| SEXE, subst. masc. A. − BIOLOGIE 1. [Chez les humains] Ensemble des éléments cellulaires (spermatozoïdes à chromosome X ou Y; ovules à chromosome X), organiques (prostate, glandes de Cowper, vésicules séminales, canaux excréteurs, pénis, testicules; seins, ovaires, trompes, utérus, vagin, vulve), hormonaux (testostérone; folliculine, progestérone), etc., qui différencient l'homme et la femme et qui leur permettent de se reproduire. Détermination du sexe. Le sexe qui se développe spontanément en l'absence de tout inducteur masculinisant ((...) chromosome Y; (...) hormones mâles), c'est le sexe féminin (F. Magazine, mars 1978, p. 56, col. 2-4): 1. La base de la différence entre les sexes se situe au niveau cellulaire de chaque individu (...). Outre les vingt-deux paires d'autosomes communes aux deux sexes, il existe une paire d'hétérochromosomes: XY chez l'homme, XX chez la femme (...). Le second déterminant biologique est l'existence de gonades (...). Elles produisent non seulement des gamètes différents − ce qui constitue un caractère sexuel primaire − mais aussi des hormones mâles et femelles dont la proportion conditionne le développement des caractères sexuels secondaires...
R. Piret,Psychol. différentielle des sexes, Paris, P.U.F., 1973, p. 117. − Sexe chromosomique, génétique. Ensemble des caractères masculins ou féminins déterminés par la combinaison des chromosomes de l'ovule et du spermatozoïde. [Les] organes génitaux externes (...) vont se modeler conformément au sexe de la gonade qui est (...) le sexe chromosomique dans les conditions normales (Biol.,1965,p. 1236 [Encyclop. de la Pléiade]).Bien que le sexe génétique, celui des chromosomes, soit établi dès le moment de la conception, les embryons humains mâles et femelles sont identiques jusqu'à la fin du deuxième mois de la grossesse. C'est après cette date que surviennent les événements conduisant aux différenciations anatomiques et physiologiques propres aux deux sexes (Le Monde, 3 nov. 1982, p. 11, col. 4).Sexe gonadique. Ensemble des caractères déterminés par la nature, la fonction des glandes mâles ou femelles. Place fondamentale qu'occupe le sexe génotypique en regard du sexe gonadique, germinal ou somatique (Bariéty, Coury,Hist. méd., 1963, p. 760).Sexe hétérogamétique. V. ce mot s.v. hétéro- ex. de Hist. gén. sc. 2. [Chez les animaux] Ensemble des caractères physiques (identiques ou semblables à ceux de l'Homme) qui différencient, dans une espèce, les individus mâles et femelles dont l'union ou le rapprochement permet une des grandes formes de la reproduction. Changement de sexe; séparation des sexes. Swammerdam (...) disséqua le premier les abeilles, précisa définitivement, par la découverte des ovaires et l'oviducte, le sexe de la reine qu'on avait crue roi (Maeterl.,Vie abeilles, 1901, p. 6).L'intersexualité de la Bonellie révèle l'action décisive de substances définies (...). Hartman (1943) considère que toutes les larves ont une bipotentialité sexuelle génotypique équivalente à l'hermaphrodisme et que la détermination du sexe résulte de l'action du milieu (Hist. gén. sc., t. 3, vol. 2, 1964, p. 679).V. asexué ex. 2, inversion ex. de J. Rostand. 3. [Chez les plantes] Ensemble des caractères qui distinguent les organes ou éléments reproducteurs mâles (anthères, anthéridies, etc.) et femelles (pistils, ovaires, etc.) ou les plantes qui portent ces organes. La nature a réuni les organes des deux sexes dans la plupart des fleurs (...) parce que (...) elles ne peuvent communiquer entre elles. Lorsque la nature sépare les sexes dans le même végétal, ou sur des individus différents, comme dans les palmiers, elle emploie les insectes volatiles (...) pour les féconder (Bern. de St-P.,Harm. nat., 1814, p. 325).Les Pins portent les deux sexes sur le même arbre (...). À maturité, les cônes mâles émettent un nuage jaune de grains de pollen (...). Les cônes femelles apparaissent à l'extrémité des jeunes pousses (J.