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SAUVAGE, adj.
I. − Conforme à l'état de nature, qui n'a pas subi l'action de l'homme.
A. − [En parlant d'un animal] Qui vit en liberté dans la nature, à l'écart des influences humaines (v. fauve). Les bêtes sauvages de la jungle. Autrefois, (...) la Thrace (...) était habitée par des animaux sauvages et quelques hommes effrayés (Louÿs, Aphrodite,1896, p. 122).Des crépitements de bois dénoncent la retraite précipitée des bêtes sauvages rôdant aux alentours (Pergaud,De Goupil,1910, p. 95).
En partic. Qui n'est pas domestiqué (par opposition aux individus appartenant à la même espèce qui le sont). Chat, cheval, chien, taureau sauvage; oie sauvage. Les étangs, auprès des manoirs voisins, recélaient, (...) du canard sauvage (Villiers de l'I.-A.,Contes cruels,1883, p. 287).La dépouille d'un bœuf sauvage frais tué (Maran,Batouala,1921, p. 22).
P. ext. Difficile à apprivoiser. Le merle est très sauvage (Lar. Lang. fr.).
B. − [En parlant d'un végétal] Qui pousse naturellement sans être cultivé ni greffé, en particulier quand il s'agit de variétés d'espèces qui le sont généralement. Fleurs, fruits, plantes sauvages; abricotier, cerisier, groseillier, olivier, orchidée sauvage. Ce n'était plus que quelques plantes marines, quelques arbrisseaux sauvages (Las Cases,Mémor. Ste-Hélène, t. 1, 1823, p. 227).Un rosier grimpant furieux de sève et redevenu sauvage et dont les nœuds emmêlés et inextricables retombent du toit et des fenêtres crevés en une lourde masse sombre et parfumée (Cendrars,Bourlinguer,1948, p. 105).
[P. méton.;] [en parlant des fruits de ces végétaux] Un homme à qui il serait interdit (...) d'allumer du feu, de ramasser des baies sauvages, de cueillir des herbes et de les faire bouillir dans un morceau de terre cuite, cet homme-là ne pourrait vivre (Proudhon,Propriété,1840, p. 195).Pommes sauvages découvertes sous la pourriture humide des frondaisons déchues (Pergaud,De Goupil,1910p. 18).
C. − [En parlant d'un lieu, d'un site ou des éléments qui le constituent] Qui n'est pas marqué par l'intervention de l'homme; qui a gardé l'aspect de la nature vierge et présente un aspect peu hospitalier. Campagne, contrée, région, vallée sauvage; jardin sauvage; côtes, étendues, forêts, monts, rives sauvages. Les approvisionnements devenaient toujours plus difficiles dans ces pays sauvages remplis de landes, de broussailles (Erckm.-Chatr.,Hist. paysan, t. 2, 1870, p. 184).Les vagues rongeaient la roche comme des rats. Tailladées, creusées, frappées de plein fouet, gigantesque et sauvage carrière abandonnée (...) les falaises, à grands pans de pierre, (...) descendaient dans la mer (Queffélec,Recteur,1944, p. 51).
GÉOGR. Eaux sauvages. Eaux de ruissellement abondantes, s'écoulant sur une pente forte. Des contrées où les eaux sauvages, torrentueuses, stagnantes, causes de destruction et d'émanations malfaisantes (...), remplacent ces fleuves, ces ruisseaux, ces lacs, ces eaux aménagées (Cournot,Fond. connaiss.,1851, p. 88).Les eaux sauvages n'agissent que là où le sol est privé de couvert végétal, soit naturellement, soit artificiellement (Plais.-Caill.1958).
