| * Dans l'article "MIMÉTISME,, subst. masc." MIMÉTISME, subst. masc. A. − ÉTHOLOGIE. Propriété que possèdent certaines espèces animales ou plus rarement végétales, de ressembler, temporairement ou de façon permanente, par la couleur ou par la structure, au milieu environnant physique ou biologique, avec une finalité (notamment protectrice ou offensive) ou sans finalité apparente. Cette sorte de mimétisme qui fait que certaines fleurs se donnent l'apparence des insectes qu'elles veulent attirer (Proust, Sodome, 1922, p.646).La bécasse use du mimétisme avec un rare bonheur et on peut dire qu'elle cherche d'abord le terrain, sinon la place, où sa couleur se confondra avec celle du milieu ambiant (Vidron, Chasse, 1945, p.58). B. − P. anal. [À propos de l'homme en tant qu'individu social] Comportement de celui qui reproduit plus ou moins inconsciemment les attitudes, le langage, les idées du milieu ambiant ou d'un autre individu auquel il veut ressembler; p. ext. tout phénomène de ressemblance plus ou moins volontaire, de communion, d'identification avec un modèle. Mimétisme de l'acteur, du petit enfant, des foules; mimétisme de classe, de groupe; mimétisme parfait. Un beau voyage, c'est un cas de mimétisme. Gautier épanouit une âme orientale, Stendhal milanaise, Corneille espagnole et M. Taine britannique (Barrès, Voy. Sparte, 1906, p.28).Merveille du mimétisme, cette dame ressemblait à ses belles-soeurs, à son beau-frère, à son mari (...). Elle sentait le vieux cuir comme les uns et la poudre de riz comme les autres (Duhamel, Notaire Havre, 1933, p.99).Parfois, dans ces petits poèmes en prose, les caractères du rêve sont reproduits avec un mimétisme très habile (Béguin, Âme romant., 1939, p.243): −. Les oeuvres d'art obligent à un certain mimétisme: de même que devant un portrait de Degas on devient photographe, devant un Van Gogh légèrement délirant, devant Cézanne, on se sent envahi par un enthousiasme profond et comme silencieux...
Lhote, Peint. d'abord, 1942, p.131. − [À propos d'un acte] Pour qui a oublié le pouvoir communicatif et le mimétisme magique d'un geste, le théâtre peut le lui réapprendre (Artaud, Théâtre et son double, 1938, p.97). REM. Mimétiser (se), verbe pronom. réfl.,éthologie. [Correspond à supra A] Prendre l'apparence du milieu ambiant. Peut-être que je déteignais sur elle, oui, là, au coeur de l'Afrique, en pleine mer, et que, d'instinct, la chère fille pensait intéresser le romancier. Il y a bien des animaux qui se mimétisent! Et pourquoi pas la psychologie d'une femme? (Cendrars, Homme foudr., 1945, p.75).P. métaph. Avec son blocus, ses raids lointains, (...) ses usines qui se mimétisent selon leur entourage ou qui rentrent sous terre, avec tous ses trucs de camouflage et sa machinerie ultra-moderne, la guerre actuelle tient de la magie des Mille et une nuits (Cendrars, Bourlinguer, 1948, p.292). Prononc. et Orth.: [mimetism̭]. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist.: 1874 «faculté que possèdent certains animaux de prendre les apparences des objets qui les entourent» (Lar. 19e); 1906 p. ext. (Barrès, loc. cit.). Dér. sav., avec suff. -isme, du gr. μ
ι
μ
η
τ
ε
́
ο
ς, adj. verbal de μ
ι
μ
ε
ι
̃
σ
θ
α
ι «mimer, imiter». Fréq. abs. littér.: 60. |