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SIGNALER, verbe trans.
A. − Empl. trans.
1. Signaler qqc.
a)
α) Qqn signale qqc.Indiquer, annoncer par un signal. Il arrêta la sonnerie, il sortit pour signaler le train par deux sons de trompe (Zola,Bête hum., 1890, p. 32).Davis dit au matelot (...) de placer dans la mature les feux réglementaires pour signaler l'avarie du navire (Peisson,Parti Liverpool, 1932, p. 185).
β) Qqc. signale qqc.Indiquer, annoncer. Les postillons s'arrêtèrent non loin du feu fixe qui signale l'entrée du port (Verne,Enf. cap. Grant, t. 2, 1868, p. 254).De temps en temps, les périodes vaselineuses de George Allory m'arrivaient. J'en recueillais le sens fugitivement. Elles opéraient sur les démarches de mon esprit comme sur l'automobiliste la vue des écriteaux qui signalent les dangers (Romains,Hommes bonne vol., 1939, p. 96).
b) P. ext. Indiquer, manifester, être la marque de. Les bruits confus qui, dans une ville, signalent l'activité des rues, le travail des métiers, le mouvement du port (Toepffer,Nouv. genev., 1839, p. 96).Allons donc à la rencontre, la chienne, la chatte et moi, de la grande couleur violette qui signale l'Est et qui monte de la mer (Colette,Naiss. jour, 1928, p. 26).
c) En partic. Caractériser en rendant remarquable. L'honneur et l'amour, la bravoure et la pitié sont les sentiments qui signalent le christianisme chevaleresque (Staël,Allemagne, t. 2, 1810, p. 133).Ce jeune homme, doué de cette tournure extraordinaire et bizarre qui signale les natures artistes, frappa vivement Lucien (Balzac,Illus. perdues, 1839, p. 299).Rien de particulier n'avait signalé cette journée (Pergaud,De Goupil, 1910, p. 254).
2.
a) Signaler qqc. (à qqn)
α) Qqn signale qqc. (à qqn).Faire connaître en attirant l'attention, faire remarquer. Signaler une faute. Je puis vous y signaler plusieurs fautes de français. Vous avez mis observer pour faire observer, et malgré que (Balzac,Illus. perdues, 1839, p. 224).Parmi les aquarelles les plus belles, il faut signaler ce grand dessin rehaussé de Millet, dont on ne parle pas assez: Le repos des moissonneurs (Lhote,Peint. d'abord, 1942, p. 65).
[P. méton. du suj.] :
1. Cela m'irrite et, en même temps, cela me confirme dans mes appréhensions, de ne pouvoir reconstituer le drame de la forêt... Si encore l'enquête judiciaire avait signalé les traces fraîches d'une voiture sur les feuilles mortes et sur la bruyère, aux alentours?... Mais non... L'enquête ne signale rien de tel... Elle signale le viol et le meurtre d'une petite fille, voilà tout... Mirbeau,Journal femme ch., 1900, p. 176.
Signaler (à qqn) que + ind.Faire connaître, observer, remarquer que. Tant j'étais émue, j'ai oublié de signaler que tout n'était pas dans mon sac (Breton,Nadja, 1928, p. 92).Karlitch lui avait signalé que Krefeld prenait sans cesse des photos (Malraux,Espoir, 1937, p. 522).
Loc. Rien à signaler (abrév. R.A.S.). [Formule utilisée (à l'origine par les militaires) pour mentionner qu'aucun événement digne d'être signalé ne s'est produit] Moteur: rien à signaler (Saint-Exup.,Courr. Sud, 1928, p. 12).Sur le reste du front, rien à signaler (Foch,Mém., t. 1, 1929, p. 158).
β) Qqc. signale qqc.Être le signe, la manifestation de. Changements qui signalent une évolution. Les violences qui avaient signalé les commencements de la Révolution s'étaient promptement apaisées (Staël,Consid. Révol. fr., t. 1, 1817, p. 301).Voici les symptômes qui ont signalé ce changement dans la direction de mes travaux. Dès le matin, j'attends; dès deux heures, le cœur me bat (Toepffer,Nouv. genev., 1839, p. 140).
b) Signaler qqn.Désigner, faire connaître, faire remarquer. Les galanteries [du comte de Clermont], mises en relief par sa qualité de prince du sang et par le contraste avec son état d'abbé, ne l'avaient que trop signalé de bonne heure (Sainte-Beuve,Nouv. lundis, t. 11, 1867, p. 117).Le sergent se redresse, met ses mains autour de sa bouche d'un geste vif et précis; il crie: « Signalez les blessés! » De tous côtés, des voix faibles lui répondent (Sartre,Mort ds âme, 1949, p. 219).
[Constr. avec un compl. prép. à désignant un jugement moral ou esthétique, un sentiment, une attitude] Désigner, proposer comme objet de. Signaler qqn au mépris, à la bienveillante attention de qqn. M. l'abbé Lavalle, curé desservant de Saint-Gervais, que je signale à l'admiration de ses supérieurs et de ses confrères (Bloy,Journal, 1894, p. 155).À cette époque, ses essais successifs pour survoler les Alpes l'avaient signalé à l'attention du grand public (Martin du G.,Thib., Été 14, 1936, p. 24).
