| SCOLAIRE, adj. A. − 1. Relatif aux écoles, à l'enseignement qu'on y dispense, aux personnes qui les fréquentent. Synon. vx scolastique.On ne se doute pas combien la discipline scolaire est influencée par les variations du baromètre (Frapié, Maternelle, 1904, p. 58): ... malgré les difformités de mon intelligence, qui me vouaient au mépris de M. Beaussier et me retranchaient à jamais de l'élite scolaire, j'aurais voulu briller sur les bancs de la classe et recueillir les lauriers comme un héros antique.
France, Vie fleur, 1922, p. 359. SYNT. Acquisition, aptitude, bagage, connaissance scolaire; besogne, exercice, travail scolaire; échec, niveau, résultat, succès scolaire; carrière, routine, vie scolaire; carnet, livret, orientation, programme scolaire; activité, comportement, culture, morale, éducation, usage scolaire; fatigue, surmenage scolaire. 2. Qui se rapporte aux lieux où l'on dispense l'enseignement, où se déroulent certaines activités des élèves. Bâtiment, équipement, établissement, locaux scolaire(s); cantine, piscine, stade scolaire. Aux murs de vieilles photographies, de vieux groupes scolaires jaunis montraient mon père (...) au milieu de ses camarades d'École Normale (Alain-Fournier, Meaulnes, 1913, p. 225).Au cours de son passage à l'école normale, il [l'instituteur] apprend à utiliser, à partir du folklore, les techniques audiovisuelles, les techniques d'art dramatique (...), l'organisation et le fonctionnement des bibliothèques scolaires et populaires (Encyclop. éduc., 1960, p. 361). 3. Qui se rapporte au matériel et aux accessoires nécessaires à l'enseignement, à l'équipement des écoles. Édition, livre, ouvrage scolaire; outillage, papeterie scolaire. Toutes mes camarades (...) raffolent des « fournitures scolaires », nous nous ruinons en cahiers de papier vergé, à couvertures de « moiré métallique », en crayons de bois rose, en plumiers laqués, vernis à s'y mirer, en porte-plumes de bois d'olivier (Colette, Cl. école, 1900, p. 170).Ce qu'il goûte dans les peintures du passé, du moins de ce passé limité qu'exaltent ses manuels scolaires et ses illustrations de magazine et de calendrier, ce sont les peintures où s'exprime le sentiment de la nature (Cassou, Arts plast. contemp., 1960, p. 16). 4. Qui concerne le temps de fréquentation de l'école et l'organisation de ce temps. Année, horaire, journée, trimestre, vacances scolaire(s). Parti fin mai, il n'était pas encore de retour à la rentrée scolaire, quand nous commençâmes notre seconde année (Abellio, Pacifiques, 1946, p. 95).Le souhait d'écrêter les phénomènes de pointe, a conduit à tenter l'étalement des vacances (avec en particulier une action timide sur la date des congés scolaires et une campagne auprès des employeurs et des syndicats) (Belorgey, Gouvern. et admin. Fr., 1967, p. 381). − En partic. Âge scolaire. Âge auquel il est fait obligation légale à un enfant de fréquenter un établissement d'enseignement. La maman tremblait, pour quand arriverait l'âge scolaire. La petite était de ces enfants qui rapportent, entre les feuillets de leur livre d'écolier, toutes les maladies traînant sur les préaux (Malègue, Augustin, t. 1, 1933, p. 290).On devra également noter, et par sexe: le nombre d'élèves d'âge scolaire fréquentant des écoles hors de la commune (Fonteneau, Cons. munic., 1965, p. 40). − Empl. subst. Enfant ou adolescent d'âge scolaire. À l'intention des scolaires et universitaires qui n'auraient pas de médecin de famille, le C.M.S. [le Centre de Médecine Scolaire] organisera une permanence assurée par un médecin sportif (L'Œuvre, 19 janv. 1941). 5. Qui est pratiqué par les élèves, qui est organisé pour les élèves des écoles. Sport scolaire; coopérative scolaire; radio-télévision scolaire. Je lui expliquais que mon père était en voyage, en colonie scolaire, pour la Ville de Paris (Alain-Fournier, Corresp.[avec Rivière], 1912, p. 326).À toutes ces dépenses obligatoires s'ajouteront, dans certains budgets, les frais occasionnés par le ramassage scolaire, les prix et récompenses aux élèves, les bourses d'études (Fonteneau, Cons. munic., 1965, p. 62). B. − 1. Qui concerne, qui se rapporte à l'organisation de l'école (primaire, secondaire, maternelle) sur le plan législatif ou administratif. Allocations, lois, règlements scolaires; commission d'hygiène, de sécurité scolaire; service de santé scolaire. Ma mère était la seule personne responsable de mon infortune. C'était elle qui m'avait laissé passer l'âge des bourses scolaires sans m'aiguiller dans la bonne direction (Duhamel, Confess. min., 1920, p. 32).La seconde enfance et l'adolescence ont bénéficié, pour leur part, de la création de la médecine scolaire, universitaire et sportive et des services d'orientation pédagogique ou psychologique (Bariéty, Coury, Hist. méd., 1963, p. 800). − [En parlant d'une pers.] Qui exerce dans l'école ou une administration dépendant de l'école. Infirmière, médecin scolaire; psychologue scolaire. Le dépistage des enfants qui relèvent des classes de plein air est réalisé par les médecins d'hygiène scolaire, avec le concours des assistantes scolaires et des instituteurs (Encyclop. éduc., 1960, p. 207). 