| SIGNIFIANT, -ANTE, part. prés., adj. et subst. masc. I. − Part. prés. de signifier*. II. − Adjectif A. − Qui signifie, qui transmet une signification. Je les ai vus, elle au piano, lui dans son fauteuil d'infirme, échanger des regards plus signifiants que des paroles (A. Daudet, Pte paroisse, 1895, p. 98).Wagner a écrit que « là où les autres arts disent: cela signifie, la musique dit: cela est »; mais il ne cesse de vouloir que la musique soit signifiante; au point qu'il décrète que la symphonie en la signifie « l'apothéose de la danse », ce qui eût peut-être fort surpris Beethoven (Benda, Fr. byz., 1945, p. 282). B. − LING. Qui est porteur de signification, qui a du sens, qui fonctionne en tant que signe. Structure, unité signifiante. L'art de la prose s'exerce sur le discours, sa matière est naturellement signifiante: c'est-à-dire que les mots ne sont pas d'abord des objets, mais des désignations d'objets (Sartre, Litt., 1948, p. 26).Les éléments qui constituent l'écriture sont des signes graphiques dont la structure est analogue à celle des signes linguistiques, c'est-à-dire qu'ils sont composés d'une expression signifiante et d'un contenu (Alarcos-Llorachds Langage, 1968, p. 518). III. − Subst. masc., LING. [P. oppos. à signifié] Partie formelle, matérielle et sensible du signe. Le lien unissant le signifiant au signifié est arbitraire, ou encore, puisque nous entendons par signe le total résultant de l'association d'un signifiant à un signifié, nous pouvons dire plus simplement: le signe linguistique est arbitraire (Sauss.1916, p. 100).Le lien qui unit signifiant et signifié est nécessaire: dans la conscience du sujet parlant français, le signifiant bœuf (c'est-à-dire l'image acoustique du groupe de sons böf) évoque nécessairement le concept de bœuf et le concept déclenche nécessairement l'image acoustique böf. « Le signifiant est la traduction phonique du concept; le signifié est la contrepartie mentale du signifiant » (E. Benveniste ds Perrot, Ling., 1953, p. 112). − P. anal., SÉMIOL. Le signifiant (du mythe). On retrouve dans le mythe le schéma tri-dimensionnel dont je viens de parler: le signifiant, le signifié et le signe. Mais le mythe est un système particulier en ceci qu'il s'édifie à partir d'une chaîne sémiologique qui existe avant lui: c'est un système sémiologique second. Ce qui est signe (...) dans le premier système devient simple signifiant dans le second (R. Barthes, Mythologies, 1957, p. 221). Prononc. et Orth.: [siɳifjɑ
̃], fém. [-ɑ
̃:t]. Att. ds Ac. 1798-1878. Étymol. et Hist. 1. a) 1344 subst. « celui qui fait connaître une chose » (doc. ds Gdf.); b) 1553 adj. « qui marque ce qu'une personne ou une chose veut dire » (Bible Gérard, Corinthiens, 14c); 2. 1910 ling. (Saussure, Cours de ling. gén., éd. R. Engler, t. 1, p. 151). Part. prés. de signifier*. Fréq. abs. littér.: 80. Bbg. Engler 1968. − Moyaert (P.). [...] Signifiant et signifié ... Cah. Inst. Ling. Louvain. 1979, t. 5, n o3, pp. 44-55. − Pierson (J. L.). Langue - parole? Signifiant - signifié - signe? Studia Linguistica. 1963, t. 17, pp. 13-15. − Rey-Debove (J.). Le Métalangage. Paris, 1978, pp. 116-118. |