| SEMEUR, -EUSE, subst. I. A. − [Corresp. à semer A 1] Celui, celle qui sème le grain. Le geste auguste du semeur (Hugo,Chans. rues et bois, 1865, p. 217).Un bon semeur fait la moitié de la récolte. Il faut de l'expérience, de l'observation, et un certain coup de bras (Pesquidoux,Livre raison, 1928, p. 2). ♦ P. métaph. Comme un semeur divin qui sème où Dieu prescrit pour les peuples futurs les moissons de l'esprit (Lamart.,Chute, 1838, p. 969).Seigneur, vous aviez mis parmi nous ce docteur. Il était le semeur, Il était le pasteur, il enseignait d'en haut comme votre vicaire (Hugo,Légende, t. 6, 1883, p. 359). − Parabole du semeur. Parabole où Jésus ,,compare sa parole − la parole de Dieu − à la semence qui tombe en des terrains différemment préparés (...). Il faut semer la parole de l'Évangile`` (Marcel 1938). Ah! qu'il vienne, le Semeur de la parabole, et qu'il jette à pleines poignées la semence de résignation et de solidarité chrétiennes sur cette société moderne (Coppée,Bonne souffr., 1898, p. 119). B. − P. anal. ou au fig. 1. [Corresp. à semer A 2] Arg., pop. Semeur de virgules. ,,Instituteur`` (Sandry-Carr. 1963). 2. [Corresp. à semer A 3] Semeur de troubles, de désordres; semeur de faux bruits, de fausses nouvelles. Vous êtes ici-bas les semeurs de l'effroi (Hugo,Légende, t. 3, 1877, p. 400).Nous avons été deux semeurs de doutes, mon vieil ami (Martin du G.,J. Barois, 1913, p. 549). − [Plus rarement le compl. déterminatif a une valeur positive] Avec la locomotive, semeuse de civilisation (P. Rousseau,Hist. techn. et invent., 1967, p. 350). II. − AGRIC., subst. Machine servant à semer les grains. Synon. semoir. Rem. ,,On dit improprement « semeuse »`` (Forest. 1946). Prononc. et Orth.: [səmœ:ʀ], fém. [-ø:z]. Barbeau-Rodhe 1930: le semeur [ləsmœ:ʀ]. Ac. dep. 1694: semeur, le fém. en 1935. Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1220 masc. semere « celui qui sème » (Gui de Cambrai, Barlaam et Josaphat, 1266 ds T.-L.); 1remoit. xiiies. [ms.] semur (Marie de France, Fables, éd. K. Warnke, XVII, 14, var.); 1875 semeur mécanique (Lar. 19e); b) 1234 fém. semerasse « celle qui sème » (doc. Arch. Moselle ds Gdf.); 1762 semeuse (Encyclop. Planches t. 1, 1, p. 1, Planche 1, 4); 1893 « machine à semer » (DG); 2. fin xiiie-déb. xives. [ms.] p. anal. « celui qui répand quelque chose » semere d'aumosnes (Prière de Théophile, 93b ds T.-L.); 3. ca 1434 semeurs de courrous et de zizanie (Mém. à Isabelle de Bavière, éd. M. Deprez ds Bibl. Ec. Chartes, 6esérie, t. 2, p. 149); mil. xves. [un Cordelier] semeur de bonne doctrine (Journal d'un bourgeois de Paris, éd. A. Tuetey, § 497, p. 234). Dér. de semer*; suff. -eur2*; cf. lat. seminator « semeur », d'où semere (supra ca 1220). Fréq. abs. littér.: 175. |