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SEQUIN, subst. masc.
A. −
1. NUMISM. Ancienne monnaie d'or de Venise, qui avait cours dans différents États italiens et dans le Levant. Je vis, comme l'on voit les Fortunes des fresques, Un jeune homme penché sur la bouche d'un puits. Il jetait, par grands tas, dans cette gueule noire, Perles et diamants, rubis et sequins d'or (Gautier, Poés., 1872, p. 296).Le pacha regarde la bête magnifique et fait presque timidement son offre: « Mille sequins d'or? » Le marché est conclu et l'homme emporte son trésor (David, Cybern., 1965, p. 144).
2. Colliers, parure... de sequins (notamment dans les États barbaresques et dans le Levant). Parure faite de pièces de monnaie d'or que les femmes portaient en diadème, autour de la tête ou en pectoral. Tout un été, son dernier été, elle le passa dans notre jardin (...) à lire et relire les délicates histoires d'amour du romancier [Herschel], une entre toutes: « La Brodeuse d'or » (...) dont elle s'amusait à copier et porter le costume, la veste de velours pailleté et la coiffure de sequins sur ses longues nattes (A. Daudet, Pte paroisse, 1895, p. 84).
En appos. La farandole se déroulait avec des fantaisies de costume, jupons voyants et courts, bas rouges à coins d'or, vestes pailletées, coiffures sequins, de madras, aux formes italiennes, bretonnes ou cauchoises, d'un beau mépris parisien pour la vérité locale (A. Daudet, N. Roumestan, 1881, p. 261).
B. − MODE. Petit disque de métal doré ou argenté que l'on coud sur un vêtement en guise d'ornement. Foulard, jupe à sequins. Mais la grande mode, surtout, ce sont les robes semées de sequins dans les garnitures (J. femmes, mars 1847, p. 141).
Prononc. et Orth.: [sεkε ̃]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1400 essequin désigne une monnaie (Exéc. test. de Jehan Douchiel, 19 juill., A. Tournai ds Gdf. Compl.); 1532 sequin (Inventaire des objets d'art composant la succession de Fl. Robertet ds Mém. Sté Antiquaires de France, t. 30, p. 30: sequins de Turquie); ca 1534 désigne une monnaie vénitienne (Relation de Terre Sainte (1533-1534) par Greffin Affagart, éd. J. Chavanon, Paris, 1902, p. 26 d'apr. R. Arveiller ds Z. rom. Philol. t. 106, p. 55: ducatz seguins); 1817 désigne cette monnaie utilisée comme ornement dans la toilette (Stendhal, Hist. peint. Ital., t. 2, p. 96). Prob. empr. à l'ital. zecchino qui, bien que n'étant att. que dep. 1543 à Venise, désigne une monnaie frappée à Venise en 1280 (v. DEI et Prati), dér. de zecca « lieu où l'on frappe les monnaies », empr. à l'ar. sikka « poinçon, coin, monnaie ». V. aussi FEW t. 19, p. 158b et Cor.-Pasc., s.v. ceca. Fréq. abs. littér.: 101. Bbg. Hope 1971, pp. 221-222. − Hotier Cirque 1973 [1972], p. 127. − Wind 1928, p. 38, 142.