| SCLÉROSE, subst. fém. A. − PATHOL. Durcissement d'un tissu ou d'un organe par suite d'une prolifération du tissu conjonctif qui entre dans leur structure, s'accompagnant d'une augmentation du collagène et d'une raréfaction progressive des cellules et qui constitue souvent le stade terminal d'une lésion inflammatoire (d'apr. Man.-Man. Méd. 1980). Les processus d'atrophie et de sclérose cellulaires, quoique fréquents passé un certain âge, n'ont rien d'obligatoire, d'irrémissible (J. Rostand,La Vie et ses probl., 1939, p. 115). ♦ Sclérose cérébrale de Scholz. Forme d'encéphalite (d'apr. March. 1970). Sclérose diffuse de Schilder. Sclérose avec l'aspect d'un état démentiel progressif auquel sont associées des paralysies spasmodiques de topographie variable (d'apr. March. 1970). Sclérose spongieuse de Canavan. ,,Maladie du jeune enfant comportant une régression du développement psychomoteur et une cécité`` (March. 1970). Sclérose concentrique de Balo. ,,Maladie démyélinisante comportant des paralysies de topographie variable et divers signes neurologiques en foyer`` (March. 1970). Sclérose latérale amyotrophique. Affection neurologique touchant les cornes antérieures de la moelle et des noyaux moteurs des nerfs crâniens d'origine bulbaire ainsi que le faisceau pyramidal (d'apr. March. 1970). Sclérose tubéreuse de Bourneville. ,,Affection héréditaire caractérisée cliniquement par de l'idiotie, des crises épileptiques, des troubles cérébelleux, des paralysies, avec des altérations cutanées`` (March. 1970). Sclérose de l'artère pulmonaire. ,,Athérome du tronc et des grosses branches de l'artère pulmonaire`` (Méd. Biol. t. 3 1972). ♦ Sclérose en plaques. ,,Affection du système nerveux central de l'adulte jeune, d'étiologie inconnue, due à la formation de plaques de démyélinisation, disséminées en n'importe quel point du système nerveux central (...). Syn.: sclérose multiple (ou multiloculaire)`` (Man.-Man. Méd. 1980). On lui doit [à Babinski] la première description de la forme aiguë de la sclérose en plaques (Ce que la Fr. a apporté à la méd., 1946 [1943], p. 263). B. − Au fig. [En parlant d'une pers., de sa pensée, de son comportement, d'une collectivité, d'une instit.] État de celui/celle ce qui ne sait plus évoluer ni s'adapter par crainte du changement; manque de dynamisme. Synon. engourdissement, immobilisme, vieillissement.Sclérose de la pensée, d'un parti. Il faut se tourner ici vers les jeunes hommes qui font un apprentissage de clercs, et non vers ces vieux clercs encore debout par habitude dans leur vieillissement, dans leur mémoire, leur sclérose et leur contentement (Nizan,Chiens garde, 1932, p. 232).La sclérose du dogmatisme achève ce que le pluralisme a commencé (Jankél.,Je-ne-sais-quoi, 1957, p. 9). REM. -sclérose, élém. de compos.V. artério(-)sclérose, arthrosclérose (s.v. arthr(o)-), athéro(-)sclérose. Prononc. et Orth.: [skleʀo:z]. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. 1. 1812 pathol. « tumeur dure des paupières » (Mozin-Biber t. 2) − 1842 (Ac. Compl.); 2. 1855 « durcissement pathologique du cerveau » (Littré-Robin), 1858 « id. de tout organe ou tissu » (ibid.); 3. 1928 fig. la sclérose de la décentralisation (L. Daudet, Maurras, p. 74). Empr. au gr.
σ
κ
λ
η
́
ρ
ω
σ
ι
ς « durcissement », de σ
κ
λ
η
ρ
ο
υ
̃
ν « rendre dur », dér. de σ
κ
λ
η
ρ
ο
́
ς « dur au toucher ». Fréq. abs. littér.: 28. Bbg. Quem. DDL t. 34. |