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SCELLER, verbe trans.
A. −
1. Marquer d'un sceau (une lettre, un acte) pour authentifier, valider, clore. Le Chancelier (Seguier), tout ami qu'il était des Jésuites, fit de grandes difficultés, dit-on, avant d'y apposer le sceau, craignant que cet acte violent n'allât contre le but. Pourtant, sur le commandement exprès du Roi et de la Reine, il scella l'arrêt le 1erjour d'octobre (Sainte-Beuve, Port-Royal, t. 3, 1848, p. 148).L'habitude de sceller les chartes en garantie de la parole donnée (L'Hist. et ses méth., 1961, p. 393).V. cachet ex. 3.
2. Apposer un sceau, des scellés sur une porte, un meuble, afin d'en condamner l'ouverture, ou sur un objet, afin d'empêcher l'accès au contenu. Je me suis levé pour protester hautement contre la manière peu convenable dont j'avais été arraché de Longwood, sur l'illégalité avec laquelle on avait scellé mes papiers loin de ma personne (Las Cases, Mémor. Ste-Hélène, t. 2, 1823, p. 393).La postulante (...) émit ses vœux de clôture perpétuelle et fut menée, en procession, tandis que l'on chantait le « Veni Sponsa Christi » jusqu'à sa cellule où le prélat l'enferma et scella la porte de son seing (Huysmans, Oblat, t. 1, 1903, p. 179).V. cacheter ex. 1.
B. − P. méton.
1. Fermer hermétiquement. Sceller une bouteille, une fiole, un tube (Ac. 1935). Au lieu de le boucher [le vase] avec du liège, il le scelle à la flamme du chalumeau, après en avoir étiré le col (J. Rostand, Genèse vie, 1943, p. 55).
2. Fixer un objet, une pièce mobile à l'aide de mortier, de plâtre, de ciment. Sceller un crochet, des gonds. Un petit puits creusé dans le rocher tout près de la maison, et fermé d'une grosse pierre où l'on avait scellé un anneau de fer (Lamart., Confid., Graziella, 1849, p. 186).Les murs y sont plus épais que partout ailleurs et plus hauts. À mi-hauteur, c'est encore le ciment romain qui les scelle... Ce sont encore les pierres entassées par les colons de César (G. Leroux, Parfum, 1908, p. 38).
C. − Au fig.
1. Confirmer définitivement, ratifier quelque chose. Sceller une alliance, un engagement. Le bûcheron tendit sa large main, pour sceller le contrat (R. Bazin, Blé, 1907, p. 11).Cette réunion, qui devait achever de sceller l'accord établi avec l'armée américaine, eut lieu à 14 heures dans le bureau du secrétaire d'État à la guerre (Joffre, Mém., t. 2, 1931, p. 461).
2. Fermer, clore quelque chose. Toi dont les yeux erraient, altérés de lumière, De la couleur divine au contour immortel Et de la chair vivante à la splendeur du ciel, Dors en paix dans la nuit qui scelle ta paupière (Leconte de Lisle, Poèmes trag., 1886, p. 105).La pensée que sa sœur avait aimé Christophe le rendait, devant Christophe, rougissant, comme s'il avait été elle. Et, pourtant, qu'il eût voulu parler d'elle avec lui! − Mais il ne le pouvait pas. Son secret lui scellait les lèvres (Rolland, J.-Chr., Antoinette, 1908, p. 924).