-M. Pelt, Évolution et sexualité des plantes, 1970, p. 86).V. dioïque ex. B. − 1. [Chez les humains] Conformation spécifique permettant de distinguer l'homme et la femme par des signes physiques extérieurs (caractères sexuels primaires et secondaires). Différence des sexes; enfants des deux sexes; sans distinction des sexes/d'âge ni de sexe; être du sexe féminin/masculin; être du même sexe, d'un sexe différent/opposé. La nature n'a pas simplement distingué les sexes par les seuls organes (...), les fibres de la femme sont plus molles, ses muscles moins vigoureux. (...) les diverses parties de la charpente osseuse n'ont pas entre elles les mêmes rapports dans les deux sexes (Cabanis,Rapp. phys. et mor., t. 1, 1808, p. 268).La Nine n'avait pas de hanches (...) pas de gorge (...). De son sexe, ni les flancs larges de la fécondité, ni les saillantes mamelles de la maternité, mais le charme de chatte (Pélalan,Vice supr., 1884, p. 145). ♦ Sexe légal. Sexe qui est déclaré à la naissance et qui figure sur le registre d'état-civil. Voir Le Monde, 8 nov. 1978, p. 13, col. 3. ♦ Sans sexe. Sans signe extérieur dénotant la masculinité ou la féminité. Qu'est-ce donc que le vieux garçon ? (...) l'homme sans sexe (...) et privé de charme pour l'autre sexe, que ce soit par laideur, sécheresse, égoïsme ou froideur (Amiel,Journal, 1866, p. 515).La voix sans timbre et sans sexe d'un malade qui réclame sa potion (Laforgue,Moral. légend., 1887, p. 167). 2. [Chez les animaux] Ensemble des caractères corporels externes qui différencient le mâle et la femelle. On peut aussi ranger parmi les organes du sexe féminin les diverses tarières que certains genres, comme les sauterelles, (...) employent pour déposer leurs œufs dans les endroits convenables (Cuvier,Anat. comp., t. 5, 1805, p. 199).Lorsqu'une vache met bas des jumeaux de sexes opposés, le mâle est normal, tandis que la femelle est anormale. Elle a les organes sexuels nettement masculinisés (Cuénot, J. Rostand,Introd. génét., 1936, p. 44). 3. P. anal. [À propos de Dieu, d'une divinité] Il raille ces dieux du paganisme, au sexe varié, qui se multipliaient par voie de génération charnelle (Théol. cath.t. 4, 11920, p. 1065).V. mariste ex. de Michelet. − Parfois avec une nuance iron. Sexe des anges. Genre indéfinissable. Elle eût aimé (...) que je fusse une fille pour de vrai (...). Le ciel ne l'ayant pas exaucée, elle s'arrangea: j'aurais le sexe des anges, indéterminé mais féminin sur les bords (Sartre,Mots, 1964, p. 84). ♦ Au fig. Discuter du sexe des anges. Discuter de questions alambiquées, oiseuses. Ils (...) m'ont taxé de byzantinisme tout de même que si j'avais discuté du sexe des anges (Lancelot,Déf. de la lang. fr.ds Le Temps, 6 oct. 1938). 4. P. anal. Ce qui évoque les différences morphologiques de l'homme et de la femme, du mâle et de la femelle. Le dessin est le sexe masculin de l'art; la couleur en est le sexe féminin (Ch. Blanc, Gramm. arts dessin, 1876, p. 21).Cet univers (...) où ses yeux distinguaient de préférence les clochers, les pins, les pics, les attributs masculins, changeait peu à peu de sexe, (...) lui offrait des collines semblables à des gorges, et des ravines d'ombre (Giraudoux,Bella, 1926, p. 231). C. − 1. [Chez les humains] Organes génitaux externes intervenant dans les rapports et la procréation (pénis et testicules; vulve). Avec autorité il mit son sexe dans ma main; je le flattai sans enthousiasme et Scriassine dit avec reproche: − Tu n'as pas un vrai amour pour le sexe de l'homme (...). Je pensais: « Comment aimer ce morceau de chair si je n'aime pas tout l'homme? (...) » (Beauvoir,Mandarins, 1954, p. 74).V. jouisseur ex. de Arnoux: 2. ... un duvet de rousse faisait de son corps un velours; tandis que, dans sa croupe et ses cuisses de cavale, dans les renflements charnus creusés de plis profonds, qui donnaient au sexe le voile troublant de leur ombre, il y avait de la bête.
