| SCORPION, subst. masc. I. A. − ZOOL. Arachnide, le plus primitif des Arthropodes, qui possède quatre paires de pattes et une queue prolongée par un crochet porteur d'un venin parfois mortel. Scorpion du désert, d'eau, de mer; scorpion hideux, noir, venimeux; dard, queue, pinces, piqûre du scorpion. La journée lamentable où semblable au scorpion entouré de feu qui se perce lui-même de son dard empoisonné, Carthage, entourée par Scipion et Massinissa, met elle-même le feu à ses édifices et à ses richesses (Lamart.,Voy. Orient, t. 1, 1835, p. 68).À chaque caillou que l'on dérange, on voit sortir un scorpion avec sa queue recourbée au-dessus de la tête et courant sur ses pattes rapides (Du Camp,Nil, 1854, p. 77). ♦ Huile de scorpion. ,,Huile dans laquelle on a fait mourir des scorpions`` (Ac. 1798-1878). Cette huile de scorpion, dont je frotte cette épée, est portée par une vertu sympathique dans la plaie de ce jeune homme (Mérimée,Chron. règne Charles IX, 1829, p. 125). − P. anal., ICHTYOL. Scorpion de mer. [N. usuel des poissons du genre scorpène] ENTOMOL. Scorpion d'eau. [N. usuel des nèpes] (Dict. xxes.). − P. anal., péj. Personne malfaisante, détestable. Ni Gavault ni moi nous n'avons voulu d'un procès en diffamation; mais je ne donnerai jamais une ligne à la Presse et ne verrai plus ces scorpions Gay et Girardin (Balzac,Lettres Étr., t. 2, 1843, p. 236).Le juge te croira, puisque tu es riche... Et tu seras délivré de ce scorpion! (Lenormand,Simoun, 1921, 7etabl., p. 69).Au fém. À peu près à chaque crime... Que tu aies été l'ange vengeur ou la scorpionne, c'est fait (Giraudoux,Judith, 1931, III, 6, p. 226). B. − P. anal. 1. ASTRON. L'un des douze signes du zodiaque, composé de trente-cinq étoiles, dont la plus belle est Antarès ou Cœur du Scorpion, visible de l'hémisphère Sud. Constellation du Scorpion. V. harka ex. de Psichari. 2. ASTROL. Signe d'eau et fixe, huitième constellation du zodiaque dans lequel passe le Soleil du 24 octobre au 22 novembre, entre la Balance et le Sagittaire situé et gouverné par les planètes Mars et Pluton. Le Scorpion est le huitième signe, celui de la huitième maison, celle de la mort, ou de la transformation majeure (M. Sénard,Le Zodiaque, 1975, p. 244). ♦ ICONOGR. Le Scorpion est le creuset où se fond et se renouvelle la personnalité (...). Deux emblèmes, particulièrement énigmatiques, lui sont consacrés, le serpent et l'aigle (...). Le venin du serpent sauve ou fait mourir. L'aigle s'annexe un domaine où nul ne peut le suivre (Hadès,Les Mystères du Zodiaque, 1974, p. 181). − P. méton. Personne qui est née sous ce signe. Être (natif) du Scorpion. Le Scorpion n'est ni bavard, ni démonstratif (...); il est secret, étrange, inquiétant (A. Barbault,Scorpion, 1958, p. 46).Les Scorpions sont fiers, indépendants, courageux (...). Pluton, la planète qui les gouverne, juge et régent suprême des enfers, leur donne une résistance à toute épreuve et une force morale invincible (Hadès,L'Univers de l'astrol., 1973, p. 101). II. − ART MILIT. ANC. A. − Petite baliste. (Dict. xixeet xxes.). − P. méton. Projectile lancé par les balistes. Quand les cavaliers francs, envoyés par Clovis, se présentèrent devant ses murs, ils furent accueillis par des javelots de tranchée et des scorpions, lancés par les balistes (P. Croidys,Sainte Geneviève et les barbares, Paris, Spes, 1946, p. 198). B. − ,,Sorte de fléau d'armes (...) muni de plusieurs chaînettes armées d'ongles de fer`` (Leloir 1961). REM. Scorpionnesque, adj.,astrol. Relatif au signe du Scorpion. L'expérience scorpionnesque de l'existence n'est pas des plus faciles à vivre. Si les Scorpions harmonieux sont les hommes les plus heureux de la planète, les Scorpions marqués par une constellation dissonante sont des inquiets, des tourmentés (A. Barbault,Scorpion, 1958, p. 34). Prononc. et Orth.: [skɔ
ʀpjɔ
̃]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1121-34 scorpïun signe du zodiaque et terme de zool. (Philippe de Thaon, Comput, éd. E. Mall, 1388, 1720); 2. a) fin xiies. « sorte de fouet de guerre » (Clemence de Barking, Vie de Ste Catherine, éd. W. Macbain, 1431); b) 1546 « sorte d'arbalète » (Rabelais, Tiers Livre, Prologue, 75, éd. M. A. Screech, p. 10); 3. 1611 scorpion de mer (Cotgr.). Empr. au lat.scorpio, scorpionis « insecte venimeux », « la constellation du scorpion » et « sorte de poisson de mer », gr. σ
κ
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ο
ς « id. ». Fréq. abs. littér.: 170. Bbg. Born. 1967, p. II, 78. |