| * Dans l'article "SAUMON,, subst. masc." SAUMON, subst. masc. A. − ICHTYOL. Poisson migrateur, type de la famille des Salmonidés, pouvant atteindre un mètre cinquante, dont la chair est très appréciée et qui remonte les fleuves au moment du frai. Les migrations du saumon ; œufs de saumon; pêche au saumon. On voyait deux mouettes, après avoir accompagné jusqu'à une bouche d'égout (...) quelque saumon âgé qui remontait, attendre devant la chambre des députés quelque saumon jeune qui descendît... puis le soleil se coucha, et elles disparurent (Giraudoux,Siegfried et Lim., 1922, p. 52).Après deux ans de vie marine, les saumons reviennent à l'estuaire de l'Adour et remontent trois ans plus tard la rivière natale où ils viennent frayer (Guide écologique de la France, Paris, Sél. du Reader's Digest, 1976, p. 207). − ART CULIN. Saumon cru, frais, fumé, grillé, mariné, salé; saumon au bleu; coquille, terrine de saumon. Une darne de saumon (Ac.). Saumon à la genevoise, à la mayonnaise; galantine, queue, sauté de saumon (Dumas 1873). On le dresse, garni d'ailerons de dindons glacés et d'une douzaine de superbes écrevisses cuites dans le même nectar. Ainsi paré, un saumon est vraiment une pièce curieuse et splendide (Gdes heures cuis. fr.,Ch. Monselet, 1888, p. 172).Caviars d'esturgeon ou de saumon royal (J.-M. Pérès, Vie océan, 1966, p. 169). B. − TECHNOLOGIE 1. Lingot de métal (cuivre, étain, fonte, zinc, le plus souvent, plomb) obtenu en fonderie. Synon. gueuse.Saumon de cuivre, d'étain, de plomb. Des quincailleries, des verroteries, de la poudre, des fusils, du plomb en saumon et du fer en barre (Sue,Atar-Gull, 1831, p. 5).Une fois les saumons de fonte eurent un hoquet et les engrenages rouillés crièrent (Arnoux,Écoute, 1923, p. 38). − MAR. [Dans un voilier] ,,Masse métallique, généralement en plomb ou en fonte, de forme hydrodynamique, utilisée comme lest`` (Barber. 1969). Là [sur le théâtre du naufrage] (...), gisaient des ancres, des canons, des saumons de fer et de plomb, empâtés dans les concrétions calcaires (Verne,Vingt mille lieues, t. 1, 1870, p. 193).Le saumon est fixé en bas de la quille (Barber.1969). 2. AÉRON. Saumon (d'aile). ,,Élément constituant le bord marginal d'une aile ou d'un plan fixe`` (Thies Aéromodélisme 1984). 3. TYPOGR. ,,Bloc d'alliage de plomb de forme allongée, destiné à l'alimentation des machines à composer`` (Voyenne 1967). C. − Adj. inv. Qui est d'un rose pâle tirant légèrement sur l'orangé. Des œillets saumon. [L'auteur] voit en rêve le titre de son drame flamboyer sur l'affiche saumon des colonnes Morris (Coppée,Contes en prose, 1882, p. 241).Tu avais tiré de ta pochette un beau mouchoir saumon et vert pour plaire à cette Canadienne (Giraudoux,Siegfried, 1928, IV, 5, p. 188). − [En parlant de la couleur elle-même] Quand l'exploitation [des sapins] est récente, l'entaille faite à la hache présente des tons saumon clair qui se rapprochent beaucoup de la chair humaine (Gautier,Italia,1852, p. 19). ♦ Couleur (de) saumon. Partout les mêmes petites ruelles farouches, couleur de saumon, contournées, déroutantes, sans issue, où ne se promènent guère que de maigres chiens en quête de pâture (Loti,Galilée,1896, p. 147).Sur la chaussée de la route, la neige avait fondu, laissant au sable une tendre consistance et une jolie couleur saumon (Romains,Hommes bonne vol.,1938, p. 80). − En appos. Le monstre est tout en tons de pastels; il [le Grand Canyon] n'en est pas moins étonnant. Bleu gris, bleu ardoise, rose saumon, vert de gris, tout cela en longues striures qui semblent porter la vue de plus en plus loin et donnent une si grande impression de lassitude que la tête est prise de vertige (Green,Journal,1944, p. 140). REM. Saumoner, verbe trans.,hapax. Colorer de rose saumon. La Seine, comme Corot pourrait la peindre. Toujours un ciel rose, les maisons serrées de l'autre rive, comme des blancs de dominos, dans les masses violettes des arbres; l'eau jaune, avec un reflet du ciel qui la saumone (Goncourt,Journal,1870, p. 668). Prononc. et Orth.: [somɔ
̃]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Ca 1140 salmun « poisson de mer » (Geffrei Gaimar, Histoire des Anglais, éd. A. Bell, 443); ca 1170 saumon (Chrétien de Troyes, Erec et Enide, éd. M. Roques, 423a); 2. mil. xves. « masse de plomb ou d'étain telle qu'elle est sortie de la fonte » (Comptes des mines de Jacques Cœur, A.N. KK 329, f o41 v ods Gdf. Compl.); 3. 1843 adj. inv. couleur saumon (Gautier, Tra los montes, p. 14). Du lat. salmonem, acc. de salmo, salmonis « saumon ». Fréq. abs. littér.: 219. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 523, b) 222; xxes.: a) 176, b) 259. DÉR. Saumoneau, subst. masc.Jeune saumon. Des saumoneaux du Rhin (Ac.). Saumoneaux à la poêle (Dumas 1873). Imaginons (...) les richesses (...) des récits (...) qui nous feraient vraiment participer (...) au voyage d'un saumon, né aux sources de la Loire, de l'Allier devenant tacon bleu, puis saumoneau, attiré vers la mer nourricière qui fera de lui, en un an, un (...) troueur de courant (Genevoix,Routes avent.,1958, p. 241).− [somɔno], [sɔmɔ-]. Att. ds Ac. dep. 1762. − 1resattest. 1552 saulmonneaux (Rabelais, Quart Livre, 60, éd. R. Marichal, p. 243), 1611 saumonneau (Cotgr.); de saumon, suff. -eau*. BBG. − Guillemard (C.). Les Mots d'orig. gourmande. Paris, 1986, p. 245. − Quem. DDL t. 16. |