| SAS1, subst. masc. A. − 1. Crible, tamis, fait d'un tissu de soie, de crin, de toile métallique, entouré d'un cercle de bois, qui sert à passer la farine, le plâtre, le sable ou bien à filtrer des liquides. Synon. blutoir, passoire.De la farine passée au gros sas (Ac.1798-1878). ♦ Plâtre au sas. Plâtre tamisé au sas. Enduit au plâtre au sas (Robinot, Vérif., métré et prat. trav. bât., t. 1, 1929, p. 131). 2. P. anal. ,,Sorte de claie en osier pour passer les terres qu'on veut épierrer`` (Littré). 3. Vx. Faire tourner le sas. ,,Mode de divination pratiqué à l'aide d'un sas qu'on fait tourner sur la pointe de ciseaux`` (Littré). B. − Au fig., vieilli ♦ Passer au gros sas. On dit prov. de certaines choses qui ont été examinées avec peu de soin, qu'elles ont été passées au gros sas (J.-F. Rolland, Dict. mauv. lang., 1813, p. 122). ♦ Au gros sas. Grossier, de peu de qualité. Ces hommes vétilleux, Qu'inspire du barreau l'esprit contentieux (...) Cicerons au gros sas, véritables croquants, Pour avoir du caquet se croyant éloquents (Pommier, Colères, 1844, p. 113). REM. Sasse, subst. fém.,technol. ,,Blutoir dans lequel tombe la farine en sortant du moulin`` (Chesn. t. 2 1858). Prononc. et Orth.: [sas], [sɑ], [sɑ:s]. Littré, DG, Barbeau-Rodhe 1930, Warn. 1968 [sɑ]; Pt Rob. [sɑ] mais plus cour. [sas]; Lar. Lang. fr. [sas]; Martinet-Walter 1973 [sɑ:s], Rob. 1985 [sɑ], [sɑ:s]. [ɑ] par suite de l'amuïssement de s final. Cet s parfois restitué dans la prononc. sous l'infl. de la graph. entraîne la transformation de [ɑ] en [a], mais [ɑ] peut aussi se maintenir. Voir G. Straka ds Trav. Ling. Litt. Strasbourg t. 19 n o1 1981, pp. 215-221, 240-242 et t. 23 n o1 1985, pp. 103-105. V. aussi -as. Dans les dér. sasser1 et 2, sasse, [ɑ] est anal. de sas1 et 2[sɑ]. Homon. sasse. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) xiies. säaz « tamis fin de crin » (Glossaire de Tours, 328 ds T.-L.); déb. xiiies. saz (Gloses du Ms Harley 2742, 45 ds P. Meyer, Anc. Gloses franç. ds Romania t. 24, p. 164); 1remoit. xives. sas (Roques t. 1, 1783); b) 1845 « grosse claie utilisée pour séparer la terre ou le sable de cailloux » (Besch.); 2. a) ca 1450-65 passer au gros sas « se contenter d'un examen rapide » (Charles d'Orléans, Rondeaux ds
Œuvres, éd. P. Champion, t. II, p. 362); b) 1560 faire tourner le sas « pratiquer la divination en faisant tourner un sas sur une pointe » (Ronsard, Amours de Marie, Voyage de Tours ds
Œuvres, éd. G. Cohen, t. 1, p. 142 [éd. Pléiade]). Du lat. de basse époque setacium « tamis ». |