| * Dans l'article "SECRÉTAIRE,, subst." SECRÉTAIRE, subst. I. − Substantif A. − 1. Subst. masc. a) Vieilli. Celui qui était attaché à un personnage de haut rang pour rédiger des lettres, des dépêches ou transcrire divers textes le plus souvent à caractère officiel. Il devait de l'argent à maître Jean Fleury, clerc notaire et secrétaire du roi (France,J. d'Arc, t. 2, 1908, p. 144). ♦ Secrétaire des commandements. V. commandement I B 3 c. b) Membre de l'administration vaticane préposé à l'expédition des actes officiels. V. bref2ex. 2. 2. Secrétaire d'État a) Subst. masc., vieilli. Secrétaire d'État et des commandements. V. commandement I B 3 c. b) Subst. masc. Titre du collaborateur du Président des États-Unis d'Amérique s'occupant des affaires étrangères. Le Secrétaire d'État exprimait aimablement « son espoir que la splendide assistance et la coopération offertes dans le passé par le haut-commissaire français seraient continuées à l'avenir » (De Gaulle,Mém. guerre,1954, p. 190).Cardinal qui remplit auprès du pape un rôle équivalent à celui de Premier ministre et de ministre des Affaires étrangères. Le secrétaire d'État est réellement [à Rome] le premier ministre. Placé à la tête de l'administration, il correspond avec les nonces apostoliques et les légats, il rend compte au pape des affaires ecclésiastiques et politiques (Stendhal,Rome, Naples et Flor., t. 2, 1817, p. 359). c) Membre du gouvernement dont le rôle et le statut sont variables (tantôt il est rattaché à un ministre, tantôt il est doté de pouvoirs propres, tantôt de pouvoirs délégués) (d'apr. Favr.-Vettr. 1981). 3. Secrétaire d'ambassade, subst. masc. Celui qui était autrefois officiellement chargé de rédiger les dépêches de l'ambassade (d'apr. Ac. 1798-1878); de nos jours, diplomate situé, dans la hiérarchie administrative, entre l'attaché et le conseiller. Nous autres secrétaires d'ambassade, nous ressemblons aux hirondelles qui ne se posent jamais (Mérimée,Double mépr.,1833, p. 90).V. ambassade ex. 8, 9, 10 et ambassadeur ex. 3. B. − Subst. masc. et fém. 1. Personne qui rédige certaines pièces officielles (procès-verbaux, lettres, circulaires, etc.), qui s'occupe de l'organisation et du fonctionnement d'une assemblée, d'une société, d'un organisme. Secrétaire d'une amicale, d'une association, d'une société savante, d'une société de pêche. En sa qualité de secrétaire de la société des gens de lettres, il recevait un grand nombre de lettres de ces messieurs (Goncourt,Journal,1878, p. 1270).Un secrétaire de syndicat, si fanatiquement réformiste qu'il déniait le talent oratoire de Guesde (Sorel,Réflex. violence,1908, p. 80). ♦ Secrétaire perpétuel de l'Académie française, de l'Académie des Sciences. Membre du bureau de la Compagnie élu à vie par ses collègues. Le bureau annuel de l'Institut de France est composé de six membres, qui sont le secrétaire perpétuel de l'Académie française, les présidents des quatre autres académies et le secrétaire perpétuel de l'Académie qui exerce la présidence (Encyclop. éduc.,1960, p. 244). − POL. Premier secrétaire (du parti). Titre du principal responsable de certains partis politiques. Le numéro deux du parti [socialiste], Pierre Mauroy, est accusé par les mitterrandistes de vouloir déstabiliser le premier secrétaire (L'Express,12 juin 1978, p. 82, col. 2). 2. ADMIN. Fonctionnaire, agent ou employé(e) qui dirige certains services ou assure certains travaux administratifs, de rédaction ou d'écritures. Secrétaire général du gouvernement, de la Présidence de la République, de ministère, de préfecture, de mairie; secrétaire d'administration; secrétaire du bureau de l'Assemblée nationale. Le procès-verbal authentique des travaux de la Chambre est (...) signé par le président (...) et par deux secrétaires (Lidderdale,Parlement fr.,1954, p. 127). ♦ Secrétaire(-)greffier. ,,Fonctionnaire chargé de rédiger et de conserver les jugements rendus par une juridiction, d'authentifier les actes judiciaires et d'en donner des copies`` (Barr. 1974). ♦ Secrétaire d'état-major. Militaire employé dans les bureaux de l'état-major. Il faut que je parte. Assez des secrétaires d'état-major et du répugnant ministère (Montherl.,Songe,1922, p. 9). 