| SAUVETAGE, subst. masc. A. − Opération par laquelle on essaie de tirer quelqu'un ou quelque chose d'un grave danger, d'une situation critique ou dangereuse. Sauvetage en mer, en montagne, dans les mines; organiser un sauvetage; participer à un sauvetage. En cas de danger, il [le capitaine] ne peut décider l'abandon de son navire sans avoir pris l'avis des officiers et des « principaux » membres de l'équipage. Il est tenu d'organiser le sauvetage des personnes et, si possible, des marchandises (M. Benoist, Pettier, Transp. mar., 1961, p. 138). − Subst. + de sauvetage.Ceinture* de sauvetage. Gilet* de sauvetage. ♦ Barque, bateau, canot (ou toute autre embarcation) de sauvetage. Embarcation destinée au sauvetage des personnes. Il se noya très correctement, avec, au cou, le masque contre les gaz asphyxiants qu'on lui avait recommandé de ne jamais quitter. Un bateau de sauvetage le repêcha inanimé et il fut transporté dans un hôpital de la côte anglaise (Maurois, Sil. Bramble, 1918, p. 105). ♦ Bouée de sauvetage. Bouée destinée à maintenir à la surface de l'eau une personne en difficulté. P. métaph. Ce que je sens en revanche, − et ce fut presque ma seule bouée de sauvetage en ces six dernières semaines, − c'est qu'il faut que peu à peu je me prépare à approfondir ma connaissance de saint Augustin afin d'écrire un jour sur lui (Du Bos, Journal, 1928, p. 103). ♦ Médaille de sauvetage. Distinction accordée pour avoir sauvé quelqu'un. Je ne sauverais jamais quelqu'un, dis-je. J'aurais trop peur qu'on me donne une médaille de sauvetage (Renard, Journal, 1893, p. 184). B. − Au fig. Action de tirer quelqu'un ou quelque chose d'un risque, d'un danger quelconque, de sauver moralement ou socialement; résultat de cette action. Sauvetage de l'enfance malheureuse. Économie mondiale bouleversée par des heurts continuels: le sauvetage de l'économie européenne par le plan Marshall, la rupture avec le bloc soviétique et la guerre de Corée, la crise de Suez (Univ. écon. et soc., 1960, p. 38-4). Prononc. et Orth.: [sov̭ta:ʒ]. Att. ds Ac. dep. 1835. Étymol. et Hist. 1. 1773 mar. « action de sauver (un navire, son équipage, ses passagers ou son chargement) » (J. Bourdé de Villehuet, Manuel des marins, t. 2, p. 213: Sauvetage. C'est le recouvrement d'effets ou de vaisseaux naufragés); 1811 bouée de sauvetage (Mozin-Biber, s.v. bouée); 1831 canot de sauvetage (Will.); 1834 bateau de sauvetage (Boiste); 1859 ceinture de sauvetage (Bonn.-Paris); 1890 gilet de sauvetage (Lar. 19eSuppl.); 2. 1801 « action de sauver d'un sinistre quelconque » (Mercier Néol.); 1801 échelle de sauvetage (lors des incendies) (ibid.); 3. 1862 fig. « action de sauver moralement ou socialement » (Goncourt, Journal, p. 1182); 1890 (Lar. 19eSuppl., s.v. Union française: sauvetage de l'enfance). Dér. de sauver*; suff. -age* (élargi en -etage d'apr. sauveté*, afin d'éviter l'homon. avec sauvage*), s'est substitué à sauvaige « droit perçu sur les épaves qu'on a trouvées » (1526, Cartul. de Jumièges, 9 H 1216 [copie de 1582]: sur peine de forfaicture de leur sauvaige [cf. Du Cange, s.v. salvagium, Gdf., s.v. salvage]); sauvage (1591 à Saint-Malo ds Jal), droict de salvage, droict de sauvelage, même sens (1611, Cotgr., s.v. droict). Fréq. abs. littér.: 208. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 24, b) 333; xxes.: a) 332, b) 484. Bbg. Quem. DDL t. 25 (s.v. radeau de sauvetage), 27 (s.v. auto-sauvetage, toboggan de sauvetage). |