. xves. simplefier (Internele consolacion, éd. A. Pereire, p. 277: Com plus sera aucun a soy mesmes ung et simplefié par dedens); 1470 simplifier (Livre de la discipline d'amour divine, f. A 6, éd. 1537 ds R. Ét. rab. t. 9, p. 318); b) 1484 arithm. (Nicolas Chuquet, Triparty, éd. A. Marre, p. 146). Dér. de simple*; suff. -ifier*. Fréq. abs. littér.: 394. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 377, b) 531; xxes.: a) 388, b) 833.
DÉR.
Simplifiable, adj.[En parlant d'une chose abstr. ou concr.] Qui est susceptible d'être simplifié, facilité, schématisé. Vos affaires sont simplifiables pour une tête organisée comme l'est la vôtre (Balzac, Lettres Étr., t. 2, 1844, p. 459).Venu tard au festin du savoir, il l'a quitté dans la conviction pieuse et non point sereine, mais péremptoire, mais agressive, que le monde était complètement déterminé par des lois sinon simples du moins simplifiables, du moins en voie de simplification et que l'homme allait, dans un délai fort bref, être maître de ses destinées et, bien entendu, de l'univers (Duhamel, Jard. bêtes sauv., 1934, p. 40).− [sε ̃plifjabl̥]. − 1reattest. 1844 (Balzac, loc. cit.); de simplifier, suff. -able*.