D. − [En parlant d'un individu ou d'un groupe hum.] Qui vit à l'écart des formes de civilisation dites évoluées, qui est proche de l'état primitif. Peuple, tribu sauvage; Indiens à moitié sauvages. [Les lois] qu'Orphée, Osiris et les dieux mythologiques avaient établie afin de grouper dans les villes les pasteurs sauvages des montagnes, les chasseurs de la forêt (Adam,Enf. Aust.,1902, p. 192).Guillaume II (...) arme les multitudes sauvages de l'Asie blanche et de l'Afrique noire contre l'Angleterre et la France (Maurras,Kiel et Tanger,1914, p. 206).
Empl. subst. L'écolier que j'étais alors (...) rêvait de longues traversées, de naufrages dans des îles inconnues, d'aventures extraordinaires chez des sauvages armés d'une massue et coiffés d'un diadème de plumes (Coppée,Bonne souffr.,1898, p. 73).Comme les sauvages actuels, les hommes de ce temps [des premiers âges de l'humanité] se pliaient difficilement aux changements de toute sorte, et vivaient entre eux (Vidal de La Bl.,Princ. géogr. hum.,1921, p. 115).
Bon sauvage. [P. réf. à la théorie défendue par J.-J. Rousseau dès ses premiers écrits] Individu qui n'a pas été en contact avec la société et aurait gardé de ce fait certaines qualités considérées comme idéales. Votre bon sauvage m'a fait rire, franchement, quand il est à l'Opéra (Flaub.,Corresp., 1868, p. 392).Malgré sa vie à Taos et au Mexique, Lawrence n'a pas cru niaisement au « bon sauvage ». Je doute qu'il ait rien attendu ni espéré des Indiens (Mauriac,Journal 2, 1937, p. 110).
En partic. Enfant sauvage ou, p. ell., empl. subst. masc. Enfant abandonné, élevé par des animaux ou séquestré et traité comme un animal. Le sauvage de l'Aveyron a certainement la faculté de penser et d'articuler. Depuis deux ans, on l'instruit avec zèle et intelligence (Bonald,Législ. primit., t. 1, 1802, p. 248).Les expériences d'Itard sur le Sauvage de l'Aveyron servirent à fonder l'enseignement des anormaux. − Par la suite on a trouvé d'autres enfants sauvages ou enfants-loups, aux Indes par exemple (Lafon1969).
P. méton. [En parlant d'une chose] Relatif aux hommes sauvages ou aux civilisations primitives. Vie sauvage; mœurs sauvages; art, mélopée sauvage. Un autre [fétiche], de l'île de Pâques, qui est le premier objet sauvage que j'aie possédé (Breton,Nadja,1928, p. 123).
II. − Qui évoque l'état de nature, antérieur aux formes de civilisations dites évoluées.
A. − [En parlant d'une pers.] Qui s'accommode mal de la vie en société, fuit les contacts humains et recherche la solitude. Cet enfant est un peu sauvage. Ce garçon sauvage, accoutumé à se tapir loin du monde et de qui c'était l'unique souci de n'être pas vu (Mauriac,Baiser Lépreux,1922, p. 166):
1. Hier, en arrivant dans la ville où nous devions coucher, j'ai vite demandé ma chambre. − Allez-vous donc encore vous enfermer? m'a-t-elle dit; vous devenez bien sauvage. Elle avait l'air mécontent en disant cela; je l'ai suivie... Krüdener,Valérie,1803, p. 32.
Empl. subst. Personne qui se plaît à vivre seule, retirée. Synon. misanthrope, ours.Gavarni: tourne à l'ours, au sauvage, ne veut plus sortir, s'habiller, porter des souliers neufs ni de chemises amidonnées (...). Impossible de le faire sortir pour rien de sa solitude et de sa sauvagerie (Goncourt,Journal,1865, p. 149).Il n'était jamais question de l'avenir de ma sœur aînée, déjà majeure, mais étrangère à nous, étrangère à tous, volontairement isolée au sein de sa propre famille. − Juliette est une autre espèce de sauvage, soupirait ma mère (Colette,Sido,1929, p. 141).