3. En partic. a) Secrétaire (général(e)). Titre employé dans diverses sociétés privées, dans des organismes privés ou publics; en partic., synon. de directeur administratif. Le secrétaire général assure le secrétariat des Nations Unies. Il prépare les séances (...) et assiste à toutes les réunions de l'Assemblée (Barr.1967). b) Secrétaire d'édition. ,,Dans la presse de province, journaliste chargé de préparer une édition régionale ou locale`` (Voyenne 1967). Secrétaire de (la) rédaction. Dans la presse écrite ou audiovisuelle, journaliste, collaborateur direct du rédacteur en chef, particulièrement chargé(e) de la mise en page. Sainte-Lucie, secrétaire de la rédaction, proposa au poète Dion de le présenter à M. Godet-Laterrasse qui ne manquerait pas de fournir un article (France,Chat maigre,1879, p. 227). C. − Subst. masc. et fém. 1. Personne qui écrit sous la dictée ou qui rédige pour le compte de quelqu'un. Tant d'autres autour de lui vivaient ainsi des miettes de la table des grands, intendants de leurs menus plaisirs, moitié secrétaires et moitié valets (Guéhenno,Jean-Jacques,1948, p. 266). − P. métaph. Mes années sont mes secrétaires; quand l'une d'entre elles vient à mourir, elle passe la plume à sa puînée, et je continue de dicter (Chateaubr.,Mém., t. 2, 1848, p. 286). − P. anal., vieilli. Il y a dans tous les temps un homme de génie qui se fait le secrétaire de son époque: Homère, Aristote, Tacite, Shakspeare, l'Arétin, Machiavel, Rabelais, Bacon, Molière, Voltaire, ont tenu la plume sous la dictée de leurs siècles (Balzac,
Œuvres div., t. 2, 1833, p. 625). 2. Employé(e) chargé(e) de divers travaux (dactylographier du courrier, rédiger du courrier, classer des documents, répondre au téléphone). Secrétaire commerciale, comptable; secrétaire sténodactylo; secrétaire bilingue, trilingue; secrétaire particulier; le patron et sa secrétaire. De vieux messieurs qui dansent avec leur secrétaire, sous l'œil de maîtres d'hôtel mal rasés (Morand,Londres,1933, p. 195). ♦ Secrétaire de direction (souvent au fém.). ,,Collaborateur immédiat d'un chef d'entreprise, d'un directeur ou chef de service, préparant et réunissant les éléments de son travail`` (Mét. 1955). ♦ Secrétaire médical(e). Employé(e) qui assiste un médecin, un dentiste ou travaille dans l'administration d'un établissement de soins. Synon. assistant(e)* médical(e).En France, les secrétaires médicaux ne font pas partie des auxiliaires médicaux et ne sont pas compris dans les professions de santé (Sournia1973). 3. Secrétaire de séance. Personne désignée ou choisie par une assemblée pour rédiger le compte rendu écrit ou le procès-verbal des travaux de cette assemblée. Dans la pratique, le secrétaire de mairie est l'auxiliaire du secrétaire de séance, c'est lui qui enregistre le compte rendu des débats, sous la responsabilité du conseiller municipal désigné comme secrétaire (Fonteneau,Cons. munic.,1965, p. 109). 4. Vieilli. Manuel comportant des modèles de correspondance. Pour que nos lettres n'aient pas l'air d'être empruntées au Parfait secrétaire, il faudra me donner quelques renseignements sur la personne (A. Daudet, Pt Chose,1868, p. 115). II. − Subst. masc., MOBILIER. Meuble à tiroirs où l'on range des papiers, pourvu généralement d'un abattant sur lequel on peut écrire. Secrétaire en acajou, en bois de rose; secrétaire à cylindre, en marqueterie; secrétaire Empire. Le bas du secrétaire est fait comme celui d'un chiffonnier; il contient ordinairement trois tiroirs placés de la même manière (Nosban,Manuel menuisier, t. 2, 1857, p. 94).Ce jour-là, au dîner, je demandai à mon père ce que c'était qu'un secrétaire (...) ma mère me dit que c'était un petit meuble dans lequel on range des papiers (France,Livre ami,1885, p. 15).V. bonheur-du-jour ex. 1 et cylindre B 1 b ex. de Jouy. III. − Subst. masc., ORNITH. Synon. de serpentaire.L'oiseau nommé secrétaire, quelques autres tels que les grues (...) sont aussi fort intrigués quand on paraît les observer (Boucher de Perthes,Création, t. 4, 1838-41, p. 27).En appos. Les oiseaux des champs ne sont pas plus insouciants (...) ni l'oiseau secrétaire (...) non, il n'y a pas plus insouciant que moi (Cendrars,Lotiss. ciel,1949, p. 154). Prononc. et Orth.: [səkʀetε:ʀ]. Passy 1914 note secretaire [-kʀ
ə-]. La prononc. anc. [-g-] ds Fér. 1768. Barbeau-Rodhe 1930 mon secrétaire [mɔ