Zola,Nana, 1880, p. 1271. − P. méton., domaine de la représentation. Un programme où était représentée une femme nue, dont le sexe était légèrement creusé dans le gaufrage polisson (Goncourt,Journal, 1889, p. 1079). ♦ P. anal. La roue de fortune qui tourne, traversée par le caducée, sexe dressé en son centre, pivot fouisseur de la création (Abellio,Pacifiques, 1946, p. 318). 2. [Chez les animaux] Organe de la reproduction. Quatre combinaisons différentes d'organes. 1 Des sexes séparés avec accouplement; plusieurs gastéropodes (...) 4 Des sexes réunis, et se fécondant dans le même individu, ou l'hermaphroditisme parfait (Cuvier,Anat. comp., t. 5, 1805, p. 164).Un sexe barbelé, comme une épée de feu, lui perfore les flancs pour le viol (...) que toutes les Nyctalettes subissent quand les sèves montantes ont enfiévré (...) le sang ardent des mâles féroces aux sexes cruels, par qui se perpétue l'œuvre auguste des maternités douloureuses (Pergaud,De Goupil, 1910, p. 86). D. − P. méton. [Chez les humains] 1. Surtout au sing. Qualité de masculinité ou de féminité attribuée à tel (aspect d'un) individu d'après un ensemble de critères physiques, psychiques, comportementaux, sociaux. Faiblesse de son sexe. Que la femme soit différente de l'homme, que le cœur et l'esprit aient un sexe, je n'en doute pas. (...) la femme sera toujours plus artiste et plus poëte dans sa vie, l'homme le sera toujours plus dans son œuvre (Sand,Hist. vie, t. 4, 1855, p. 93): 3. L'émotivité est caractéristique du sexe féminin; l'agressivité, du sexe masculin. L'émotivité est en relation avec les mécanismes physiologiques inhérents à la nature féminine, comme avec la pression socio-culturelle. Quant à l'agressivité, elle a également une base physique. Tolérée par la société, qui la considère comme un mode d'existence et d'expression spécifiquement masculin, elle se remarque dès l'enfance, dans les jeux et les querelles.
R. Piret,Psychol. différentielle des sexes, Paris, P.U.F., 1973, p. 120. − P. anal. Ce qui évoque les différences mentales de l'homme et de la femme. Marivaux disait que le style a un sexe et qu'on reconnaissait les femmes à une phrase (Chamfort,Caract. et anecd., 1794, p. 168).Cher camarade. J'oublie l'e féminin, car le mot camarade n'a pas de sexe (Flaub.,Corresp., 1847, p. 425). − Deuxième sexe. [Notamment p. allus. à l'ouvrage de S. de Beauvoir, Le Deuxième sexe, 1949] Sexe féminin, féminité, condition des femmes. Si les personnes du deuxième sexe pouvaient se retirer un instant. − Comment donc, dit Zazie en ricanant (Queneau,Zazie, 1959, p. 81).Notre sexe, considéré comme « deuxième sexe » socialement parlant, est en fait sexe premier biologiquement parlant (F Magazine, mars 1978, p. 56, col. 2-4).V. supra ex. de F Magazine. − Troisième sexe. Synon. de homosexualité.Je ne mène pas là Votre Seigneurie, (...) car c'est le quartier des tantes (...) qu'est-ce? − C'est le troisième sexe (Balzac,Splend. et mis., 1847, p. 541).Magnus Hirschfeld, médecin berlinois, propose pour l'homosexualité le terme de troisième sexe et demande pour les homosexuels la protection légale, ce qui contribue à diffuser la perversion en Allemagne (A. Morali-Daninos,Hist. des relations sexuelles, 1963, p. 67). Rem. Dans certains textes du xixes., cette loc. sert à évoquer des qualités angéliques, une pureté quasiment asexuée, un certain manque de féminité. Prud'hon (...) a su fondre dans leur beauté [des anges, dans l'Assomption] toutes les grâces du jeune homme et de la jeune fille et créer (...) un troisième sexe plus parfait que les deux autres (Gautier, Guide Louvre, 1872, p. 19). Tu es le malin des malins, tu as trouvé le troisième sexe, le mode angélique, ni mâle ni femelle, pas même châtré (Bloy, Femme pauvre, 1897, p. 46). 