P. méton. [En parlant d'une chose] Propre aux individus sauvages. Être d'une nature sauvage, d'un caractère sauvage; mener une vie sauvage et retirée. Le comte a paru mécontent de moi; il m'a reproché mon humeur sauvage (Krüdener,Valérie,1803p. 159).Paris m'éreinte (...). Depuis treize ans je ne vais plus dans le monde, je suis un homme de solitude et de plaisirs sauvages (Cocteau,Poés. crit. II,1960, p. 27).
B. − [En parlant d'une pers.] Dont le comportement est farouche, rude, grossier voire brutal. Je la devinai sauvage [sa mère], pleine de fausse gaîté et de malédictions (Colette,Naiss. jour,1928, p. 14):
2. Ces officiers qui cassent des glaces en gants blancs, qui savent le sanscrit et qui se ruent sur le champagne, qui vous volent votre montre et vous envoient ensuite leur carte de visite, cette guerre pour de l'argent, ces civilisés sauvages me font plus horreur que les cannibales. Flaub.,Corresp.,1871, p. 203.
Empl. subst. Individu grossier, inculte. Synon. ostrogoth.Traiter qqn de sauvage. Je me souviens d'avoir connu dans ma jeunesse une célèbre actrice (...) venant redemander ses lettres à un de mes amis; je n'ai jamais depuis retrouvé ce spectacle, cette fureur tranquille, cette impertinente majesté, cette attitude de sauvage (Balzac,Fille Ève,1839, p. 193).Je viens vous parler d'homme à homme. (...) il n'est que de parler pour s'entendre, et j'aime mieux vous voir avant d'aller plus loin. On n'est pas des sauvages, après tout! (Bernanos,Soleil Satan,1926, p. 62).
En partic. Enfant sauvage ou, p. ell., en empl. subst. Enfant dépourvu d'instruction et d'éducation, qui a grandi plus ou moins seul ou à l'écart des influences de la société. Synon. sauvageon (v. ce mot B 1).C'était encore une enfant sauvage, ses pieds étaient nus, sa peau hâlée, malgré son chapeau de paille (Nerval,Filles feu, Sylvie, 1854, p. 614).Je crains qu'un homme tel que vous ne puisse s'accommoder d'un petit sauvage qui, vingt fois le jour, vous offensera malgré lui (Bernanos,Soleil Satan,1926p. 120).
P. méton. [En parlant d'une chose] Propre aux individus sauvages. Manières, mœurs sauvages et farouches; désir, énergie sauvage. Elle me regarda fixement de son regard sauvage, et me dit : − J'ai toujours pensé que tu me tuerais (Mérimée,Carmen,1847, p. 69).Chaque mois, (...) un rapide courrier venait jeter à l'exilé des lambeaux déchirés de sa patrie. Il les rejetait avec ennui, puis se replongeait avec une joie sauvage dans sa solitude (Psichari,Voy. centur.,1914, p. 30).
C. − [En parlant d'une pers.] Qui rappelle les époques barbares de l'humanité par son caractère cruel, violent; qui a quelque chose d'inhumain. Synon. barbare, bestial, féroce.Assassin, ennemi sauvage. L'élégante femme avait disparu pour faire place à une créature sauvage, à une bête fauve qui, ne possédant plus d'autre arme offensive que son regard empoisonné, essayait d'en percer son ennemie (Ponson du Terr.,Rocambole, t. 3, 1859, p. 296).[Ravaillac] entendit en pleine chaire les prêtres (...) demander à grands cris s'il n'y aurait pas quelque cœur généreux, mâle ou femelle, pour délivrer ce pays du tyran, comme cette bonne dame Judith du sauvage Holopherne (Tharaud,Trag. de Ravaillac,1913, p. 18).
