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SEPTEMBRE, subst. masc.
A. −
1. Neuvième mois de l'année civile, comptant trente jours. Avant les labours d'hiver, la Beauce, à perte de vue, se couvrait de fumier, sous les ciels pâlis de septembre (Zola, Terre, 1887, p. 403).Septembre était doux comme un printemps. Les soirées, au jardin, se prolongeaient dans la nuit lumineuse et tiède (Martin du G., Devenir, 1909, p. 129).
SYNT. En septembre; dès septembre; au mois de septembre; au début, à la fin, vers la fin de septembre; fin septembre; septembre dernier, prochain; un jour, un matin, un soir, une nuit de septembre; les premiers, les derniers jours de septembre; soleil de septembre; session de septembre d'un examen.
2. Loc. et expr. Croix de septembre. V. croix II A 2.Notre-Dame de septembre. Le 8 septembre, fête de la Nativité de la Vierge Marie. C'était Notre-Dame de septembre et ceux qui ne buvaient pas dans les auberges priaient la Vierge Noire de Verdelais (Mauriac, Journal 1, 1934, p. 24).Purée de septembre (vx, fam.). V. purée B 2.
Dicton. Voici « septembre, le mai de l'automne, il faut le prendre comme Dieu le donne » [Bresse] (Menon, Lecotté, Vill. Fr., 2, 1954, p. 64).
B. − HISTOIRE
1. Journées, massacres de septembre. Épisode de la Révolution française marqué par le massacre de détenus dans les prisons de Paris du 2 au 6 septembre 1792. Synon. septembrisades.Mes sœurs et ma femme étaient revenues en Bretagne, après les massacres de septembre; elles avaient eu beaucoup de peine à sortir de Paris (Chateaubr., Mém., t. 1, 1848, p. 428).V. journée B ex. de Dumas père.
2. 22 septembre 1792. Premier jour de l'An I de la République en France; date de la fondation de la République en France. Le temps ouvrait un nouveau livre à l'histoire, et nous avons décrété que l'ère française daterait du 22 septembre 1792, jour où le soleil arrive à l'équinoxe vrai d'automne, en entrant dans le signe de la Balance (Erckm.-Chatr., Hist. paysan, t. 2, 1870, p. 285).
3. Lois de septembre. Lois votées en France après l'attentat de Fieschi (juillet 1835) et réprimant plus sévèrement les délits de presse et l'offense au roi. Les lois de septembre, on a beau dire, sont infiniment trop douces! Moi, je voudrais des cours martiales pour bâillonner les journalistes! (Flaub., Éduc. sent., t. 1, 1869, p. 202).
4. Le 4 septembre. Jour de l'année 1870 marqué par la chute du Second Empire et par la formation d'un gouvernement provisoire avant l'instauration de la IIIeRépublique. Le lendemain, c'était le 4 septembre, l'effondrement d'un monde, le second Empire emporté dans la débâcle de ses vices et de ses fautes (Zola, Débâcle, 1892, p. 497).
[Avec ell. de l'art. déf. et du chiffre] M. Ernest Feydeau ayant été frappé de paralysie, fut inscrit, sous l'Empire, au budget du Ministère des Beaux-Arts pour une pension annuelle de cinq mille francs. Le gouvernement de septembre supprima cette pension. M. Thiers envoya à M. Feydeau quatre mille francs le 31 décembre dernier (Flaub., Corresp., 1872, p. 47).
5. Septembre noir. Mois de septembre 1970 au cours duquel eut lieu le bombardement des centres de résistance palestiniens par l'aviation jordanienne. Palestiniens (...) fuyant la Jordanie en 1970, après le « Septembre noir » (Le Point, 16 oct. 1978, p. 93, col. 3).[P. réf. à cet événement] L'État libanais ne pouvait pas entreprendre un « Septembre noir » à Beyrouth parce qu'il aurait trouvé contre lui non seulement les Palestiniens mais la majorité musulmane (Le Nouvel Observateur, 23 févr. 1976, p. 76, col. 2).
Prononc. et Orth.: [sεptɑ ̃:bʀ ̥]. Seul Passy 1914 [sεtɑ ̃:bʀ] ou [sεpt-]. V. sept. Étymol. et Hist. 1119 « neuvième mois de l'année » (Philippe de Thaon, Comput, éd. I. Short, 791). Empr. au lat.september « id. », l'année romaine commençant en mars; dér. de septem, v. sept. Fréq. abs. littér.: 5 598. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 6 857, b) 9 867; xxes.: a) 9 421, b) 7 002.
DÉR.
Septembral, -ale, -aux, adj.,littér. De septembre; qui a certaines caractéristiques propres à ce mois. 30 août 1890. (...) J'ai envie de galoper dans ce bon vent septembral et frais sur un dos de licorne à travers un bois (Valéry, Lettres à qq.-uns, 1945, p. 18).Purée septembrale. V. purée B 2. [sεptɑ ̃bʀal]. Plur. masc. [-o]. 1resattest. a) 1534 purée septembrale, v. purée, b) 1604 [éd.] saison septembrale (Charron, Discours chrét., Paris, P. Bertault, p. 20); de septembre, suff. -al*.
BBG. Quem. DDL t. 11.