2. Surtout au plur. Ensemble des personnes appartenant au même sexe. Attrait, rapports, relations, union des sexes. L'un des sexes a accaparé les fonctions affectives et l'autre les fonctions intellectuelles. À voir (...) les femmes s'occuper d'art et de littérature comme les hommes, on pourrait croire (...) que les occupations des deux sexes tendent à redevenir homogènes. Mais (...) la femme apporte sa nature propre (Durkheim,Divis. trav., 1893, p. 23).Égalité des sexes devant la loi. « La loi garantit à la femme, dans tous les domaines, des droits égaux à ceux de l'homme » (Vedel,Dr. constit., 1949, p. 324): 4. Bientôt, se retirant dans un hideux royaume,
La femme aura Gomorrhe et l'Homme aura Sodome,
Et, se jetant, de loin, un regard irrité,
Les deux sexes mourront chacun de son côté.
Vigny,Destinées, 1863, p. 116. − Sexe faible, femelle, féminin. Ensemble des femmes. Les poètes, en parlant des femmes, les qualifient volontiers de sexe faible: c'est sexe de fer qu'il faudrait dire. Les voit-on jamais demander grâce au bal? Et quand elles s'y sont démenées, (...) ne sont-elles pas toujours prêtes à recommencer le lendemain! Sexe faible! Le sexe fort n'en ferait pas autant (Reybaud,J. Paturot, 1842, p. 196).Ainsi le sexe féminin Se dessine dans ma pensée: Magique, doucereux, bénin, Le cœur sec et l'âme glacée (Rollinat,Névroses, 1883, p. 120).Cette volonté de plaire a fait (...) comparer le littérateur au sexe femelle, avec ses coquetteries, ses manœuvres pour capter l'attention, ses vanités, ses jalousies (Benda,Fr. byz., 1945, p. 161).V. féminin I B 1 ex. de Faral. ♦ [Avec une nuance iron.] Sexe enchanteur. Même sens. Le bonheur n'est que dans l'inconstance, (...) ce sexe enchanteur qui nous captive aurait de faibles droits à nos hommages, si ses attraits étaient trop uniformes; (...) si la figure de toutes les femmes était jetée au même moule, ce moule serait le tombeau de l'amour (Bichat,Rech. physiol. vie et mort, 1822, p. 62).Beau sexe. Même sens. À aucune autre époque le beau sexe n'a mieux mérité d'être appelé le bon sexe: ce qui n'empêche pas que ce bel et bon sexe ne fournisse (...) un très-honnête contingent de défauts (Jouy,Hermite, t 4, 1813, p. 104).V. beau I A 1 a et ex. 7. Rem. La docum. offre diverses var. de ces loc. Elle méconnaît la douceur, la bonté, Devoir d'un sexe aimable, et son autre beauté (Legouvé, Mort Henri IV, 1806, i, 2, p. 344). Le joli sexe, c'est à quoi j'ai la tête, (...) une fille admirable, cette Angiola! (Larbaud, Barnabooth, 1913, p. 206). ♦ Le sexe, vx ou parfois iron. M. me disait qu'il s'était toujours bien trouvé des maximes suivantes sur les femmes: parler toujours du sexe en général; louer celles qui sont aimables; se taire sur les autres (Chamfort,Caract. et anecd., 1794, p. 146).Cette activité secourable et galante que développe si vite chez les Français la vue du sexe en détresse (Toepffer,Nouv. genev., 1839, p. 408). − Sexe fort, mâle, masculin. Ensemble des hommes. Un homme lucide lit dans n'importe quelle femme à livre ouvert (...). Mais la plus lucide des femmes a beau tourner autour du sexe mâle, regarder furtivement, écouter à ses portes, l'homme reste pour elle impénétrable (Montherl.,Démon bien, 1937, p. 1275).V. fort1I A 1 et ex. de Giraudoux. ♦ P. plaisant. Sexe laid. V. laid I A 2 a ex. de About. 