̃skʀe-]. Ac. 1694, 1718: secre-; dep. 1740: secré-. Étymol. et Hist. A. 1. Ca 1330 « confident » (Girart de Roussillon, 42 ds T.-L.); 2. 1370 « personne dont la fonction est de rédiger des lettres pour le compte d'une autre personne » (Miracles de N.-D., éd. G. Paris et U. Robert, XXIX, 1232); spéc. 1370, nov. secrétaire et notaire [du roi] « officier qui signe les lettres expédiées en chancellerie » (Ordonn. des rois de France, 3erace, t. 5, éd. Secousse, p. 327); 1413 a. fribourgeois secroitere de la ville (doc., Arch. Fribourg ds Gdf. Compl.); 1559, 3 avr. conseiller du roy, secrétaire d'estat et de ses finances (Traité de paix entre la France et l'Espagne, Arch. Hte-Garonne, B 1905, fol. CCIX v o); 3. 1690 « manuel contenant des modèles de lettres » le Secrétaire de la Cour (Fur.). B. xives. « lieu où sont déposées des choses précieuses » (Vie de St Evroul, éd. F. Danne, 4076: vont au secretaire, Ou erent tuit le saintuaire. Si ont tost ouverte [...] Ou les reliques reposoient de saint Evroul); 1745 Marseille « meuble où l'on serre des papiers, des valeurs » (Inv. du card. de Belzunce ds Havard t. 4, col. 930). C. 1775 « oiseau dont la huppe rappelle la plume que les secrétaires placent derrière l'oreille » (Valm. t. 8, p. 19, s.v. sagittaire). A empr. au subst. b. lat. secretarius: mil. ves. secretarius sacri consistorii « secrétaire à la cour » (Blaise Lat. chrét.); au Moy. Âge « confident, conseiller privé » (viiies. ds Nierm.), « secrétaire, scribe confidentiel » (xiiie, ibid.). Le titre de secretaire d'estat serait, d'apr. E. Pasquier (1607, Rech. de la France, Paris, Laurent Sonnius, VII, 13, p. 991), la trad. du titre esp. [secratario de Estado, Al.] venu à la connaissance des Français lors de la signature du traité de Cateau-Cambraisis (supra). À l'orig. de B, le subst. lat. secretarium « lieu retiré », à basse époque « salle d'assemblée des juges; tribunal, prétoire » (déb. ives. ds Blaise Lat. chrét.), « sacristie » (fin ive-déb. ves., ibid.); l'empl. adj. est relevé fin vies. « retiré » en parlant d'un lieu (ibid.), de là, le m. fr. lieu secretere « lieu où s'assemblent les échevins d'une ville » (1373 ds Gdf.). B est relevé dès 1230 sous la forme adaptée segreier subst. « chambre retirée » (ca 1230, Péan Gatineau, St Martin, 1355 ds T.-L.). Fréq. abs. littér.: 2 416. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 3 493, b) 3 207; xxes.: a) 3 060, b) 3 735. DÉR. Secrétairerie, subst. fém.a) Vx. Bureau ou service des secrétaires dans une administration. Synon. secrétariat.J'eus été à peine une demi-heure dans le grand salon, que je fus arrêté et conduit dans une des secrétaireries du palais, où je subis un long interrogatoire relativement au nom que je portois (Crèvecœur,Voyage, t. 3, 1801, p. 6).b) Secrétairerie (d'État). Ensemble des services dirigés par le cardinal secrétaire d'État au Vatican. Tu peux nous écrire en toute confiance sous le couvert du nonce, en envoyant tes lettres par Rome. L'ambassadeur de France à Rome se chargera sans doute de les remettre à la secrétairerie d'état (Balzac,Mém. jeunes mariées,1842, p. 224).Le pape, levé à la hâte, se tenait en rochet et en mosette dans la salle de ses audiences ordinaires avec (...) quelques prélats et des employés de la secrétairerie (Chateaubr.,Mém., t. 2, 1848, p. 395).− [səkʀetε
rri]. Barbeau-Rodhe 1930: la secrétairerie [laskʀe-]. Ac. 1718: secretairerie; dep. 1740: -cré-. − 1resattest. a) 1493 secretererie « office, dignité de secrétaire » (Martial d'Auvergne, Vigiles de Charles VII, 2, 201 d'apr. FEW t. 11, p. 374a), b) 1568 secretairerie « bureau, service d'un secrétaire, d'une administration » (Le Roy, trad. Aristote, III, 1, Comment. ds Hug.), 1752 secrétairerie d'Etat (Trév.), c) 1845 « ensemble des employés d'une secrétairerie » (Besch.), d) 1842 secrétairerie d'état [du Vatican] (Balzac, loc. cit.); de secrétaire, suff. -erie*. Dès 1407-08, le dér. en -ie* secrétairie « office de premier secrétaire du roi » (Arch. nat. X1A4787, fol. 236 r ods Mém. Sté de l'hist. de Paris, t. 17, p. 322). BBG. − Quem. DDL t. 11 (s.v. secrétaire du corps législatif; secrétaire-greffier; secrétaire des corps administratifs), 17 (s.v. secrétaire-archiviste), 20 (s.v. table-secrétaire). − Ranft 1908, p. 88. |