| * Dans l'article "SCHISTE,, subst. masc." SCHISTE, subst. masc. A. − 1. PÉTROGR., le plus souvent au plur. Roche de constitution très variable, caractérisée par une texture feuilletée résultant d'une forte compression, de contraintes tectoniques ou du métamorphisme; en partic., roche sédimentaire ou faiblement métamorphique dérivant de sédiments essentiellement argileux. Feuille, lame, plaque de schiste; banc, montagne, plan de schiste. Les boues argileuses, relativement légères, gagnent les points les plus tranquilles de la lagune et s'y agglomèrent lentement, en un dépôt que le temps transformera en schistes à grains très fins (E. Schneider,Charbon, 1945, p. 290): ... variétés minéralogiques qui sont admises aujourd'hui au sein du genre schiste, et dont les types à caractère métamorphique ont été délibérément exclus: Schistes argileux (shales des auteurs anglais), siliceux (phyllades et quartzophyllades des auteurs belges), calcaires (calcschistes); schistes ferrifères à oligiste, à magnétite ou à pyrite; schistes à matières charbonneuses (...); schistes à hydrocarbures (schistes « bitumineux » (...)).
Géol., t. 1, 1972, p. 658 [Encyclop. de la Pléiade]. − [Avec déterm., pour désigner un type particulier de ces roches] Schistes ampéliteux ou ampélitiques (synon. ampélite), schistes ardoisiers (synon. ardoises). ♦ [Le déterm. indique la nature des roches] Schistes argileux, calcaires, siliceux (v. ex. supra). ♦ [Le déterm. désigne un minéral caractéristique, un constituant] Schistes alumineux, bitumineux, carbonés, micacés, pyriteux; schistes sériciteux ou à séricite; schistes à chlorite. Les schistes carburés renferment une proportion assez élevée de graphite et sont utilisés pour le dessin. Les schistes alunifères contiennent de l'alun provenant en partie de la décomposition de la pyrite (Encyclop. univ.t. 141972, p. 731).Roches métamorphiques connues également sous le nom de chloritoschistes, les schistes chloriteux consistent essentiellement en agrégats squameux, plus ou moins compacts, de minéraux du groupe de la chlorite (Encyclop. Sc. Techn.t. 91973, p. 657).V. ex. supra. ♦ [Le déterm. indique une caractéristique, un aspect] Schistes lustrés (v. lustré); faciès des schistes verts, des schistes bleus. Schistes verts (...). Schistes à épidote, chlorite, actinote, albite, formés par métamorphisme de tufs intermédiaires ou basiques, de leurs produits de remaniement, ou plus rarement de marnes. Les (...) Schistes bleus, comportent, outre les mêmes minéraux, des amphiboles alcalines (Géol.,t. 1,1972,p. 1080 [Encyclop. de la Pléiade]).Au stade le plus bas du métamorphisme [de contact], les substances organiques contenues dans les sédiments se transforment en graphite qui tend à se réunir en petites plaques: ainsi se forment les schistes tachetés (Encyclop. Sc. Techn.t. 71972, p. 795).Schistes cristallins. Synon. de roches cristallophylliennes (s.v. cristallo-).La majorité des roches métamorphiques qui participent à la constitution des chaînes plissées et des boucliers (...) sont caractérisées par une texture macroscopique orientée, anisotrope. Celle-ci (...) est le plus souvent rendue très apparente par la disposition planaire ou linéaire des minéraux phylliteux, micas surtout: d'où les termes classiques de roches cristallophylliennes ou de schistes cristallins qui servent à les désigner (Encyclop. univ.t. 101971, p. 976). 