| SCORBUT, subst. masc. PATHOL. Maladie provoquée par une carence en vitamine C dans l'alimentation des individus privés de fruits, de légumes verts, de tubercules, et caractérisée par de l'anémie, de la fièvre, des hémorragies multiples, notamment au niveau des gencives, des troubles gastro-intestinaux et par une cachexie progressive pouvant entraîner la mort. Il avait remarqué chez plusieurs un commencement de scorbut, annoncé par des enflures aux gencives et aux jambes; ce principe s'était développé à terre (Voy. La Pérouse, t. 3, 1797, p. 78).Des baraquements pourris où des hommes et des femmes travaillaient quatorze heures par jour pour six cents grammes de pain; ils mouraient de froid, de scorbut, de dysenterie, d'épuisement (Beauvoir, Mandarins, 1954, p. 297).Prononc. et Orth.: [skɔ
ʀbyt]. Littré, Barbeau-Rodhe 1930 [-by]; Passy 1914 [-byt], [-by]; Mart. Comment prononce 1913, p. 329 [-by] à tort [-byt]; Warn. 1968, Lar. Lang. fr., Martinet-Walter 1973, Rob. 1985 [-byt]. Restitution des cons. finales sous l'infl. de l'orth. v. G. Straka ds Trav. Ling. Litt. Strasbourg t. 19 n o1 1981, pp. 237-244. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1604 scurbut (F. Martin, Description du premier voyage fait aux Indes orientales, p. 13 ds Arv., p. 455); 1610 scorbut (Hist. de la navigation de Jean Hugues de Linscot Hollandois, p. 159, ibid., p. 456). Empr. au lat. méd.scorbutus (dep. 1557 ds Arv., p. 453), lui-même prob. empr. au m. néerl. *scôrbut (en néerl. scheurbuik), cf. le m. b. all. schorbuk (dep. 1404 d'apr. FEW t. 17, p. 63b); le néerl. est prob. empr., par l'intermédiaire de l'a. suéd. skörbjug, à l'a. nord. skyrbjúgr « scorbut », comp. de skyr « lait caillé » et de bjúgr « œdème »: on attribuait à la grande consommation de lait caillé par les marins pendant leurs voyages l'apparition d'œdèmes. Le mot est d'abord att. en fr. comme mot étranger: 1557 scuerbuyck donné comme mot néerl. et fris., 1561 schoerbuck dans une trad. du suéd., v. Arv., p. 454 sqq; FEW t. 17, p. 63. Fréq. abs. littér.: 56. |