| SCANDINAVE, subst. et adj. I. − Substantif A. − Subst. masc. plur. [Corresp. à un dénombrement indéterminé] 1. Ensemble de peuples qui occupaient certaines parties de la Scandinavie dans les premiers siècles de notre ère. Chez les Germains et les Scandinaves, l'immortalité personnelle ne faisait pas de doute (J.-R. Bloch, Dest. du S., 1931, p. 269). 2. Ensemble des habitants de la Scandinavie comprenant la Norvège, la Suède, le Danemark, et le plus souvent la Finlande, pays auxquels on adjoint parfois, pour des raisons historiques ou politiques, l'Islande. Anglais et Scandinaves ont bien débrouillé l'écheveau complexe des paysages de leurs pays (Meynier, Paysages agraires, 1958, p. 11). B. − Subst. [Corresp. à une unité isolée ou à un dénombrement déterminé] 1. Personne appartenant à ces peuples anciens. Son baron Hulot [de Balzac] produit sur mon imagination un effet plus intense que le Scandinave Hamlet (Goncourt, Journal, 1885, p. 443). 2. Personne habitant la Scandinavie, une de ses parties, ou qui en est originaire. Pensé à ma conversation avec le jeune Scandinave de l'autre jour (Green, Journal, 1946, p. 63). II. − Adjectif A. − [En parlant d'une pers., parfois d'un être divin ou d'un ensemble de pers.] 1. Qui appartient aux anciens peuples de Scandinavie ou à leur mythologie. Héros scandinaves; tribus scandinaves. Il lui a suffi (...) de se configurer les brumes du Nord pour adorer les divinités scandinaves (Bourget, Nouv. Essais psychol., 1885, p. 110).V. scalde ex. de Benda. 2. Qui habite la Scandinavie, une de ses parties, ou qui en est originaire; qui appartient à ces pays. Agriculteurs scandinaves. Les peuples scandinaves (...) sont les véritables initiateurs des Musées en plein air (Réau, Archives, bibl., musées, 1909, p. 5). B. − [En parlant d'une chose] 1. Propre aux anciens Scandinaves. Mythologie scandinave. Les armes saxonnes, les proues sculptées des barques scandinaves (Faure, Hist. art, 1912, p. 303). 2. Propre à la Scandinavie, à l'une ou à certaines de ses parties, à leurs habitants. Hiver scandinave; Europe, péninsule scandinave; états, pays scandinaves. Une de ces belles nuits claires de l'été scandinave (Bloy, Journal, 1900, p. 405).Simplicité propre au tempérament scandinave (Grandjean, Orfèvr. XIXes., 1962, p. 71). − Loc. À la scandinave. À la manière des Scandinaves. L'expérience du « socialisme à la scandinave » (Le Nouvel Observateur, 26 avr. 1976, p. 89, col. 1). 3. LINGUISTIQUE a) Langues scandinaves. Synon. de langues nordiques (v. nordique C 1 b).Désir de me mettre enfin sérieusement à l'étude des langues scandinaves (Larbaud, Barnabooth, 1913, p. 340). b) Relatif à ces langues, à l'une ou l'autre de ces langues. Les désinences scandinaves fleur, bec, dal abondent dans les noms de lieux (Vidal de La Bl., Tabl. géogr. Fr., 1908, p. 178). c) Empl. subst. masc. sing. Ensemble des langues scandinaves; l'une ou l'autre de ces langues. [Bloch] apprit des langues, le plus de langues qu'il put (...): un peu de russe, de flamand, de scandinave (L. Febvre, M. Bloch et Strasbourg, [1947] ds Combats, 1953, p. 395). 4. Qui a certaines caractéristiques propres à la Scandinavie. Une immense faigne, d'aspect tout scandinave, s'étend aux sources de l'Oignon (Vidal de la Bl., Tabl. géogr. Fr., 1908p. 191). Prononc.: [skɑ
̃dina:v]. Étymol. et Hist. 1. 1756 scandinavien « habitant de Scandinavie » (Voltaire, Dict. philos., s.v. droit, section 1 ds Littré Suppl. 1877); 1803 Scandinaves (Chateaubr., Génie, t. 1, p. 264); 1810 adj. « relatif à la Scandinavie » (Staël, Allemagne, t. 2, p. 173); 2. 1842 subst. « langues du groupe germanique septentrional » (Ac. Compl.). Dér. de Scandinavie « nom géographique », du lat. Scandinavia ou Scadinavia « Scandinavie, région du Nord de l'Europe ». Fréq. abs. littér.: 175. DÉR. Scandinavisme, subst. masc.,hist. pol. Courant né dans les pays scandinaves à partir des xviieet xviiies., fondé sur l'idée de communauté de race, de langue ou d'intérêts, qui connut des fortunes diverses au cours des siècles, aboutissant à différentes formes de rapprochement ou d'union (politique, économique, culturelle, etc.) selon les époques. Le scandinavisme renaît en 1952 avec l'Union interparlementaire scandinave qui comprend des députés de Norvège, de Suède, de Danemark, d'Islande et de Finlande, formant le Conseil nordique (Encyclop. univ.t. 201975, p. 1738).− [skɑ
̃dinavism̭]. − 1reattest. 1856 (G. Lallerstedt, La Scandinavie, p. 71 ds Quem. DDL t. 12); de scandinave, suff. -isme*. |