3. Ce qui est relatif aux rapports charnels des sexes, à l'activité du sexe en tant qu'organe de plaisir. Synon. érotisme, libido, sensualité.L'auteur [George Eliot] a beau être positiviste, elle croit au diable, et le diable, pour elle, c'est le sexe. C'est un fétichisme à rebours. Nous avons vu depuis des écrivains rendus idiots par la fascination de la sexualité. Les deux phénomènes sont également suspects (Green,Journal, 1957, p. 346): 5. Vous qui avez décrit (...) la vapeur d'illusions soulevée en nous par le désir physique, ce vertige du sexe (...), vous ne me jugerez pas monstrueux d'avoir senti (...) cette ivresse s'en aller avec la possession. (...) une heure arriva où, lassés de caresses: moi, alangui de volupté; elle, épuisée d'émotions, nous nous laissâmes aller à nous reposer...
Bourget,Disciple, 1889, p. 194. − P. anal. Les parfums errants de la sève en travail, (...) la complicité des petits nids cachés (...) les soupirs sortant des choses, (...) tout ce mystérieux éveil d'avril et de mai, c'est l'immense sexe épars (Hugo,Homme qui rit, t. 2, 1869, p. 157). − [Avec une valeur euphémique] Choses du sexe. Questions touchant à l'amour physique. Le peu qu'elle avait pu entrevoir de l'amour (...) ne lui éclairait pas nettement les choses du sexe (...). Elle ne croyait pas, comme Agnès, qu'on accouchât par l'oreille, mais par (...) le nombril (Michelet,Journal, 1860, p. 578). − Empl. adj. Synon. de érotique, sexy.Elle était jolie? (...) Oui... assez belle femme et surtout très sexe. À la voir et même à l'usage, l'idée ne me serait pas venue qu'elle pût être l'épouse d'un magistrat (Aymé,Tête autres, 1952, i, 12, p. 81). REM. 1. Sexeur, subst. masc.,aviculture. Professionnel chargé de déterminer le sexe des poussins. Les sélectionneurs ont fait en sorte que l'on puisse reconnaître le sexe à la couleur du duvet: la poulette est rouge, le coquelet blanc. On évite ainsi de recourir à une main-d'œuvre spécialisée: les sexeurs de poussins (Le Monde, 3 juill. 1979, p. 32, col. 2). 2. Sexonomie, subst. fém.,biol. Étude des facteurs qui déterminent la constitution des sexes et leur répartition. (Dict. xxes.). 3. Sexo-thérapeute, subst.,méd. Médecin spécialisé dans le traitement des difficultés sexuelles. La médecine (...) peut déjà se prévaloir de beaux succès. En éduquant leurs patients à demander et à donner le plaisir, les sexothérapeutes n'ont pas sauvé des couples (...): ils leur ont permis de vivre plus pleinement (Le Point, 1er juill. 1974, p. 59, col. 2-3). Prononc. et Orth.: [sεks]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. 1. Ca 1200 sex « les organes génitaux » (Dialogue Grégoire, éd. W. Foerster, p. 17: alsi com il n'eust pas de sex nature en son cors); 1457 sexe (Arch. nat., JJ 189, pièce 225 ds La Curne et Du Cange, s.v. sexus); 1718 (Le Roux, p. 477); au xixes.: 1863 (Flaub., Salammbô, t. 2, p. 107); 2. a) 1269-78 « ensemble des caractères organiques permettant de distinguer le mâle et la femelle » (Jean de Meun, Rose, éd. F. Lecoy, 4350: .II. persones [...] de divers sexe); b) 1938 le sexe des anges (Lancelot, loc. cit.); c) 1964 sexe légal (Rob.); 3. 1351 « ensemble des caractères physiques, psychiques et sociaux qui distinguent les hommes des femmes » (Ordonn. des Rois de France, t. 2, p. 407: par empeschement de maladie, de aage, ou de sexe); 4. a)
