| SENSUALISME, subst. masc. A. − 1. PHILOS. Doctrine philosophique d'après laquelle toute connaissance provient des sensations. Synon. sensationnisme.Il n'y aurait (...) d'existence que sensible, la sensation étant le mode suivant lequel la continuité de quoi que ce soit avec mon corps peut m'être donnée. Là serait le fondement métaphysique du sensualisme (G. Marcel, Journal, 1920, p. 261).Le sensualisme pur engendre inévitablement un doute universel. Si le réel se réduit en effet à l'apparence sensible, comme elle est en perpétuelle contradiction avec elle-même, aucune certitude de quelque ordre que ce soit ne demeure possible (Gilson, Espr. philos. médiév., 1932, p. 24). 2. ESTHÉT. Doctrine d'après laquelle l'essence du beau consiste dans le plaisir, dans ce qui est agréable (d'apr. Foulq. 1971). B. − Rare, littér. [À propos d'une pers.] Caractère sensuel, tendance à rechercher les plaisirs des sens. Synon. sensualité.La classe des privilégiés est, de nos jours, perdue de sensualisme; elle a trouvé, en fait de luxe, des raffinements inouis; elle n'a plus guère d'autre religion que le plaisir (L. Blanc, Organ. trav., 1845, p. XII).Quel régal des yeux, quelle perpétuelle provocation charmante s'en est allée de la société avec le décolletage du XVIIIesiècle (...)! Le décolletage dans la vie usuelle donne la mesure précise du degré de sensualisme d'une société (Goncourt, Journal, 1860, p. 817). Prononc. et Orth.: [sɑ
̃sɥalism̭]. Att. ds Ac. dep. 1878. Étymol. et Hist. 1. 1803 hist. philos. (Boiste); 2. 1841 « recherche des plaisirs des sens » (Flaub., Souv., notes, p. 61). Dér. du lat. chrét. sensualis « relatif aux sens; doué de sensation »; suff. -isme*. Fréq. abs. littér.: 97. |