[Constr. avec un compl. prép. à désignant une pers. ou un groupe de pers.] Donner le signalement, dénoncer. Signaler qqn à la police. Hutin menaça de le signaler à la direction, s'il ne respectait pas davantage la clientèle (Zola,Bonh. dames, 1883, p. 629).Sacrée garce! Elle m'a glissé entre les doigts au moment du départ. Et pas un ancien copain à l'horizon, qu'est-ce que vous auriez voulu que je fasse? Je ne pouvais tout de même pas la signaler d'autorité au commissaire de La Roche (Bernanos,Mauv. rêve, 1948, p. 983).
[Constr. avec un attribut] Dénoncer. Signaler qqn comme complice. On se plaît à vous signaler comme un ennemi des libertés publiques (Sandeau,Mllede La Seiglière, 1848, p. 220):
2. La consigne était de dénoncer, comme partisan de l'anarchie, quiconque émettait une opinion philosophique en aucun genre: mais, si quelqu'un, parmi les nobles, semblait insinuer que les anciens princes s'entendaient mieux que les nouveaux à la dignité des cours, on ne manquait pas de le signaler comme un conspirateur. Staël,Considér. Révol. fr., t. 1, 1817, p. 119.
B. − Empl. pronom.
1. Empl. pronom. Qqn/qqc. se signale (par qqc.).Se distinguer (en bien ou en mal), se faire remarquer, se distinguer. Almées sur le seuil des lupanars. Deux en blanc rosâtre se signalent de loin au milieu de cette population morne (Fromentin,Voy. Égypte, 1869, p. 69).Encore dans la fleur de la jeunesse, M. Joseph Vernier s'était signalé par plusieurs ascensions audacieuses (France,Vie fleur, 1922, p. 350).
[Constr. avec un compl. prép. à désignant un jugement moral, esthétique, une attitude, un sentiment] Se désigner à. Se signaler à l'attention de qqn. Gustave (...) s'était déjà signalé à l'indignation de sa mère en glissant une aile de poulet dans la poche de son pantalon du dimanche (Aymé,Jument, 1933, p. 160).
2. Empl. pronom. Qqc. se signale (par qqc.).Être remarqué. Le sage Nicolas Cornet (...) dont la prudence hardie se signale dans ces malheureuses dissensions sur le libre arbitre et la grâce (Sainte-Beuve,Port-Royal, t. 2, 1842, p. 154).On sait que, dans l'hémisphère boréal, le mois de février se signale principalement par de grands abaissements de la température (Verne,Île myst., 1874, p. 203).
3. Empl. pronom. réciproque. Se signaler qqc.Se faire remarquer quelque chose l'un à l'autre. Elles s'emportèrent, et tous deux, par des clignements d'yeux, nous nous signalions leur grossièreté (Barrès,Homme libre, 1889, p. 9).
REM.
Signalé, -ée, part. passé en empl. adj.Annoncé, indiqué par un signal. Carrefour, croisement signalé. (Dict. xxes.). Passage à niveau signalé (Lar. Lang. fr.).
Prononc. et Orth.: [siɳale], (il) signale [-ɳal]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1572 seignaller « faire remarquer, montrer » (Ronsard, Franciade, I, 829 ds Œuvres, éd. P. Laumonier, t. 16, p. 70); 1604 signaler (Montchrestien, Aman ds Tragédies, éd. Petit de Julleville, p. 248); 2. 1587 réfl. « se distinguer, s'illustrer » (Lanoue, Discours politiques et militaires, p. 220 ds Littré); 1604 signaler qqc. « faire remarquer, illustrer » (Montchrestien, Hector ds Tragédies, p. 38); 3. 1680 signaler un soldat « décrire les marques qui le font reconnaître » (Rich.); 1798 signaler « donner le signalement d'une personne (par exemple d'un malfaiteur) » (Ac.); 4. 1773 « indiquer par un signal » (J. Bourdé de Villehuet, Manuel des marins ou Explication des termes de mar.). Formé sur signalé*; dés. -er. Fréq. abs. littér.: 1 311. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 1 314, b) 1 626; xxes.: a) 1 964, b) 2 479.
DÉR.
Signaleur, subst. masc.Employé, soldat chargé de la signalisation. Le signaleur, placé à l'entrée d'une section, [reçoit] l'avis que le train qu'il a envoyé dans cette section en est sorti à l'autre extrémité (L'Année électrique, 1885, p. 186).La nuit venue, deux signaleurs bondissent dans le fossé: ils vont rétablir les communications (Bordeaux,Fort de Vaux, 1916, p. 245).Là-haut, dans sa guérite élevée au-dessus des toits, le signaleur du chemin de fer se penchait quelquefois à une vitre crasseuse, et on aurait dit qu'il regardait passer sous lui un peuple de fourmis (Roy,Bonheur occas., 1945, p. 348). [siɳalœ:ʀ]. 1reattest. 1869 (in Année sc. et industr. 1870, p. 139 d'apr. Rob. 1985), 1885 (L'Année électrique, loc. cit.); de signaler, suff. -eur2*.