Empl. subst. Individu qui commet des actes de cruauté. Envahisseurs qui se conduisent en sauvages. D'une façon ou d'une autre, il fallait en finir, que ce fût gentiment, par des lois, par une entente de bonne amitié, ou que ce fût en sauvages, en brûlant tout et en se mangeant les uns les autres (Zola,Germinal,1885, p. 1256):
3. À quelques minutes d'intervalle, les mêmes personnes traitaient Alban de butor et de névrosé: aimer les taureaux prouvait tantôt qu'on avait trop de sang (...), tantôt qu'on avait le sang pauvre (...); Alban était un sauvage, un primitif, et en même temps une pâle fleur de décadence. Montherl.,Célibataires,1934, p. 390.
P. anal. [En parlant d'une chose] Qui a un caractère violent, cruel, barbare. Destruction, guerre, lutte, meurtre, viol sauvage; fureur, hurlement sauvage; coups sauvages. Le besoin de justice, (...) le culte de vérité, qui d'abord contrebalancent en nous les primitifs instincts de brutalité sauvage (Clemenceau,Vers réparation,1899, p. 200):
4. ... malgré son propre nez en sang qui lui pissait sur la chemise, il se releva dans un état d'exaltation. Il avait l'air sauvage, (...) il n'avait aucunement respecté les règles élémentaires de la boxe et de la savate contre son adversaire qui avait une oreille décollée, et gémissait en se tenant les couilles. Aragon,Beaux quart.,1936, p. 297.
D. − [En parlant d'une chose]
1. Qui évoque le caractère grandiose, farouche de la nature vierge ou des époques primitives. Parfum sauvage. L'odeur sauvage du sapin brûlé s'unissait à ces bruits montagnards (Senancour,Obermann, t. 2, 1840, p. 61).Sublime dernier acte de Carmen! et d'abord, la musique sauvage, haletante, éveillait dans mon sang cette fièvre que nous connaissions tous, d'avant la corrida (Mauriac,Journal 2,1937, p. 126).
2. Qui échappe aux règles établies, qui se fait en dehors de toute organisation officielle, qui a un caractère spontané et incontrôlable. Concurrence, dévaluation, immigration sauvage; architecture, industrialisation, urbanisme sauvage; affichage, grève, vente sauvage; psychanalyse sauvage. Le festival [de la photo, à Arles] sécrète déjà ses signes extérieurs de réussite. Son antifestival, par exemple. Un accrochage pirate sur les parois d'une camionnette, une expo sauvage aux pieds de la statue (Le Nouvel Observateur,26 juill. 1976, p. 39, col. 1):
5. Dans le héros Jean-Christophe luttent les deux éléments qui nous tourmentent et ont éternellement tourmenté le monde: le développement sauvage de l'individu, − et la fidélité humble et fière de l'individu à l'humanité. J.-R. Bloch, Dest. du S.,1931, p. 76.
En partic. Qui se pratique en dehors des endroits spécialement aménagés, à l'écart des circuits traditionnels. Camping, tourisme sauvage. Il reste [à Superdévoluy] des dizaines de km2de neige vierge que les amateurs aventureux de ski sauvage peuvent explorer (Le Point,26 avr. 1976,p. 104, col. 3).7 jours de randonnée sauvage dans les Cévennes méridionales et le Haut Languedoc (Le Nouvel Observateur,26 août 1978, p. 68, col. 4).
REM. 1.
Sauvagesque, adj.,hapax. Brutal, cruel. La mort du prince impérial, qui m'a frappé comme une image d'Épinal, tant elle est violente et sauvagesque, commence à devenir une scie; ne trouvez-vous pas? (Flaub.,Corresp.,1879, p. 283).
2.
Sauvagière, subst. fém.,hapax. Lieu où l'on se retire pour se mettre à l'abri des contacts humains. Elle raconte d'un air malheureux que tu es bien trop heureux dans ta sauvagière pour en sortir, simplement avec l'intention de nous voir (Bosco,Mas Théot.,1945, p. 237).
3.