α) ca 1380 sexe femenin « ensemble des individus de sexe féminin » (Jean Lefevre, trad. La Vieille, éd. H. Cocheris, p. 13: ce très doulx sexe femenin); 2emoit. xves. (Cy parle de Judith ds Brunet Latin, Trésor, éd. P. Chabaille, p. 631: par la main de fraile sexe femenin [ici, avec valeur individualisante] il a esté occis [Holopherne]); 1546 sexe fragil (Rabelais, Tiers livre, chap. 32, éd. M. A. Screech, p. 226: un sexe tant fragil, tant variable); 1580 sexe imbecile « sexe faible » (Garnier, Antigone, éd. W. Foerster, 1568), 1601 sexe foible (P. Charron, Sagesse, éd. 1797, l. 3, chap. 14, p. 561); 1800 (Bonald, Essai analyt., p. 194: l'oppression du sexe foible); 1646 beau sexe (Maynard, Poésies, éd. F. Gohin, 1927, p. 98: tout le beau sexe vous admire); 1949 Le Deuxième sexe (Beauvoir, [titre]);
β) 1580 absol. le sexe « les femmes » (Montaigne, Essais, II, 8, éd. Villey-Saulnier, p. 397); b) 1475 sexe masculin « ensemble des individus de sexe masculin » (Arch. Lille 12118, f o23 v ods IGLF); 1842 sexe fort (Reybaud, J. Paturot, p. 196); 1857 sexe laid (About, Roi mont., p. 288); c)
α) 1817 troisième sexe « femmes dépourvues de féminité » (Staël, Consid. Révol. fr., t. 2, p. 434);
β) 1847 troisième sexe « les homosexuels » (Balzac, loc. cit.); 5. 1856 « sexualité » (Michelet, Journal, p. 302: le désir aigu du sexe). B. 1. 1546 bot. (Rabelais, Tiers livre, chap. XLIX, éd. M. A. Screech, p. 330: en plusieurs plantes sont deux sexes, masle et femelle); 2. 1580 zool. (Montaigne, op. cit., II, 12, p. 470: des bestes de leur sexe). C. 1958 biol. sexe génétique (Garnier-Del.); 1963 sexe gonadique (Bariéty, Coury, loc. cit.); 1964 sexe chromosomique (Lar. encyclop.). Empr. au lat.sexus « sexe, ensemble des caractères physiques permettant de distinguer le mâle et la femelle (aussi en bot.); p. méton., ensemble des individus de l'un ou l'autre sexe; organes génitaux ». Au sens A 1 (sex nature); cf. le lat. médiév. sexus naturae (ixes., CGL t. 2, 183, 21) et FEW t. 11, p. 560b, note 1. Fréq. abs. littér.: 1 967. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 3 712, b) 3 866; xxes.: a) 1 816, b) 2 033. DÉR. Sexage, subst. masc.,aviculture. Opération consistant à déterminer le sexe des poussins dès l'éclosion. Un spécialiste procède au sexage (= détermination du sexe), opération délicate exigeant un examen de l'intérieur du cloaque (P. Vincent,Sc. nat., classe de Première M', 1962, p. 199).− [sεksa:ʒ]. − 1reattest. 1962 id.; dér., au moyen du suff. -age*, du verbe sexer « déterminer le sexe de », dér. de sexe. Cf. sexé « dont on a reconnu le sexe » (1967 R. Garetta, Le sexage des poussins ds Le Chasseur fr., janv.: poussins d'un jour, sexés); sexeur « celui qui détermine le sexe des jeunes volailles » (1954, Nomencl. des métiers, p. 5); cf. également l'angl. to sex « déterminer le sexe de » (1884 ds NED). BBG. − Quem. DDL t. 17, 25. |