Prononc. et Orth.: [sεle], [se-], (il) scelle [sεl]. Homon. seller. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. 1. Ca 1100 « marquer un écrit de l'empreinte d'un sceau pour le clore, le valider » (Roland, éd. J. Bédier, 2613: ses brefs seieler); 1229, mars sceler (Trésor des chartes du comté de Rethel, éd. G. Saige et H. Lacaille, t. 1, p. 102); fin xives. part. passé subst. « lettre, document scellé » (Froissart, éd. S. Luce, I, § 35, t. 1, 2, p. 96); 1439 id. « sceau » (Reg. de la Chambre des comptes de Dijon ds Gay t. 2, col. 898); 2. 1328 « apposer les scellés sur un objet » seeller [un] huis (Arch. nat. ds Gdf., s.v. deseeller); 1690 part. passé subst. sing. (Fur.: on a apposé le scellé chez ce marchand); 1804 subst. plur. (Code civil, art. 849); 3. 1384 p. ext. « imprimer une marque sur un objet pour indiquer son origine, sa qualité » [drapperie] séellée de propres seaulx (Ordonnances des rois de France, t. 7, éd. Secousse, 1747, p. 80); 4. fig. a) 1erquart xiiies. « graver, empreindre » (Reclus de Molliens, Miserere, 218, 5 ds T.-L.: jovenes hom [...], Quand tu mires ton vis novel Et dis ke en te fache gente A sëelé vint ans ou trente); b) fin xves. « contracter, confirmer solennellement » (Jean Molinet, Chron. CCXXIX, éd. G. Doutrepont et O. Jodogne, t. 2, p. 252: avoyent promis et séellé par [...] traittié); 1621-1630 (D'Aubigné, Du Debvoir mutuel des Roys et des subjects, V ds Œuvres, éd. E. Réaume et Fr. de Caussade, t. 2, p. 58: la vérité maintenuë par escrits [...] et depuis scellee de [...] sang). B. 1. 1121-34 « fermer, clore » ici, en parlant d'une pierre tombale (Philippe de Thaon, Bestiaire, 2950 ds T.-L.); ca 1140 part. passé adj. « bien assemblé, en parlant d'un siège » (Voyage de Charlemagne, éd. G. Favati, 117, v. note p. 149); 2. ca 1160 « rendre consistant, solide » (Eneas, 7657 ds T.-L.); 3. a) 1180-90 « fixer solidement (avec du plomb, du mortier) » (Alexandre de Paris, Alexandre, I, 1374, éd. Elliott Monographs, XXXVII, p. 31: Li quarrel en estoient tout a plonc seelé); b) 1765 « fixer (une glace) dans le plâtre pour pouvoir la polir » (Encyclop. t. 17, p. 150a). Du lat. vulg. *sigellare, b. lat. sigillare « pétrifier, statufier » (fin ive-déb. ves., Prudence), « empreindre (de manière artistique) » (vies., Fulgence), « sceller (un écrit) » (b. lat. des gloses). Fréq. abs. littér.: 210. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 273, b) 253; xxes.: a) 360, b) 305.
DÉR. 1.
Scellage, subst. masc.Action de sceller (supra B 2); résultat de cette action. Synon. plus usuel scellement.Ainsi l'homme scelle une pierre à l'autre sous le soleil. Et son acte est tel. Payé tel prix. Coûtant telle fatigue. Et il ne voit là que sacrifice consenti au scellage des pierres (Saint-Exup., Citad., 1944, p. 862). [sεla:ʒ]. 1resattest. a) 1424-25 « action d'apposer un sceau à un écrit » seellage de le grace acordee (doc. Arch. Mons ds Gdf.), b) 1425 « action de marquer une marchandise » seellage de draps (doc. Arch. Tournai, ibid.), c) 1765 « action de sceller dans le plâtre la glace qu'on veut polir » (Encyclop. t. 17, p. 150b), d) 1842 maçonn. (Ac. Compl.); de sceller, suff. -age*.
2.
Scelleur, subst. masc.,vieilli, rare. Celui qui appose un sceau. Le scelleur de la Chancellerie (Ac.1798-1878).Une fois le tabellion réglé, il faut aller devant le scelleur, qui fait payer sa cire à prix d'or (Faral, Vie temps st Louis, 1942, p. 95). [sεlœ:ʀ]. Att. ds Ac. 1762-1878. 1reattest. 2emoit. xiiies. « celui, celle qui scelle un document » (Dit des Avocats, éd. G. Raynaud, 203); de sceller, suff. -eur2*.