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SARPEJEU, interj.
Vieilli. [Juron pop. et fam. pour ponctuer une affirmation, une décision, etc.] C'est une femme du monde qu'il vous fallait, en voici une... sarpejeu! (Meilhac, Halévy, Vie paris., 1867, IV, 10, p. 96).Il exige vraiment une trop forte somme. Cinq cents francs pour avoir été mordu! (...). Cinq cents francs! Sarpejeu! Diable! comme il y va! (Ponchon, Muse cabaret, 1920, p. 270).
Prononc.: [saʀpə ʒø]. Étymol. et Hist. 1755 (J.-J. Vadé, Jérosme et Fanchonnette, p. 12). Altér. de sarpedié « par le serpent de Dieu (= le Diable) » (1755, Lécluse, Le Déjeuné de la Rapée, ou Discours des halles et des ports, p. 11 et 13); on trouve aussi les var. sarpeguié (1748, J.-J. Vadé, Lettres de la Grenouillère, p. 19 et 31), sarpegué (1756, Id., Les Racoleurs, p. 24), formée de sarp, var. de serp, forme très usitée dans le Midi (v. FEW t. 11, p. 521b), cas suj. de serpent qui désigne le démon tentateur dans les Mystères (cf. 1362 serpent d'envie; 1364 mau serpent, Miracles N.D. par personnages, éd. G. Paris et U. Robert, XX, 1362 et XXII, 218), et de dié « Dieu », altéré, p. euphém. (cf. morbleu), en guié, gué, jeu (cf. 1546 serpe Dieu! (Rabelais, Tiers Livre, éd. M. A. Screech, XVII, p. 131, 80) et les expr. se damner comme une sarpe (1532, Id., Pantagruel, éd. V. L. Saulnier, XII, p. 97), damné comme une serpe (1546, Id., Tiers Livre, XXII, p. 158, 20), damné comme une malle serpe (1564, Id., Cinquiesme Livre, éd. Ch. Marty-Laveaux, XLVI, t. 3, p. 177), pendants de: « Tu te damne comme un vieil diable » (1552, Id., Quart Livre, éd. R. Marichal, VIII, p. 64)). Voir Sain. Lang. Rab. t. 2, pp. 344-345.