Sauvagisme, subst. masc.,hapax. Synon. de sauvagerie (v. ce mot E).La barbarie sous ses deux formes, la barbarie voulue, le sauvagisme, et la barbarie souffrante, l'esclavage (Hugo,Corresp.,1867, p. 3).
Prononc. et Orth. : [sova:ʒ]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. I. 1. 1121-34 adj. « (d'un animal) qui vit dans la nature; qui n'est pas domestiqué » Asne salvage (Philippe de Thaon, Bestiaire, 1828 ds T.-L.); 1690 « qui ne s'apprivoise pas facilement » (Fur.); 2. a) 1135 id. « (d'un homme) qui vit à l'écart de certaines formes de civilisation; rude, grossier » en partic. la gent sauvage « les Sarrazins par opposition aux chrétiens » (Couronnement Louis, éd. Y. G. Lepage, rédaction A-B, 384); 1596 subst. « homme, femme appartenant à une population primitive » (Hulsius); b) 1580 « qui est propre aux hommes primitifs » cette vie brutale et sauvage (Montaigne, Essais, éd. Villey-Saulnier, II, XII, 478); 3. a) ca 1160 « inculte, inhabité » päis ... molt salvage (Enéas, 280 ds T.-L.); ca 1165 une terre sauvage (Benoît de Ste-Maure, Troie, 5669, ibid.); b) 1845 eau sauvage (Besch. d'apr. FEW t. 2, p. 617b); 1870 (Littré); 4. ca 1165 « (d'arbres, de plantes) qui vient naturellement, sans culture » De poires, de pumes sauvages ([Chrétien de Troyes], G. d'Angleterre, éd. M. Wilmotte, 432 ds T.-L.). II. 1. a) 1121-34 adj. « étranger; qui ne fait pas partie d'un groupe constitué » (Philippe de Thaon, op. cit., 2040, ibid.); b) ca 1165 id. « qui s'accommode mal de la vie en société; craintif » (Benoît de Ste-Maure, op. cit., 13683, ibid.); 1656 subst. « personne qui aime la solitude et fuit les contacts humains » (Pascal, Provinciales, éd. L. Lafuma, 9elettre, p. 409); c) ca 1265 adj. « au caractère difficile » sauvages et hom de male escole (Brunet Latin, Trésor, éd. Fr. J. Carmody, II, 25, p. 196); d) ca 1650 id. « qui traduit un caractère difficile, rude, voire brutal » style ... sauvage (Balz., Dissert. critiques, 7 ds Littré); 2. a) ca 1208 id. « qui rappelle la violence, la cruauté des peuplades primitives » (Henri de Valenciennes, Hist. de l'empereur Henri de Constantinople, éd. J. Longnon, § 558); 1806 subst. « personne qui par ses actes de sauvagerie évoque les peuplades primitives » on se massacra comme des sauvages (J. de Maistre, Corresp., p. 36); b) fin xives. « (de manières, d'une attitude...) qui rappelle la rudesse de la nature vierge » de sauvage manière (Froissart, Chron., éd. S. Luce, t. I, p. 10); 3. ca 1960 « qui échappe aux règles établies » (d'apr. Gilb. 1980); 1966 profit sauvage (J.-P. Courthéoux, La Pol. des revenus, Paris, P.U.F., p. 62). Du lat. de basse époque salvāticus, ives. (Pelagon, 7, 91; Chiron, [Mulomedicina], 54 ds Z. rom. Philol. t. 64, p. 141) altér. p. assim. vocalique du lat. class. silvaticus (dér. de silva « forêt ») « qui est fait pour le bois » puis à l'époque impériale « sauvage » en parlant d'une plante, qui survit dans le roum. selbatic, l'ital. selvatico, le cat. selvatge (FEW t. 11, p. 620b). Fréq. abs. littér.: 6 180. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 12 024, b) 9 621; xxes.: a) 7 690, b) 6 241. Bbg. Quem. DDL t. 34 (s.v. camping sauvage).