| SCORIFIER, verbe trans. MÉTALLURGIE A. − Transformer un élément en scories pour l'éliminer. Il faut scorifier l'oxyde ferreux pour sa facile élimination [dans la métallurgie du cuivre] (Guillet, Métall. gén., 1923, p. 284). − En partic. Séparer la gangue du minerai par la formation de scories. On cherche le plus souvent à ne pas scorifier, ni fondre la gangue [dans l'affinage du magnésium], contrairement à ce qui se passe dans les opérations de fusion (Guillet, Techn. métall., 1944, p. 62). B. − Empl. pronom. Se transformer en scories au contact du métal en fusion. C'est dans cette région [la partie étranglée du creuset] que la température est maximum. Aussi réalise-t-on la différence de diamètre par une garniture réfractaire plus forte qui se scorifie rapidement en cet endroit (Barnerias, Aciéries, 1934, p. 36). REM. 1. Scorifiable, adj.,métall. Qui peut être transformé en scories. La désoxydation du bain peut être effectuée (...) en introduisant directement dans le bain des éléments réducteurs, généralement un métal ou un alliage métallique qui a une forte affinité pour l'oxygène et avec lequel il se combine en formant un oxyde facilement scorifiable (Encyclop. Sc. Techn.t. 71972, p. 787, s.v. métallurgie). 2. Scorifiant, -ante, part. prés. adj.,métall. Dont le but ou la fonction est la formation de scories. Les fusions oxydantes et scorifiantes en métallurgie du cuivre et du nickel (Guillet, Techn. métall., 1944, p. 41).En partic. Qui provoque ou facilite la formation de scories. La fusion d'affinage, par fusion alternée oxydante et réductrice avec des flux additifs « scorifiants » (Fromh.-King1968, p. 140).La scorification (...) consiste à fixer les oxydes formés au moyen de substances scorifiantes telles que silice, chaux, (...) pour former un laitier qui flotte sur le métal et peut dissoudre les impuretés (Encyclop. Sc. Techn.t. 71972, p. 787, s.v. métallurgie). 3. Scorificatoire, subst. fém.,métall. Têt ou écuelle à scorifier. Pinces à scorificatoires, de 60, 70 et 80 centimètres de long (Catal. instrum. lab. (Prolabo), 1932, p. 174). Prononc. et Orth.: [skɔ
ʀifje], (il) scorifie [-fi]. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. 1750 (Koenig, Fr. Schlutter, De la fonte des mines, t. 1, p. 106 ds Fonds Barbier). Dér. de scorie*; suff. -ifier*. DÉR. Scorification, subst. fém.,métall. a) Transformation d'un élément en scories en vue de son élimination. Ces dernières [les fontes pour acier] renferment généralement du manganèse qui, étant plus oxydable que le fer, facilite la scorification et l'élimination du silicium sous forme de silicate de protoxyde de manganèse (Ch. Durand, Industr. minérales Lorr., 1893, p. 49).En partic. Dans le procédé Thomas, phase de l'affinage correspondant à la formation des oxydes de manganèse et de silicium. L'opération [de conversion de la fonte] comprend deux périodes distinctes qui sont: I la période des étincelles ou de scorification; 2 la période des flammes ou de décarburation (Barnerias, Aciéries, 1934, p. 141).b) Scorification (des réfractaires). Réaction chimique qui a lieu entre le métal en fusion et le matériau réfractaire d'un appareil, produisant une scorie et entraînant peu à peu la destruction de ce matériau (d'apr. Fonderie 1979 et GLU 1987). − [skɔ
ʀifikasjɔ
̃]. Att. ds Ac. dep. 1762. − 1reattest. 1750 (Koenig, Fr. Schlutter, op. cit., p. 165 ds Fonds Barbier); de scorifier, suff. -(ica)tion*. |