2. En partic. a) Carte scolaire. Découpage géographique d'une région définissant des espaces pourvus d'établissements d'enseignement de tous niveaux dont dépendent les enfants scolarisables de cette région. La carte scolaire des écoles primaires: « Toute commune doit être pourvue au moins d'une école primaire publique. Il en est de même de tout hameau séparé du chef-lieu ou de toute agglomération par une distance de trois kilomètres, et réunissant au moins quinze enfants d'âge scolaire (...) » (Encyclop. éduc., 1960, p. 109). b) Obligation scolaire. Obligation légale qui est faite aux enfants de fréquenter un établissement d'enseignement pendant un certain nombre d'années. Est considéré comme établissement privé de formation ménagère familiale, tout établissement fondé par une personne physique ou morale qui donne à des jeunes filles dégagées de l'obligation scolaire une formation exclusivement ménagère familiale (Encyclop. éduc., 1960, p. 77). 3. Qui concerne l'école sur un plan social, culturel ou démographique. Fréquentation, population scolaire. La structure de l'enseignement doit répondre, selon le 4ePlan, aux besoins de l'économie française en 1975, ce qui a incité à dessiner une répartition souhaitable des effectifs scolaires en 1970 (Gds ensembles habit., 1963, p. 16).L'entrée au travail (...) entraîne une rupture inévitable avec certaines des valeurs et des usages de la famille, du milieu scolaire, des groupes d'âges, auxquels l'adolescent a jusqu'alors participé (Traité sociol., 1967, p. 503). C. − Péj. Qui évoque l'école, qui a quelque chose d'appris, de livresque, qui manque d'originalité. Conception, esprit, raisonnement scolaire. Sa belle, sa noble peinture [d'Ingres] est souvent inhumaine et scolaire (Green, Journal, 1931, p. 36).Plus encore que Pompée, cette Sophonisbe a l'air d'un pastiche de Corneille: il n'a rien écrit encore d'aussi ennuyeux, d'aussi froid, d'aussi scolaire (Brasillach, Corneille, 1938, p. 398). − Empl. subst. masc. sing. à valeur de neutre. Il y a quelque chose de désarmant, de vraiment touchant à voir l'opiniâtreté forcenée, frénétique, l'entêtement (...), l'application, le studieux, le sérieux, la patience, le scolaire avec lequel Corneille s'est efforcé pendant toute l'immense deuxième moitié de sa carrière (...); s'est appliqué laborieusement à faire des criminels extraordinaires (Péguy, V.-M., comte Hugo, 1910, p. 773). REM. 1. -scolaire, élém. de compos.[entrant dans la constr. d'adj. spécifiant le caractère spatial ou temporel d'une chose en rapport avec l'école.] V. péri-scolaire (s.v. péri-) et aussia) 2. Extra-scolaire. -Qui est en dehors de l'école. La fiche de comportement extra-scolaire comportait six traits bipolaires (Delay, Ét. psychol. méd., 1953, p. 128). b) Para-scolaire. -Qui est en marge, à côté de l'école. L'école et la vie para-scolaire provoquent une fatigue musculaire et nerveuse semblable à celle des adultes (Le Point, 14 juin 1976, p. 31, col. 2). c) Post-scolaire. -Qui se situe après la période de l'école obligatoire. L'enseignement général (...) est rendu nécessaire par l'insuffisance de l'enseignement scolaire, des adultes pouvant désirer augmenter leur bagage intellectuel, et par l'insuffisance de l'enseignement post-scolaire (Becquet, Organ. loisirs travaill., 1939, p. 29). d) Pré-scolaire. -Qui se situe dans la période précédant l'entrée à l'école. L'Aide à l'enfant Réfugié vous lance donc aujourd'hui un appel pressant: aidez ces enfants et leurs parents à sortir de leur détresse intellectuelle et morale. Comment? En participant à l'action menée par l'UNESCO et l'AER pour offrir aux petits Cambodgiens des camps une éducation pré-scolaire (Le Point, 2 mars 1981, p. 102, col. 1). Scolairement, adv.D'une manière scolaire, selon des critères appartenant à l'école. a) [Corresp. à scolaire A] Ce cycle de conférences et travaux dirigés, intéressant au sens le plus fort du terme les participants (...), les libérera de combien de « passages à vide », souvent même leur épargnera le temps consumé en vain sur une fausse route − et, scolairement parlant, leur enseignera au bout du compte plus d'histoire et de géographie économique (Antoine, Passeron, Réforme Univ., 1966, p. 122).b) [Corresp. à scolaire C] Parce que, fort subtil, infiniment amenuisé, cet aspect poétique d'une prose alexandrine nous séduit, n'en concluons pas, scolairement ou par un excès d'imagination, à l'existence de l'emploi poétique (Schaeffer, Rech. mus. concr., 1952, p. 162). Prononc. et Orth.: [skɔlε:ʀ]. Ac. 1835, 1878: scolaire, scholaire; 1935: scolaire. Étymol. et Hist. 1. 1807 « relatif ou propre aux écoles » (Michel (J.-F.) Expr. vic.: année scholaire); 1823 (Boiste: année scolaire); 1907 subst. « enfant qui fréquente l'école » (La Montagne, n o12, déc., p. 593 ds Quem. DDL t. 25); 2. 1843 péj. « qui a quelque chose d'appris et de livresque » (Sainte-Beuve, Portraits contemporains, M. de Barante, éd. 1847, t. 2, p. 414: surtout rien de scholaire). Empr. au b. lat.scholaris « d'école » (cf. écolier); dér. du lat. class. schola « école ». Fréq. abs. littér.: 298. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 44, b) 39; xxes.: a) 706, b) 782. Bbg. Quem. DDL t. 16. |