2. MINES. ,,Ensemble des éléments non combustibles d'un charbon; résidu d'une opération d'épuration de charbon`` (Minér. 1972). B. − [Ces roches considérées dans leurs emplois] Les bergers vivent loin de tous, rudement logés dans des cabanes construites de blocs de granit et couvertes de larges plaques de schiste (Pesquidoux,Chez nous, 1921, p. 236).La distillation des schistes bitumineux peut également se faire dans des fours tournants (Chartrou,Pétroles natur. et artif., 1931, p. 181). − Huile* de schiste. P. ell. Deux lampes à schiste trouent l'ombre de deux flammes jaunes (Zola,Th. Raquin, 1867, p. 5).Un cabinet sans fenêtre, bas de plafond, éclairé au schiste (A. Daudet,Pt Chose, 1868, p. 298). REM. 1. Schiste-, élém. de compos. 2. Schiste-carton, subst. masc.,,Sédiment surtout marno-calcaire, d'aspect feuilleté et de consistance cartonneuse dont la couleur brune ou grise est due à des imprégnations bitumineuses`` (Fouc.-Raoult Géol. 1980). -schiste, élém. de compos.[Le 1erélém. désigne le minéral prédominant; les mots constr. sont des subst. masc.] V. micaschiste et aussia) 3. Calcschiste. -Schiste à séricite, chlorite, calcifère qui provient d'une marne par métamorphisme peu poussé, appelé parfois schiste lustré (d'apr. Géol., t. 1, 1972, p. 1079 [Encyclop. de la Pléiade]). Supra ex. b) Chloritoschiste. -Synon. schiste chloriteux.Supra A 1 ex. de Encyclop. Sc. Techn. t. 9 1973, p. 657 et infra c ex. c) Séricitoschiste. -Schiste à séricite. Les phyllades ou schistes sont à grain plus fin et sont souvent désignés par le minéral le plus abondant: séricitoschiste, chloritoschiste, talcschiste (Encyclop. univ.t. 101971, p. 977). d) Talcschiste. -Supra séricitoschiste ex. Schist(o-), élém. formanttiré du subst. schiste, entrant dans la constr. de qq. termes.V. schistifier (infra rem. 5) et aussia) 4. Schistoïde, adj.,,Qui a l'apparence du schiste`` (Lar. encyclop.). b) Schistose, subst. fém.,méd. ,,Pneumoconiose bénigne due à l'inhalation de poussières d'ardoise. Syn. maladie des ardoisiers`` (Méd. Biol. t. 3 1972). Schistification, subst. fém.,mines. Action de schistifier. On définit le taux de schistification qui est la proportion de stériles (poussières, humidité et cendres de charbon) du mélange stériles et charbon. Par de nombreux essais, on détermine pour chaque type de charbon le taux de schistification minimum qui ne donne lieu à aucune inflammation (Y. Muller,Mines, Paris, Dunod, 1964, p. 45). 5. Schistifier, verbe trans.,mines. Répandre dans une mine de charbon des poussières stériles qui, mélangées aux poussières combustibles, empêchent toute inflammation (d'apr. Y. Muller, Mines, Paris, Dunod, 1964, p. 45). On schistifie une galerie en projetant sur les parois et sur le sol (...) un produit incombustible quelconque (Haton de La Goupillière,Exploitation mines, 1905, p. 1275). Prononc. et Orth.: [ʃist]. Att. ds Ac. dep. 1762; 1762-98: ,,on prononce ordinairement chite``. Sur la tendance à prononcer des cons. implosives normalement amuïes, v. G. Straka ds Trav. Ling. Litt. Strasbourg t. 19 n o1 1981, p. 233. Étymol. et Hist. 1555 pierre schiste (B. Aneau, Tresor de Evonime, p. 153 ds Gdf. Compl.); 1742 schiste (A. J. Argenville, Hist. nat., p. 445). Empr. au lat.schistos (lapis), propr. « pierre fendue », empr. au gr. σ
χ
ι
σ
τ
ο
́
ς « fendu; qu'on peut fendre », dér. de σ
χ
ι
́
ζ
ω « fendre; séparer en fendant ». Fréq. abs. littér.: 89. Bbg. Dub. Dér. 1962, p. 33 (s.v. schistification). |